Faudra-t-il qu'au moment des grandes manoeuvres manipulatoires de Normal Ier, je vous rappelle na devise , Palsembleu ! bien sûr que oui !
Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté !
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1. Les citations du jour.-
Sur fond bleu, les pointes des citations.
(a) "À
la différence des régimes autoritaires qui, par nature, brident la liberté de
l'individu, la démocratie est censée lui offrir tous ses moyens d'expression.
Seulement, nous l'avons vu, si les démocraties naissantes formulent encore le
rêve d'une liberté infinie, liée à une dynamique de conquête, les démocraties
adultes font, quant à elles, l'expérience d'exercices d'autolimitation et de
deuil de liberté indéfinie. Seulement – et c'est là que grandir est difficile
–, pour la majorité d'entre nous, brider sa liberté, ce n'est pas aller vers
une meilleure maîtrise de son identité, mais au contraire renoncer à son
essence même."
Cynthia
FLEURY.
Les
pathologies de la démocratie.
Le
Livre de Poche, biblio essais, N°31544.
Fayard,
Paris, 2009 (date de dépôt légal).
(b) "Cependant
si le mal s'impose en tout endroit et en tout temps, il ne triomphe pas
toujours. La puissance des déterminismes qui soutiennent son règne universel
n'est pas sans connaître parfois quelque revers. Lorsque l'homme, parce qu'il a
su accueillir l'intuition qui est venue le visiter et répondre à l'appel qui
s'est fait entendre en lui, dépasse avec force ce qui le porte instinctivement
à se préférer plutôt qu'à se donner, de lui émerge un acte de liberté. Ce
comportement serait-il unique et d'un seul homme, soulève déjà dans l'esprit un
doute qui ne permet plus qu'un athéisme inquiet."
Marcel
LEGAUT
Méditations
d’un chrétien du XXe siècle.
(c) "[…]
Ce n’est pas tant l’Église qui a besoin de saints, que le monde. Mais il a
besoin d’abord d’en sentir le manque, et c’est peut-être ce besoin-là qui, en
disparaissant, a emporté avec lui le sens, l’amour, l’exigence de la vraie
liberté."
René
GILLOUIN.
L’homme
moderne bourreau de lui-même.
Le
portulan, [sans mention de lieu, Paris probablement], 1951.
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2. Commentaires.
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Si,
au nom de la liberté d’expression, j’osais (ignoblement) dire que les
journalistes de Charlie Hebdo ont bien mérité leur sort, je serais très
justement inculpé d’apologie de crime. Il y a donc bien des limites à la
liberté d’expression. Pour les inconditionnels de la pseudo-République
française, ces limites sont déterminées par la loi (Loi PLEVEN de juillet 1972
par exemple), pour les inconditionnels de la loi naturelle, les limites sont
déterminées par la conscience. Le fait que l'éducation prétendue nationale et les parents aient abandonné aux hommes politiques et à leurs relais médiatiques le soin de la formater ne les exonère pas d'un devoir impérieux : on peut au moins affirmer que la conscience peut être formée à partir de quelques principes simples (ne pas tuer, ne pas voler, ne pas porter de faux témoignages, ne pas convoiter la femme de son voisin, respecter autrui dans ses biens, sa personne et sa religion, etc.)
Il
est donc légalement permis, en France, de proférer ce que les croyants
considèrent comme des blasphèmes, ou des offenses profondes à leur foi, et,
donc des atteintes à leur personne. Mais il n’est pas permis de dire qu’en
pratiquant le blasphème et l’offense, on prend des risques et par conséquent on
les assume. La loi française, et sa laïcité nauséabonde, autorise toutes les
attaques contre les religions, à l’exception de l’islam puisqu’il y a, sinon
officiellement, du moins socialement, un délit d’islamophobie, confondu à tort
avec du racisme. On peut profaner des églises, brûler des crèches, taguer des
cathédrales, profaner des tabernacles et des hosties consacrées, la République
s’en fout, des furies peuvent se balader à moitié à poil dans une cathédrale
sans être condamnées, mais on désigne d’un doigt vengeur les anonymes imbéciles
qui déposent une tête de porc sur les marches d’une mosquée, et Menton Pointu se fend d'un tweet ciselé pour condamner l'islamophobie. Tant que les
responsables politiques persévéreront dans cette voie, ils feront le lit des
extrêmes.
En
vérité, et Cynthia FLEURY le souligne avec force, dans une démocratie adulte,
les citoyens font l’expérience de l’autolimitation et comprennent intuitivement
qu’il y a des bornes au désir d’une liberté d’expression indéfinie. (Notons qu’elle
utilise le mot « indéfinie », mais que dans son contexte le mot
signifie « infinie ». C’est très clairement poser la question de la
limitation volontaire de la liberté de s’exprimer que nombre d’imbéciles
appellent « l’autocensure »).
Marcel
LEGAUT affirme, dans ce style si particulier qui est le sien, que la liberté s’exprime
par des actes qui conduisent l’homme libre à préférer autrui que lui-même. Je
vous laisse méditer sur les raisons qui ont poussé RISS, de Charlie Hebdo, à
dessiner cette Une que je trouve honteuse ; qui flattait-il avec elle ? La liberté d'expression ou l'affirmation d'un principe personnel ?
Enfin,
René GILLOUIN confirme et amplifie ce que disent les auteurs précédemment cités :
la vraie liberté se confond avec le renoncement à soi-même : le monde a
besoin de saints, en effet.
Que
les limites à la liberté d’expression soient fixées par la loi et non par la
voix de la conscience, est extrêmement grave. Car ce qu’une loi fait, une autre
loi, aggravante, peut le défaire et dans un sens qui n’est pas favorable à la
liberté d’opinion et de religion : la Chine contemporaine, l’Arabie
saoudite, le sultanat de Brunei, le Pakistan, par exemple, ont pris sur ce
chapitre des dispositions qui en disent long sur la puissance totalitaire du
droit positif. La liberté d’expression est une forme particulière de la Liberté ;
elle oblige à la responsabilité, et au respect des croyances de l’autre :
je conçois parfaitement que l’on tourne un prêtre, le papa, un imam ou un rabbin
en dérision ; il s’agit d’êtres humains et les critiques qu’on en fait
sont parfois drôles, font souvent mouche, et témoignent d’un esprit de liberté
assez roboratif, mais je trouve scandaleux que l’on puisse le faire pour Jésus,
ou Mahomet, ou Bouddha ou Moïse, ou Confucius.
Ce
n’est pas la liberté d’expression ou les valeurs dites républicaines qui ont
été blessées le 7 janvier 2015, c’est l’humanité de l’homme. Tous les beaux
sermons, les plaques commémoratives (avec ou sans fautes d’orthographe), les légions
d’honneur à titre posthume, les minutes se silence n’y pourront rien. Et ce que
les Français ont condamné le 11 janvier 2015, c’est le massacre de l’humanité,
ce n’est pas le décalogue de la rue Cadet ni celui de la rue de Solférino.
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3. Informations diverses.
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A propos de l’attaque du Commissariat
du XVIIIe arrondissement.
Hier, en début d’après-midi, sur
le site du Figaro, reprise des messages et tweets du Ministère de l’intérieur à
propos de l’agression du XVIIIe arrondissement : « Rien ne
permet de penser que c’est une attaque terroriste ».
Hier en milieu d’après-midi :
« Le parquet antiterroriste est saisi ».
Allez comprendre !
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Mais madame TAUBIRA sait !
(Du Salon beige.)
On a beaucoup aimé les propos de Christiane Taubira hier
sur i-Télé à propos du terroriste abattu hier dans le 18e :
"Ce qui apparaît très clairement de ce qui est connu
de cette personne, (c'est qu'elle) n'a aucun
lien avec la radicalisation violente, aucun."
Quand, dans le même temps, on présente les manifestants
LMPT (qui n'étaient pas armés de hachoir) comme des "radicaux", cela
a comme un goût de novlange…"
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De Philippe BILGER, cet avis sur
la répression de La Manif Pour Tous (via le salon beige).
Philippe Bilger commente
l’opinion du défenseur des droits sur l’usage disproportionné de la force lors
des manifestations de organisées par La Manif Pour Tous.
"Je n’ai participé
moi-même à aucune manifestation, l’opinion que je vais formuler est donc celle
d’un citoyen informé médiatiquement. A partir de là, il est évident que la Manif pour Tous a
été mal traitée lors des manifestations. C’est comme si, à l’égard de ces
manifestants qui avaient le droit de protester contre le mariage pour tous qui
n’était pas encore voté, l’Etat avait voulu faire preuve d’une autorité, d’une
force et d’une rigueur qu’il était incapable de mettre en œuvre dans d’autres
circonstances. Autrement dit, des manifestants déterminés, convaincus mais
pacifiques lui permettaient d’asseoir plus aisément une autorité qu’avec des
brutes ou des voyous. C’est très clair. [...]"
La répression de la LMPT, c'est ce qu'on appelle une interprétation de la liberté d'expression à GEOMETRIE VARIABLE !
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