jeudi 13 novembre 2014

13 novembre 2014. Nouvelles de la Résistance. Etrange maladie que la servitude volontaire !

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A la mémoire de Simone WEIL qui inspire la citation du jour, je dédie notre devise :

Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté !
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1. La citation du jour.
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Puisque le grand nombre obéit, et obéit jusqu'à se laisser imposer la souffrance et la mort, alors que le petit nombre commande, c'est qu'il n'est pas vrai que le nombre soit une force. Le nombre, quoique l'imagination nous porte à croire, est une faiblesse. La faiblesse est du côté où l'on a faim, où on s'épuise, où on supplie, où on tremble, non du côté où on vit bien, où on accorde des grâces, où on menace. Le peuple n'est pas soumis  bien qu'il soit le nombre, mais parce qu'il est le nombre.[...].
La contradiction n'est peut-être qu'apparente. Sans doute, en toute occasion, ceux qui ordonnent sont moins nombreux que ceux qui obéissent. Mais précisément parce qu'ils sont peu nombreux, ils forment un ensemble. Les autres, précisément parce qu'ils sont trop nombreux, sont un plus un plus un. Ainsi la puissance d'une infime minorité repose malgré tout sur la force du nombre. Cette minorité l'emporte de beaucoup en nombre sur chacun de ceux qui composent le troupeau de la majorité. Il ne faut pas en conclure que l'organisation des masses renverserait le rapport ; car elle est impossible. On ne peut établir de cohésion qu'entre une petite quantité d'hommes. Au-delà, il n'y a plus que juxtaposition d'individus."
In 
Simone WEIL.
Oppression et liberté.
Gallimard, Paris, 1955.
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2. Commentaires.
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Mes lecteurs habituels auront sans doute compris que depuis quelques jours, tout imprégné du Discours de la servitude volontaire, je m'interroge sur cette étrange maladie qu'est la servitude volontaire. Un homme et un seul peut décider d'envoyer des soldats dans tel ou tel pays pour y faire la guerre (Mali, Centre-Afrique ou Irak, chez nous), y mettre en jeu la vie de jeunes hommes à qui, hélas, il arrive de la perdre, les généraux obéissent, les soldats obéissent, le peuple ne dit rien ; il verse quelques larmes aux Invalides, quand la dépouille du sergent DUPUY y est reçue et honorée. Et il passe à autre chose. Le peuple est un agglomérat d'individus.

Une vieille femme organise des lotos caritatifs ; elle n'y gagne pas un sous et reverse tous les gains à des associations de charité. Elle condamnée à la prison avec sursis et à 10 000 euros d'amende (avec un revenu de 650 euros par mois) par des juges dépourvus de toute humanité et de tout sens critique qui appliquent la loi (on en voit l'inspiration : le fric). (Voir ci-dessous dans les infos.)

Mais, mais...
"Jean PEYRELEVADE, banquier de gauche, a découvert la richesse à près de 60 ans. '''Quand je suis nommé à la tête du Crédit lyonnais, en 1993, je réclame 2 millions de francs par an. Je reçois une lettre de Nicolas SARKOZY, ministre du Budget, qui m'explique que c'est impossible, que la grille est plafonnée à 1,25 million. Ma réponse est simple : Allez vous faire voir. Le Crédit Lyonnais était en faillite par la faute de l'Etat, qui avait laissé faire ce fou de HABERER et fermé les yeux sur la manière dont il a endormi la haute hiérarchie de la banque, par un mélange de flatterie et de promotions qui ont engendré une armée mexicaine. J'ai obtenu gain de cause.''' [Entretien de ce monsieur avec Sophie COIGNARD et Romain GUBER, 24 mars 2011 ; cité dans L'oligarchie des incapables dont j'ai parlé hier.]
Ma question est simple : comment se fait-il que le peuple français supporte de tels comportements ? Comment se fait-il qu'un grand nombre de nos concitoyens aiment ce régime qui les asservit au moyen de prestations sociales, de jeux du cirque et d'anecdotes croustillantes ? Quel est donc la cause de cette étrange maladie que l'on appelle La Servitude volontaire ?
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3. Informations.
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La justice a condamné jeudi une grand-mère qui organisait des lotos et reversait tous les gains à des associations caritatives, sans verser d'impôt sur les recettes (Site de BFMTV).


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