A la mémoire de Simone WEIL qui inspire la citation du jour, je dédie notre devise :
Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté !
-
1. La citation du jour.
-
Puisque le grand nombre obéit, et obéit jusqu'à se laisser imposer la souffrance et la mort, alors que le petit nombre commande, c'est qu'il n'est pas vrai que le nombre soit une force. Le nombre, quoique l'imagination nous porte à croire, est une faiblesse. La faiblesse est du côté où l'on a faim, où on s'épuise, où on supplie, où on tremble, non du côté où on vit bien, où on accorde des grâces, où on menace. Le peuple n'est pas soumis bien qu'il soit le nombre, mais parce qu'il est le nombre.[...].
La contradiction n'est peut-être qu'apparente. Sans doute, en toute occasion, ceux qui ordonnent sont moins nombreux que ceux qui obéissent. Mais précisément parce qu'ils sont peu nombreux, ils forment un ensemble. Les autres, précisément parce qu'ils sont trop nombreux, sont un plus un plus un. Ainsi la puissance d'une infime minorité repose malgré tout sur la force du nombre. Cette minorité l'emporte de beaucoup en nombre sur chacun de ceux qui composent le troupeau de la majorité. Il ne faut pas en conclure que l'organisation des masses renverserait le rapport ; car elle est impossible. On ne peut établir de cohésion qu'entre une petite quantité d'hommes. Au-delà, il n'y a plus que juxtaposition d'individus."
In
Simone WEIL.
Oppression et liberté.
Gallimard, Paris, 1955.
-
2. Commentaires.
-
Mes lecteurs habituels auront sans doute compris que depuis quelques jours, tout imprégné du Discours de la servitude volontaire, je m'interroge sur cette étrange maladie qu'est la servitude volontaire. Un homme et un seul peut décider d'envoyer des soldats dans tel ou tel pays pour y faire la guerre (Mali, Centre-Afrique ou Irak, chez nous), y mettre en jeu la vie de jeunes hommes à qui, hélas, il arrive de la perdre, les généraux obéissent, les soldats obéissent, le peuple ne dit rien ; il verse quelques larmes aux Invalides, quand la dépouille du sergent DUPUY y est reçue et honorée. Et il passe à autre chose. Le peuple est un agglomérat d'individus.
Une vieille femme organise des lotos caritatifs ; elle n'y gagne pas un sous et reverse tous les gains à des associations de charité. Elle condamnée à la prison avec sursis et à 10 000 euros d'amende (avec un revenu de 650 euros par mois) par des juges dépourvus de toute humanité et de tout sens critique qui appliquent la loi (on en voit l'inspiration : le fric). (Voir ci-dessous dans les infos.)
Mais, mais...
"Jean PEYRELEVADE, banquier de gauche, a découvert la richesse à près de 60 ans. '''Quand je suis nommé à la tête du Crédit lyonnais, en 1993, je réclame 2 millions de francs par an. Je reçois une lettre de Nicolas SARKOZY, ministre du Budget, qui m'explique que c'est impossible, que la grille est plafonnée à 1,25 million. Ma réponse est simple : Allez vous faire voir. Le Crédit Lyonnais était en faillite par la faute de l'Etat, qui avait laissé faire ce fou de HABERER et fermé les yeux sur la manière dont il a endormi la haute hiérarchie de la banque, par un mélange de flatterie et de promotions qui ont engendré une armée mexicaine. J'ai obtenu gain de cause.''' [Entretien de ce monsieur avec Sophie COIGNARD et Romain GUBER, 24 mars 2011 ; cité dans L'oligarchie des incapables dont j'ai parlé hier.]
Ma question est simple : comment se fait-il que le peuple français supporte de tels comportements ? Comment se fait-il qu'un grand nombre de nos concitoyens aiment ce régime qui les asservit au moyen de prestations sociales, de jeux du cirque et d'anecdotes croustillantes ? Quel est donc la cause de cette étrange maladie que l'on appelle La Servitude volontaire ?
-
3. Informations.
-
La justice a condamné jeudi une grand-mère qui organisait des lotos et reversait tous les gains à des associations caritatives, sans verser d'impôt sur les recettes (Site de BFMTV).
"Je veux mourir". C'est par ces mots qu'Yvette Bert, 77 ans, surnommée "Mamie Loto", a réagi au verdict de son procès, jeudi: six mois de prison avec sursis, et 10.000 euros d'amende, dont 5.000 avec sursis. Elle a en outre été condamnée par le tribunal correctionnel de Saint-Omer à verser au fisc un total de 117.842 euros, au titre d'amendes douanières.
Elle gagne... 650 euros par mois
Une condamnation incompréhensible pour cette vieille dame, actuellement en maison de retraite, qui n'a jamais touché un sou de trop. Elle était poursuivie pour avoir organisé 169 lotos en quatre ans, dont les bénéfices étaient systématiquement reversés à des associations caritatives.
"Je ne payerai rien, ils m'ont démoli", a-t-elle lâché entre deux sanglots devant la salle d'audience. "C'est une sanction sévère au vu des revenus très faibles de Madame Bert, qui sont de 650 euros par mois. On peut se poser la question de savoir comment elle peut payer une telle amende", a déclaré de son côté son avocate, Me Claire Lamoril-Houtart.
Entre janvier 2009 et mai 2013, Yvette présidait l'association "Ensemble pour l'espoir", qui organisait un loto chaque dimanche à Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais. Les bénéfices, qui ont atteint 460.743 euros, étaient reversés à chaque fois par "Mamie Loto" à des associations caritatives et à des personnes dans le besoin.
"Cercle de jeux clandestin"
Problème: la vieille dame n'a jamais payé aucun impôt sur ces sommes, générées par ce que la justice a considéré comme étant "un cercle de jeux clandestin". Or, la loi est très stricte en la matière: elle autorise l'organisation de six lotos par an maximum, avec une mise inférieure à 20 euros, et l'interdiction de faire de la publicité pour l'événement. Une loi cependant très méconnue, plaide l'avocate de la défense.
Quelques jours avant le procès, BFMTV avait rencontré Yvette Bert à son domicile. "J'ai toujours essayé de faire quelque chose pour donner, ça me retombe dessus", regrettait-elle, les mains nouées autour d'un mouchoir trempé de larmes. "J'espère qu'ils vont comprendre que je n'ai rien détourné, que je n'ai pas volé un sou", lâchait-elle en parlant des juges. Son souhait n'a pas été entendu. Reste désormais la possibilité de faire appel, mais son avocate, interrogée au sortir de l'audience, en doutait: "Madame Bert est particulièrement épuisée dans le cadre de cette affaire".
-
Silvio DISSEGNA déclaré vénérable.
"Silvio est né à Moncalieri, près de Turin, le 1er Juillet 1967. Un enfant comme beaucoup d'autres, joyeux et plein de vie. Quand il serait grand, il voulait être enseignant. A 10 ans, sa mère lui offre pour Noël une machine à écrire et il lui donne sa première page dactylographiée : "Merci Maman, parce que tu m'as mis au monde, parce que tu m'as donné la vie, qui est si belle! J'ai tellement envie de vivre ". A 11 ans surviennent les premières douleurs aux jambes. Les médecins ne laissent aucun espoir : un cancer des os. Il entame son calvaire, le chapelet à la main. Il ne le quittera plus, jour et nuit: “J'ai beaucoup de choses à dire à Jésus et à Marie”, confie-t-il, et j'offre toutes mes souffrances pour les prêtres, les missionnaires, le salut des pécheurs, et pour que tous les hommes soient frères". Ou encore "Maman, je parcours en ce moment la route du Calvaire, mais après il y aura encore la crucifixion. Maman, prépare-toi ". Il sait que Jésus l'aime et qu'il l'attend au Paradis. Il meurt le 24 septembre 1979, à l'âge de 12 ans."[...]
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire