mardi 19 octobre 2010

Histoires vraies

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Première histoire.
Mathilde vient de démissionner de son emploi. Elle était en CDI, mais elle ne supportait pas le bruit des travaux qui se faisaient dans l'entreprise où elle travaillait à deux pas de chez elle. En ces temps où les emplois sont rares, il faut être soit inconscient, soit amoureux risque. Mais Mathilde est plutôt inconsciente. Un voisin, la croisant dans la rue, discute avec elle, et lui suggère d'envoyer son CV à un de ses amis, susceptible de la recruter dans sa compétence. Il contacte cet ami pour la recommander et lui indique que le CV va être envoyé. L'ami accepte de recevoir Mathilde que le voisin prévient de ces bonnes nouvelles. Mais entre temps, Mathilde a été recrutée par une instance prestigieuse à la porte de laquelle des dizaines de candidats (malheureux) se pressent en vain. Le CV de Mathilde n'est pas très fourni. Mais enfin elle a convaincu le recruteur. Elle bénéficiera d'un statut très privilégié dans la fonction publique. Le voisin la croise, la félicite, et celle-ci répond d'un ton furieux : "C'est de l'esclavagisme ; bientôt il faudra payer son employeur pour trouver du travail, etc." Et elle se répand en amertume en raison de la prétendue modicité de son traitement, alors qu'elle n'aura chômé qu'un petit mois, et que son lieu de travail est à 5 min à pieds de chez elle, ce qui lui permet de remplir au mieux ses obligations de mère de famille. [Je garantis l'absolue véracité de cette histoire. Le prénom a été changé, et les détails permettant d'identifier Mathilde n'ont pas été donnés.] Pour Mathilde, c'est l'emploi qui doit se plier à son désir.
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Deuxième histoire.
Josiane a 48 ans. Elle a travaillé pour une compagnie d'assurance, géré un restaurant de poissons avec son mari, fait le guide touristique dans un château en Provence. Elle est mère de trois enfants. Les emplois qu'elle occupait sont précaires. Elle les perd. Après trois ans et demi de chômage et plus de 2.000 CV envoyés sans succès, elle décide de se prendre en main et de créer sa propre entreprise en Bretagne, Digital Story pour la nommer. Cette micro-entreprise se consacre au montage de récits de vie sous forme de petits films ou d'album de photos. Josiane a été aidée pour le lancement de son affaire par l'Adie (Association pour le droit à l'initiative économique ; téléphone vert : 0 800 800 566) qui lui prête 1500 euros pour acheter un ordinateur, un scanner, une plastifieuse. Les affaires tournent si bien, qu'après avoir remboursé son emprunt, elle s'apprête à en contracter un nouveau pour acheter un nouvel appareil de photo. (Cette histoire est racontée par le Journal gratuit 20 minutes dans son numéro daté du 14 octobre 2010). N'hésitez pas à confier vos travaux à cette femme courageuse qui n'attend pas que tout lui tombe rôti dans le bec. Josiane a écouté son désir de vivre, et a compris que le remplir ne dépendait pas des autres mais d'elle.
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2 commentaires:

potomac a dit…

Vous vous rendez compte Brel (le grand Jacques) a chanté que "Mathilde est revenue", vu le b....l que j'ai croisé en revenant du travail; elle davait être dans le cortège.

Philippe POINDRON a dit…

Je crois bien que vous avez vu juste, cher Potomac...