Chercher la vérité ! Dans le cas de l'élection de Martine AUBRY comme premier secrétaire, il est évident que le courage consisterait en effet à déterminer s'il y a eu des bourrages d'urnes dans les fédérations. Deux journalistes affirment qu'il en a été ainsi dans la fédération du Département du Nord, et disent avoir les preuves de ce qu'ils affirment. Il n'est pas impossible, réponse du berger à la bergère, que des fraudes analogues se soient produites au bénéfice de madame Ségolène ROYAL dans les fédérations du sud, notamment dans les Bouches-du-Rhône.
Madame ROYAL, fort habilement, déclare qu'elle s'associera à madame AUBRY si celle-ci engage des poursuites judiciaires contre ces journalistes. Madame AUBRY semble peu pressée de le faire, et propose de réunir un jury de journalistes avec les auteurs incriminés pour faire la lumière, comme si des journalistes, dont on connaît la propension à soutenir la gauche, allaient mettre en évidence des pratiques qui endommageraient gravement l'image du parti vers quoi leur coeur incline. Fort habile aussi, madame AUBRY fait procéder à un toilettage des fichiers du parti, et fait rayer comme électeurs potentiels, ceux des inscrits qui n'auraient pas payé leur cotisation depuis deux ans. Il semble que la mesure vise surtout les adhérents à 20 euros qui ont fait la fortune de madame ROYAL lors de la désignation du candidat socialiste aux élections présidentielles. On n'est jamais trop prudent.
La dire !
Dire la vérité n'est pas chose facile. C'est pourtant le seul moyen d'agir en profondeur sur les événements et de convaincre ses semblables de sa bonne foi. Et là encore, on ne semble pas pressé de la dire la vérité, et dans aucun domaine. On ne parle ni des avantages indus de certains enseignants (décharge syndicale), de hauts fonctionnaires (prime d'égout pour les Conseillers d'Etat, par exemple), de grands dirigeants d'entreprise (salaires exorbitants, stock-options, bonus), ni des abus, répertoriés, connus, récurrents commis à l'encontre de la sécurité sociale par certains concitoyens, ou certains étrangers accueillis sur notre sol, ni des fraudes commises dans les transports en commun par des bandes, pudiquement qualifiées de "bandes de jeunes", ni du trafic de drogue qui se déroule au su et au vu de tout le monde et que des déficiences législatives empêchent de sanctionner (gare de Saint-Denis et trafic de crack). Tout cela est tabou. Ou fait l'objet de jugements généraux, idéologiques. Tous les enseignants n'ont pas de décharge syndicale, tous les grands patrons ne se sucrent pas, tous les hauts fonctionnaires n'abusent pas de leur situation, nombre d'assurés sociaux sont intègres. Comme on ne sait ni nuancer ses jugements, ni conduire des analyses serrées et collecter des faits avérés, on reste dans les vagues folles des l'idéologie. On condamne en bloc, qui à droite, qui à gauche. Stupide. Vain. Inefficace.
Le courage, c'est de chercher la vérité et de la dire.
Savez-vous qui a dit cela ? JAURES.
Il serait tellement beau et bon que ceux qui s'en réclament, à gauche comme à droite, mettent en pratique cette belle maxime qui a valu à son auteur d'être assassiné le 31 juillet 1914. Ce crime était annonciateur d'un siècle de fer. JAURES voulait la paix et pensait entraîner ses amis socialistes allemands sur cette voix. Ils lui firent défaut. Il cherchait la vérité. Il la disait quand il lui semblait l'avoir trouvée. On connaît la suite.
PS. Je m'absente jusqu'à lundi 21
1 commentaire:
En guise de commentaire de ces deux billets de jeudi et vendredi , je fais appel au tréfonds de la sagesse de quelques peuples qui se retrouvent unis dans ces proverbes :
Au Laos on dit « Quand les éléphants se battent, ce sont les fourmis qui meurent. »
En Algérie : « Les mulets se battent et c’est l’âne qui reçoit les coups. »
En Martinique : « le mouton a bu, mais c’est le cabri qui est saoul »
> Evidemment vous devinez vers quelle expression va ma préférence...
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