jeudi 10 mars 2011

Grands caractères

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Joseph de MAISTRE a magistralement traduit l'ouvrage de PLUTARQUE intitulé Sur les délais de la Justice divine. Je jetais un coup d'oeil négligent sur cette traduction, cherchant de quoi vous parler aujourd'hui. J'aurais eu beaucoup à dire sur l'actualité, mais la passion n'est jamais bonne conseillère. Il est préférable d'attendre un peu avant de donner un avis qui, prononcé dans la chaleur de l'événement, ne peut être pondéré, juste et sage. Je cherchais donc, disais-je, et je trouve ceci qui me paraît très juste :
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"Les grands caractères ne sauraient produire rien de médiocre ; et comme l'énergie qui est en eux ne peut demeurer oiseuse, toujours ils sont en branle comme des vaisseaux battus par les flots et par la tempête, jusqu'à ce qu'enfin ils soient parvenus à des habitudes fixes. Or, comme il peut arriver qu'un homme sans expérience dans l'agriculture, méprise une terre qu'il verra couverte de broussailles, de plantes sauvages, d'eaux extravasées, de fange et de reptiles ; tandis que le connaisseur tirera de ces signes mêmes et d'autres semblables, des preuves de l'excellence de cette terre ; de même les grands caractères sont sujets dans leurs commencemens (sic), à pousser des fruits mauvais et désordonnés ; et nous qui ne pouvons supporter ce que ces fruits ont d'épineux et d'offensants, nous imaginons qu'il n'y a rien de plus pressé que de réprimer par le fer cette fausse végétation ; mais celui qui en sait plus que nous, voyant déjà ce qu'il y a dans ces esprits de bons et de généreux, attend l'époque de la raison et de la vertu, où ces tempéramens (resic) robustes seront en état de produire des fruits dignes d'eux."
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Il me semble que cette analyse s'applique assez bien à un Président honni, moqué, vilipendé, souvent maladroit, parfois dans l'erreur, et que la versatile opinion publique, manipulée par les médias en quête de "polémiques", de "scoops", de révélations "fracassantes", désire vouer au gémonies. Comme PLUTARQUE le fait dire à BIAS (à travers un discours rapporté par THUCYDIDE) à propos d'un méchant homme, j'ose dire à tous ces médiocres qui prennent leurs discours pour le réel, leurs passions pour du désintéressement, leurs insultes pour des prophéties : Je ne crains pas que vous échappiez à la peine ; je crains seulement de pas vivre assez pour en être le témoin.
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3 commentaires:

tippel a dit…

Joseph de MAISTRE oui, mais plus prés de nous il y a un académicien, Jean-François Revel. De son vrai nom Jean-François Ricard, il entrera à l’école normale supérieure en juillet 1943, à l’âge 19 ans il participera à la résistance et écrira de nombreux livres, qui devraient séduire RougeMer. En 1992 dans son livre le Regain Démocratique il écrit : « On se demande souvent quelle idéologie va remplacer le socialisme. Mais elle, est déjà là sous nos yeux : c'est l'anti-racisme. Entendons-nous bien: l'antiracisme dont je parle n'a pas pour but réel de servir de lutte contre le racisme, pas plus que le socialisme n'avait pour but réel de lutter contre la pauvreté et l'inégalité. Comme toutes les idéologies, celle de l'anti-racisme se propose non de servir ceux qu'elle prétend délivrer, mais d'asservir ceux qu'elle vise à enrôler. Agissant par la terreur et non par la raison, cet anti-racisme fabrique plus de racistes qu'il n'en guérit. Telles les autres idéologies, celle-ci est à la fois confuse et péremptoire dans la théorie, terroriste et contradictoire dans la pratique. L'antiracisme idéologique, qu'il faut soigneusement distinguer de l'anti-racisme effectif et sincère, attise les divisions entre humains au nom de leur fraternité proclamée » (La fin du siècle des ombres, page 395). C’est bien une nouvelle idéologie dominante incarnée par les dirigeants Socialo-communistes et leurs valets, les ministres de l’UMP qui pour se maintenir au pouvoir participent à la censure et la chasse aux sorcières. De JADE petite commissaire politique d’immeuble, au Premier Ministre F FILLON commissaire politique général, la traque redouble et s’organisme. Chantal Brunel députée UMP qui avait suggéré mardi "de remettre dans les bateaux" les immigrés "qui viendraient de la Méditerranée" a subit une pluie d’injures de la gauche, puis ses amis ont abandonné ‘la nouvelle raciste’ en rase campagne. A l'Assemblée, et sous les yeux de la ‘ci-devant Brunel’, François Fillon tel Danton devant Robespierre a pris l'initiative d'exprimer le blâme du gouvernement de ‘salut public’. « Chantal Brunel a tenu des propos que nous n'approuvons pas », a expliqué le Premier des godillots. Martine Aubry, "Je trouve ça effrayant (...). Bien sûr que ça me scandalise". "Cette déclaration affligeante est purement et simplement indigne d'une élue de la République", a asséné le porte-parole du Nouveau centre, Philippe Vigier. "Elles sont scandaleuses (...). Cela me donne la nausée (de l’air ! de l’air !) d'entendre de telles paroles dites par la droite", a surenchéri Christine Boutin (Parti chrétien-démocrate). Le villepiniste Jacques Le Guen a jugé que sa collègue devrait avoir "la délicatesse de démissionner de l'UMP". Les inquisiteurs de la liberté avaient des précurseurs soviétique, maoïste, trotskyste ou khmer rouges. La messe est dite ! Le mot bateau est censuré.

Roparzh Hemon a dit…

Cher tippel : on peut voir ça comme l'auto-régulation du parti. Staline était d'avis qu'il ne faut jamais garder un allié trop longtemps et faisait assassiner aussi bien ses amis que ses ennemis politiques.

tippel a dit…

Cher ami vous avez raison, c’est un Parti politique destructeur.