jeudi 30 juin 2011

France Info a encore frappé

Nos deux compatriotes, Hervé GHESQUIERE et Stéphane TAPONIER, ont dont retrouvé la liberté et sont de retour en France. Nous devrions, medias en tête, nous réjouir de ce retour. Au lieu de cela, madame Clara BEAUDOUX, sur le site de France Info, fait la fine bouche. C'est tout juste si elle n'impute pas à l'exécutif le long exil de ses confrères. Elle a un sacré culot. Je me permet de rappeler ici une petite remarque de Bernard LECOMTE dans le livre d'entretiens qu'il a eu avec Marc LEBOUCHER sur Benoît XVI : "Il est toujours plus facile de dire le bien et le mal que de distinguer le vrai du faux." Madame BEAUDOUX devrait méditer cette parole avant de dire n'importe quoi dans cet article où elle insinue que l'armée, les gouvernement et l'Elysée ont fait des erreurs, et qu'elle intitule : "Crise des otages : les maladresses de la communication élyséenne". C'est que madame BEAUDOUX ne veut pas que l'exécutif puisse tirer quelques bénéfices d'une libération à laquelle il n'est probablement pas étranger. Ca lui ferait mal au sein !
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Permettez-moi d'abord, pour le respect des faits, de vous renvoyer à mon billet du 28 avril 2011 : "Rétablir la vérité"'. Je n'ai pas à revenir, en ce moment de liesse, sur les faits. Ils mettent en évidence la présomption de ces deux journalistes, qui ayant terminé leur mission, ont pris sur eux, malgré l'avis défavorable des militaires d'entreprendre une excursion en territoire dangereux, alors que leur avion était sur le tarmac prêt à décoller dans les heures proches.
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Oui, madame BEAUDOUX, Claude GUEANT, alors sécrétaire général de l'Elysée, a eu raison de dénoncer" l'imprudence coupable" de vos confrères. Vous utilisez un conditionnel "dont aurait fait preuve les deux reporters" pour commenter cette opinion. Mais c'était une imprudence, et votre conditionnel n'est qu'un moyen de mensonge pour dédouaner vos confrères. Et monsieur SARKOZY a non moins eu raison d'ajouter quelques jours plus tard : "Il sera temps, une fois qu’on les aura fait revenir dans leurs familles, de voir ce qui s’est passé, et pourquoi ils se sont conduits comme cela".
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Ces déclarations suscitent l’indignation, dites-vous. On se demande bien pourquoi eu égard aux faits. Faut-il ajouter que les deux journalistes avaient affirmé leur solidarité avec les taliban (pas de s à taliban) ?
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Deux mois plus tard, nouvelle indignation face aux propos du général Jean-Louis Georgelin, le chef d’état-major des armées qui déclare que le gouvernement a "déjà dépensé plus de dix millions d’euros pour cette affaire". Chère madame BEAUDOUX, que savez-vous du coût des opérations aériennes et terrestres conduites par nos armées afin de localiser et de récupérer nos ôtages ? Ces opérations mettaient en jeu la vie de nos soldats ; mais ils sont payés pour ça pourriez-vous rétorquer avec cette froide indifférence qui caractérise les esprits de système. Et vous n'en avez cure, des dangers encourus par eux.
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Vous déplorez une succession de faux espoirs, faites allusion au coup de téléphone du Président SARKOZY du 14 février 2010, aux familles des ôtages (pas aux médias) pour leur annoncer une libération probable. Espoir déçu. "Il a parlé trop vite dites-vous". Car bien entendu, vous étiez au bout du fil, que dis-je vous étiez sur place dans les vallées pierreuses de l'Afghanistan, et vous connaissez par coeur les moeurs et les façons de faire de ses habitants. Vous devriez être professeur aux Langues O', pour dire avec tant d'aplomb des énormités de ce genre. Créditer les Afghans des modes de pensée d'un journaliste occidental est risible. Renseignez-vous. Toutefois, je vous accorderai volontiers que nos responsables ont fait preuve de naïveté en croyant à la parole de leurs interlocuteurs. On ne saurait leur en tenir rigueur.
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Et vous glosez, et vous commentez, vous supputez, vous hypothétisez, vous imaginez : "Une succession de faux espoirs, dites-vous, qui met à rude épreuve les familles. Le comité de soutien met alors carrément en doute publiquement la réalité des tractations. Des rumeurs à répétition, qui ont même fait douter les membres du comité de soutien à l’annonce de la libération. 'On avait reçu plein de fois des nouvelles positives', 'on nous disait à chaque fois qu’ils allaient être libérés', expliquent plusieurs membres du comité de soutien. 'Les rumeurs, depuis un an et demi, ça avait été quelque chose de très dur à vivre', ajoute Florence Aubenas." J'aurais tendance à accorder plus de crédit à cette remarque, qui vient d'une personne ayant fait l'expérience de la vie d'ôtages, qu'à vos malveillances infondées, madame, et purement intellectuelles.-
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Tiens, à propos, connaissez-vous le nom de nos trois compatriotes, membres d'une organisation humanitaire retenus en ôtage, probablement par des islamistes, au Yémen ? Ils n'ont pas le bonheur d'être des militants actifs de gauche. Ils ne sont pas journalistes. Leurs portraits ne sont pas affichés sur la façade de la mairie de Paris, non plus qu'aux Journaux Télévisés. Ils étaient seulement là au service des pauvres et des malades. Je vous plains, Claire BEAUDOUX, je vous plains extrêmement. Et j'espère que vous mettrez à défendre la cause de ces trois ôtages la même énergie que celle que vous avez déployée pour critiquer ceux qui, n'étant pas de votre bord idéologique, ont cependant tout fait pour la libération des deux reporters. Vous devriez au moins leur reconnaître ce succès, au lieu de gérer, bien mal, le ministère de la parole malveillante.

1 commentaire:

CORATINE a dit…

Tout à fait d'accord avec vous sur ce coup-là, cher Philippe Poindron.