lundi 13 juin 2011

Je vous prie de m'excuser, chers lecteurs

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Je vous prie de m'excuser, chers lecteurs, si je reviens sur un sujet dont j'ai assez longuement parlé quand il a défrayé les chroniques vengeresses et mensongères de la presse, française en particulier. Je dois ces détails à Bernard LECOMTE et au livre qu'il a consacré à BENOÎT XVI et à la réputation exécrable dont ce pape jouit dans les milieux anticléricaux. Si je les rapporte ici, c'est pour montrer comment fonctionnent les médias.
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Voici, très facilement et très exactement traduits, les propos du pape, tenus dans l'avion qui le conduisait en Afrique.
"S'il n'y a pas d'âme, si les Africains ne s'aident pas, on ne pourra pas résoudre ce fléau [entendez ici : "le SIDA"] par la distribution de préservatifs : au contraire, cela risque d'augmenter le problème."
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Voilà donc quelque chose de clair : le pape parle de distribution et non d'usage. Qu'importe. Trop heureux de faire du chiffre, trop heureux de servir ceux qui leur servent de mentors ou de financeurs, les médias comprennent que le pape confirme l'interdiction du préservatif dont l'utilisation augmente les risque du SIDA. Mensonge volontaire ? Occasion bénie d'enfoncer la gueuse ? Souci de plaire au plus grand nombre ? Difficile de trancher. En revanche, il est intéressant de voir comment, VOLONTAIREMENT, les choses ont été progressivement présentées.
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Dans Le Monde, Stéphanie LE BARS rapporte très fidèlement ces propos. Mais son journal décide de titrer : "Préservatif : BENOÎT XVI plus intégriste que JEAN-PAUL II." Le Figaro reçoit de son envoyé spécial, Jean-Marie GUENOIS des propos scrupuleusement retranscrits. Mais, à PARIS, son journal titre sur le fait que le pape "a dénoncé l'usage du préservatif". La première dépêche d'agence de l'AFP, transmise par Martine NOUAILLE de l'avion même à 10 h 50, arrive dans les rédactions. Cette dépêche est tout à fait claire et honnête. La journaliste indique bien que, selon le pape, le "problème du SIDA ne peut être réglé  par la distribution de préservatifs". A 11 heures, une dépêche de la même agence est formulée de manière ambiguë : "Benoît XVI : le SIDA ne peut pas être réglé avec le préservatif." A 19 h 11, juste avant le JT de 20 heures, une dépêche de synthèse de la même agence titre : "Le pape conteste l'usage du préservatif", et stigmatise la position de l'Église "contre l'usage du préservatif".
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Et bien messieurs les compilateurs de dépêches, vous êtes tout simplement des menteurs, et des menteurs volontaires, à moins que vous ne soyez des incultes incapables de faire la différence entre la distribution et l'usage, en tant que MOYEN de limiter la diffusion de la maladie. C'est un déchaînement de haine, la palme revenant peut-être à notre Isabelle ADJANI qui accuse le pape de "crime contre l'humanité". Ils s'y mettent tous : les Philippe GELÜK, les Christophe DECHAVANNE, les Line RENAUD (qui n'a jamais répondu à l'invitation que je lui avais envoyée de venir rendre visite à nos amis de l'association Tibériade), les Alain DUHAMEL, et même le très sympathique Jean-Pierre COFFE qui, dans l'émission "Vivement Dimanche", critique le pape avec virulence, donne des conseils d'usage du dispositif et indique que le préservatif n'empêche nullement de jouir, comme j'ai pu l'entendre de mes propres oreilles.
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J'ai longuement analysé ici-même l'un des deux rapports de l'OMS sur l'intérêt et les limites de l'usage du préservatif, ainsi que les propos du responsable du programme SIDA à l'Université de HARVARD qui apporte son soutien de scientifique à BENOÎT XVI et explique pourquoi : le sentiment de protection absolue lié à l'usage du préservatif augmente le nombre absolu de conduite à risque et donc le nombre de cas de contamination. En fait, j'avais moi-même fait une erreur. J'avais compris "usage" et non "distribution", et j'avais concentré mes remarques sur cette question, en vous rappelant, chers lecteurs, que j'ai enseigné la virologie pendant près de 40 ans, et que, sans être un spécialiste du virus de l'immunodéficience humaine, j'en sais tout de même plus que ces bateleurs d'estrade.
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Et pour terminer, j'ajoute que condamner des propos qui n'ont jamais été tenus, et des propos censés être sortis de la bouche d'un homme qui n'a aucun moyen de coercition, d'un homme que chacun est libre d'écouter ou non, et qui de toute façon ne cherche pas à persuader, ni même à convaincre, est intellectuellement insoutenable. BENOÎT XVI parle en croyant, à des croyants, et pour des croyants. Et les prêtres, comme c'est leur mission et leur devoir, reçoivent avec miséricorde les confidences de leurs ouailles, comme j'aurais demain l'occasion de vous le dire en rapportant les propos du père Camille BRISCHOUX.

3 commentaires:

tippel a dit…

Cher philippe Poindron, merci pour ces précisions sur la presse de gauche et de "droite" et son information oblique. Que pensez vous de la théorie du « genre », qui provoque polémique et cette théorie du gender dans les programmes scolaires. Elle prétend que la différenciation et l’orientation sexuelles ne sont pas des données de nature, mais des choix culturels. Une affirmation idéologique voulu par Luc Chatel qui s’imposera dans les programmes de l’éducation nationale. Votre point de vue de scientifique mérite je pense d’être pris en considération.

Anonyme a dit…

Cher Professeur, Cher Tippel.

Non non, vous n'avez pas à vous excuser. Vous vous exprimez et c'est le moins que l'on puisse faire.

Les gens qui voient le pape sous cet angle, cela les regarde. D'autres le voient sous d'autres angles. Et cela les regarde aussi.

Mais je trouve bien injuste et déplorable que ce sont souvent ces premières gens là que l'on entend. À propos de tout et de n'importe quoi.

En Chine, on dit que les commérages ne viennent pas de la bouche d'origine mais des oreilles à mauvaises intentions qui n'entendent pas très bien :

有八卦消息,但是消息的源头并非八卦人士。

Ces grandes oreilles hideuses répètent les propos de la bouche d'origine en lessivant le sens de ces propos et en leur donnant un nouveau sens qui sert les intérêts de ces mêmes grandes oreilles. La puanteur vient des seconds. Et comme on sait, quand ça pue, ça a du mal à partir, comme si on était attiré par ce qui sent mauvais.

Encore une fois il s'agit trop souvent d'attaquer, et de " dénoncer " pour un oui pour un non, que t'écouter et de chercher à comprendre. Car bien sûr c'est plus payant, pardi !

D'ailleurs ces gens qui défendent la capote se foutent pas mal des Africains malades du Sida. Ce qui comptent pour eux, c'est bien sûr leur réputation d'humaniste faux cul, de leur " engagement " qui fait un bruit de casserole dans leur cuisine, et il s'agit surtout faire monter l'écoute des médias auxquels ils se sont vendus, en restant poli. Les vrais prostitué(e)s, d'ailleurs, ont meilleure odeur et ils savent la vraie douleur.

Avec mes respects, cher Professeur, cher Tippel.

tippel a dit…

Cher Rougemer, voilà qui est trés bien dit. BRAVO, avec mes amitiés.