samedi 18 juin 2011

Une analyse pertinente

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La presse, tout entière absorbée par les "affaires", a fort peu parlé des débats qui ont agité les assemblées à propos des révisions de la loi sur la bioéthique. Je me permets de vous donner ici l'analyse d'un parlementaire qui me paraît fort juste, car dépourvu (ou presque) de jugements de valeur :
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Xavier Breton, député UMP de l’Ain, a résumé ainsi l’état des forces en présence dans les débats parlementaires sur la bioéthique :
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« Il y a, dit-il, trois grands courants à l’Assemblée. L’un, plutôt libéral et libertaire, pense que la famille “traditionnelle” est une construction culturelle, que l’homme est maître de son destin et qu’il faut soumettre à sa volonté toute institution sociale. Dès lors que la nature et le corps sont niés, tout devient possible. C’est à peu près ce que pense le PS depuis que les chrétiens de gauche ne sont plus représentés au Parlement. En face, il y a un courant de pensée que je dirais “personnaliste”, c’est-à-dire attentif à la personne humaine, à sa dignité, à son respect : l’homme s’inscrit dans un environnement naturel et l’on ne doit agir sur lui qu’avec modestie. Cette conception se retrouve plutôt à droite. Et puis il y a des élus surtout attentifs à l’évolution de la société, ou plutôt à ce qu’ils pensent en percevoir, et qui n’ont pas vraiment sur ces sujets d’ancrage anthropologique. Cela dessine des majorités mouvantes sur un sujet aussi sensible que la bioéthique. »

(Extrait d’un article paru dans Valeurs Actuelles, 2 juin 2011).
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On aura remarqué sans doute que tout récemment, monsieur de VILLEPIN, candidat résolu aux Présidentielles de 2012 dans le but inavoué de faire échec à un homme qu'il exècre, a déclaré être en faveur de la dépénalisation de l'usage du cannabis (merci par avance pour les blessés et les morts que pourraient entraîner les conducteurs sous l'emprise de cette drogue) et pour le mariage homosexuel (qui n'est revendiqué que par un petit nombre d'entre eux, les plus en vue, pour autant que je puisse en juger). Monsieur de VILLEPIN espère ainsi gober les suffrages de quelques gogos et parvenir à ses fins, qui ne sont pas belles. Il me semble qu'il doit être classé dans la catégorie des élus attentifs à l'évolution de la société. Or cette évolution, elle est voulue, guidée, inspirée par des courants de pensée sinon secrets, du moins discrets, qui ne pouvant avancer à visage découvert, et imbus de faux prophétisme, entendent nous imposer et parviennent à nous imposer des manières de penser, de réagir et de faire qui vont à l'encontre de ce que chaque personne héberge profondément au fond de son coeur.
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Autant vous le dire. Je ne donnerai jamais mon suffrage à monsieur de VILLEPIN dont la très proverbiale habileté de dissoluteur d'Assemblée Nationale nous a conduit à quelques années de jospinisme et d'aubrysme. Je maintiens ma position : aucun des partis en présence, aucun des candidats déclarés ou potentiels ne me semblent en face voir la réalité et la vérité (qui, figurez-vous, ont beaucoup de points communs) et je mettrai un bulletin blanc dans l'urne solennelle des Présidentielles.
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(Je reviendrai sur les caractéristiques du courant libertaire dans un autre billet.)

2 commentaires:

Roparzh Hemon a dit…

Cher auteur,

j'attends avec quelque impatience vos développements sur le courant libertaire. A ce sujet je vous cite Youenn Olier : "Celui qui pense que la liberté est une valeur en soi ne croit réellement en aucune valeur, puisque pour lui toutes les valeurs ne sont que des créations humaines."

Amicalement,

E.D.

Philippe POINDRON a dit…

C'est bien là tout le problème, en effet. Je reviendrai sur ce point en développant ma vision personnelle. je n'entends nullement détenir la vérité, mais il me semble qu'il y a des constantes morales contraignantes pour tout être humain qui veut vraiment être libre.
Bien amicalement.