dimanche 6 mars 2011

Sondage

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Un sondage explosif indique qu'en cas d'élection présidentielle, Marine LE PEN obtiendrait 23 % des voix au premier tour, et devancerait monsieur SARKOZY et madame AUBRY, tous deux crédités de 21 % des voix.
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Bien entendu, ce résultat devrait interroger les hommes politiques. Il en est un qui, à cet égard, est non seulement est sourd et aveugle, mais encore autiste, à moins qu'il ne soit atteint de crétinisme politique. Je veux parler de monsieur Benoit HAMON. Je l'ai entendu hier soir commenter les résultats de ce sondage. Il dit en substance que si la candidate du Front National fait 23 % des voix, c'est la faute de Nicolas SARKOZY. L'explication qu'il donne du phénomène m'a complètement échappé, tant le porte-parole du PS est enfermé dans un système complètement déconnecté du réel.
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Fidèle à ma méthode, je vais poser quelques questions. Et y donner des réponses tant celles-ci sont évidentes.
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(a) Qui, en modifiant in extremis la loi électorale pour éviter une mémorable déculottée [suppression du scrutin majoritaire à deux tours, et remplacement par la proportionnelle intégrale] a fait rentrer quelques dizaines de députés du FN à l'Assemblée Nationale ? Monsieur François MITTERRAND.
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(b) Qui prétend être démocrate et repousse dans les ténèbres de l'indignité civique près d'un Français sur cinq ? Le PS, le Centre et nombre de personnalités de l'UMP.
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(c) Quelles sont les motivations profondes des électeurs putatifs de Marine LE PEN ? Le sentiment que leurs difficultés, non seulement économiques, mais encore existentielles, leurs légitimes interrogations sur l'identité nationale ne sont pas prises en compte par les responsables politiques. Ce ne sont pas des philosophes de salon. Ils vivent "de bonne soupe et non de beau langage" et se moquent des considérations fumeuses.
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La réaction de monsieur HAMON va exactement à l'encontre du but qu'il poursuit : ramener à son camp les électeurs qui l'ont déserté. Plus il les méprisera, plus il les anathématisera, et plus ceux-ci s'ancreront dans la certitude qu'il n'y a rien à attendre de "ces gens-là".
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JAURES disait en substance - et je recommande à monsieur HAMON la lecture de ce passage dont, malheureusement, j'ai perdu la référence - que le seul bien resté aux pauvres, c'est leur patrie. Et l'on voudrait les en priver au nom de la République Rationaliste Universelle ? Non, non et non. Il ne faut pas jouer avec le feu.
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René GIRARD a fort bien montré que l'indifférenciation est mère de la violence. Du reste les temps de violence s'accompagne toujours d'une perte d'identité des personnes et des groupes. C'est pourquoi il eût été bon pour le pays que s'instaure chez nous un véritable débat sur l'identité française. Quand on demande à quelqu'un son identité, il dit qui il est : nom, prénom, qualité, profession, etc. Nous est-il donc difficile de répondre à cette question : être Français, qu'est-ce c'est ? Il est assez évident qu'une partie des jeunes gens issus de l'immigration, en particulier maghrébine, ne se sentent ni Français, ni Marocain, si Tunisien, ni Algérien. Ils sont en manque cruel de repères et de valeurs. Que ne sont-ils maghrebins ou bien français, mais vraiment. Dans le premier cas, il n'y a pas lieu de leur reconnaître la nationalité française ; dans le second, il est URGENT et INDISPENSABLE de les considérer comme des compatriotes et de les traiter comme tels, en exigeant bien sûr leur adhésion aux valeurs, aux coutumes, aux lois, à la langue, à la culture qui fondent notre identité, mais sans leur faire renier leurs origines ; après tout nous disons bien : "je suis breton" ou "il est alsacien". Il n'y a là rien qui soit raciste, ni xénophobe. Ce sont des réponses de bon sens.
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Pour terminer, une citation - je la commenterai brièvement :
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"Il ne peut y avoir de sérieuses chances que les Français puissent s'aimer les uns les autres, s'aimer entre eux, sous un régime qui agite et déploie une prime si haute et si large, et si riche, au contraire exprès de l'Amour !
Aussi longtemps que pèsera sur eux un gouvernement de parti, cette réconciliation apparaît un rêve impossible. Leur régime électif arrose et cultive la haine.
Si l'on chiffrait par un l'intensité des sentiments de sympathie, d'altruisme ou de charité qui animent normalement des gens qui vivent ensemble, il faudrait chiffrer par cent ou mille les effets de la prime qu'un régime électif accorde à la rivalité des égoïsmes, ensemencement fatal des conflits." [Charles MAURRAS]
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Le fait de demander au peuple son opinion est une chose excellente, selon moi, et je n'approuve pas MAURRAS quand il le combat aussi absolument. La question essentielle me semble être celle-ci : l'homme étant ce qu'il est, et les conflits ne pouvant être évités, il convient de trouver dans l'espace public un lieu qui permette de les résoudre. Mais le régime des partis, que de GAULLE avait si bien réduit à quia est revenu, plus fort que jamais, et nous voyons bien que les haines déchaînées contre les "riches", rejetés dans le cloaque des bêtes immondes et immorales [il serait utile et intéressant de connaître les revenus mensuels de monsieur MELANCHON] pour les uns, contre les "immigrés" accusés de venir manger notre pain, pour les autres, nous plongent dans une impasse dont nous aurons du mal à nous extirper sans un sursaut moral, politique et financier de première grandeur. C'est le régime électif qu'il faut transformer en profondeur.
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