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Voilà un billet un peu particulier. Vous allez voir pourquoi.
Je rentrais chez moi hier soir, après une importante réunion. En m'attendant, ma femme avait allumé la télévision et regardait l'émission que Patrick SEBASTIEN animait sur la scène de l'Olympia, pour fêter ses 40 ans de carrière. Le titre était prometteur de réjouissance : Ze fiesta. J'arrivai juste au moment ou SEBASTIEN déguisé en François HOLLANDE, après avoir disparu en coulisses quelques petites minutes pour se grimer, reparaissait sur scène et s'apprêtait à imiter ce dernier.
A cette vue, le public (il y avait des centaines de personnes, la plupart déguisées) s'est mis à huer, à siffler, à vociférer ; l'intention était claire : il s'agissait de manifester publiquement et collectivement son opposition et son désaveu à un soi-disant président, incapable de fixer un cap, confit dans ses mensonges, captif de ses amours plurielles. J'étais absolument sidéré, et c'est la première fois, je le crois bien, qu'au cours d'un spectacle, l'homme censé nous diriger est conspué sans retenue. En tout cas, je n'avais jamais vu ça.
On nous a rebattu les oreilles avec les manifestations pré-révolutionnaires qui ont conduit au désastre de la Révolution. Des privilégiés de cours refusaient de voir la misère d'une partie de la population, n'imaginaient pas qu'ils puissent être ontologiquement les égaux des manants et des sans-dents. Ils ont payé de leur vie cette arrogance. Bien entendu je n'appelle aucunement de mes voeux la récurrence de telles violences. Elles ont abouti à instaurer un ordre plus tyrannique que celui qu'elles prétendaient abolir. Je crains, hélas, de me tromper. Le peuple français est las de se voir tondre la laine sur le dos et, dans le peuple, la classe dite moyenne, les agriculteurs, les professions libérales, les petits commerçants et les artisans qui font vivre le pays au prix de leurs efforts, de leur sueur et de leur angoisse de l'avenir sont excédés et il suffirait d'une étincelle pour mettre le feu aux poudres. Les grenades offensives, désormais interdites, n'y feront rien.
Au syndicaliste, le droit d'être logé dans un appartement refait à neuf (plus de 100 000 euros de travaux !) avec l'argent des adhérents ; à l'auto-entrepreneur que je suis, l'obligation de verser une taxe foncière bien que travaillant dans mon propre appartement et payant déjà à ce titre une taxe foncière non négligeable. Mon activité est strictement dématérialisée, de nature purement intellectuelle ; je ne produit aucun déchet, je ne pollue point. Mais monsieur le maire de BOULOGNE-BILLANCOURT n'en a pas moins décidé de me taxer. Je vais lui écrire, bien sûr, pour protester. Mais à ce point de racket, il ne me reste guère d'autres solutions que de renoncer à ce statut et de me délocaliser à LONDRES où un ami hébergera mon activité.
Voilà de quoi nous crevons : prendre indûment l'argent là où il est facile à trouver. Mais ça ne marche plus. Ils ont dégoisé, les historiens stipendiés, sur les honteuses corvées que devait fournir le peuple à son roi sous l'Ancien Régime. Mais aujourd'hui nous travaillons (enfin ceux qui payent des impôts directs ; il convient de souligner que tout le monde paye des impôts indirects) près de la moitié de l'année pour engraisser des incapables, ou des inutiles, ou des parasites, ou pire encore, des nuisibles. Que nous reste-t-il ? Je crains que ce ne sois la désobéissance civile, l'inertie, le désespoir, et la déliquescence de la patrie.
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