jeudi 27 novembre 2014

27 novembre 2014. Nouvelles de la Résistance. Monsieur Bompard, un député courageux.

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"Prends ta faucille aiguisée, et vendange les grappes de la vigne de la terre, 
car les raisins sont mûrs".
L'ange lança la faucille sur la terre, et jeta le raisin 
dans le grand pressoir de la colère de Dieu (Apocalypse 14, 18-19).

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Il n'aura pas échappé à mes habituels lecteurs que je n'ai pas produit de billet hier. En vérité, ne pouvant l'écrire dans la matinée, j'avais fait le projet de vous le faire connaître dans l'après-midi. Mais alors j'ai réalisé que la mort venait d'achever son oeuvre dans notre pauvre pays déjà bien mal en point. L'Assemblée Nationale venait de décréter que l'avortement est un droit (et elle avait déjà voté la définition d'un nouveau délit, le délit d'entrave, planant sur tous les citoyens qui s'opposeraient publiquement à cette abomination).
J'ai pensé que le silence était le moyen le plus adapté de porter le deuil de ces milliers d'enfants non venus à la lumière (8 millions depuis la promulgation de la loi VEIL) ou appelés à ne jamais la voir, des enfants que la patrie ne veut point reconnaître.
Il s'est trouvé un député pour prononcer à cette occasion un discours remarquable : monsieur BOMPARD, député-maire d'ORANGE.
Je vous le livre et je remercie cet homme courageux tant pour son audace que pour la force des sentiments qu'il a exprimé avec un si grand talent.
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"Je veux demander pardon puisqu’une lourde responsabilité incombe forcément aux défenseurs de la vie quand une telle négation du principe le plus fondamental de la loi naturelle est présentée à la représentation nationale.
Pardon devant l’ensemble des enfants qui ne naîtront pas, 225 000 par an en France, qui disparaissent devant la grande coalition du prêt à penser et de la culture de mort. Pardon pour toutes ces mères que nous n’aurons pas su protéger des élans morbides qui ont tenu lieu de féminisme depuis des décennies.
Pardon aussi à l’ensemble des pays européens, et notamment à l’Espagne, à qui certains ici voudraient imposer la marchandisation des parcours de vie des femmes et la négation de l’animation du fœtus comme seul horizon de la politique.
Pardon pour tous ceux qui se réveillent blessés de ces nombreux attentats contre le bon sens et se souviennent qu’aucun totalitarisme n’a fait l’impasse de l’eugénisme.
Pardon également pour toutes ces femmes à qui personne ne propose jamais de possibilités alternatives à l’avortement puisque l’Etat comme les médias ont fait le choix de l’incitation à la suppression de la vie à naître.
Pardon à toutes ces associations qui œuvrent aux côtés des handicapés et notamment aux enfants victimes de maladie héréditaires. En forçant ainsi le passage d’un avortement érigé en principe organisateur de notre pays vous brisez leur œuvre.
Je veux demander pardon, puisqu’un représentant de la Nation ne peut que souffrir quand le CSA refuse la diffusion de vidéos défendant les enfants trisomiques pour favoriser une culture de l’éradication de la différence et de la faiblesse. Une société qui érige de tels principes ne peut pas se plaindre des divers maux qui la traversent : réification de l’homme, hédonisme autodestructeur, victoire des puissants sur les innocents.
Je veux demander pardon à nos aïeux pour un pays qui laisse des délinquantes ukrainiennes, les Femen, mimer un avortement dans une Eglise sans qu’aucune sanction lourde ne soit prise.
Je veux demander pardon pour Simone Veil qui imposa un cas d’extrême limite en dépénalisant l’avortement alors que vous enlevâtes la condition de détresse pour le recours à l’interruption volontaire de grossesse.
Je veux demander pardon à toutes ces femmes à qui vous vendîtes le droit à disposer de leurs corps pour en aboutir à la généralisation programmée de la GPA, c’est-à-dire au retour à la plus pure barbarie du marchandage du corps de la femme.
Je veux demander pardon pour cette atteinte sans nom à la liberté qu’est devenu le délit d’entrave qui empêche les praticiens d’affirmer en conscience ce qui les pousse à refuser de faire de l’avortement un moyen de contraception.
Je veux demander pardon pour ces femmes traumatisées par des recours nombreux à l’avortement qu’on leur avait vendu comme anodin.
Je veux demander pardon pour toutes ces vocations perdues dans la médecine, abasourdies qu’elles furent de cette négation des éléments les plus fondamentaux du serment d’Hippocrate."
La résolution a été votée à 143 voix contre 7. Retenons les noms de ces rares hommes qui ont été fidèle à leurs convictions, celle que la vie est préférable à la mort, et que l'autre est plus important à sauver que son petit nombril. 
  • Jacques Bompard
  • Jean-Frédéric Poisson
  • Jean-Christophe Fromantin
  • Nicolas Duicq
  • Xavier Breton
  • Yannick Moreau
  • Olivier Marleix
Retenons aussi qu'un grand nombre de députés avaient préféré s'absenter pour ne pas avoir à prendre position. Un fauteuil où poser son académie vaut bien des accommodements avec sa conscience. 

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