vendredi 8 janvier 2016

08 janvier 2016. Nouvelles de la Résistance. La liberté d'expression a bon dos !

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Faudra-t-il qu'au moment des grandes manoeuvres manipulatoires de Normal Ier, je vous rappelle na devise , Palsembleu ! bien sûr que oui !

Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté !

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1. Les citations du jour.
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Sur fond bleu, les pointes des citations.

(a) "À la différence des régimes autoritaires qui, par nature, brident la liberté de l'individu, la démocratie est censée lui offrir tous ses moyens d'expression. Seulement, nous l'avons vu, si les démocraties naissantes formulent encore le rêve d'une liberté infinie, liée à une dynamique de conquête, les démocraties adultes font, quant à elles, l'expérience d'exercices d'autolimitation et de deuil de liberté indéfinie. Seulement – et c'est là que grandir est difficile –, pour la majorité d'entre nous, brider sa liberté, ce n'est pas aller vers une meilleure maîtrise de son identité, mais au contraire renoncer à son essence même."
Cynthia FLEURY.
Les pathologies de la démocratie.
Le Livre de Poche, biblio essais, N°31544.
Fayard, Paris, 2009 (date de dépôt légal).

(b) "Cependant si le mal s'impose en tout endroit et en tout temps, il ne triomphe pas toujours. La puissance des déterminismes qui soutiennent son règne universel n'est pas sans connaître parfois quelque revers. Lorsque l'homme, parce qu'il a su accueillir l'intuition qui est venue le visiter et répondre à l'appel qui s'est fait entendre en lui, dépasse avec force ce qui le porte instinctivement à se préférer plutôt qu'à se donner, de lui émerge un acte de liberté. Ce comportement serait-il unique et d'un seul homme, soulève déjà dans l'esprit un doute qui ne permet plus qu'un athéisme inquiet."
Marcel LEGAUT
Méditations d’un chrétien du XXe siècle.

(c) "[…] Ce n’est pas tant l’Église qui a besoin de saints, que le monde. Mais il a besoin d’abord d’en sentir le manque, et c’est peut-être ce besoin-là qui, en disparaissant, a emporté avec lui le sens, l’amour, l’exigence de la vraie liberté."
René GILLOUIN.
L’homme moderne bourreau de lui-même.
Le portulan, [sans mention de lieu, Paris probablement], 1951.
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2. Commentaires.
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            Si, au nom de la liberté d’expression, j’osais (ignoblement) dire que les journalistes de Charlie Hebdo ont bien mérité leur sort, je serais très justement inculpé d’apologie de crime. Il y a donc bien des limites à la liberté d’expression. Pour les inconditionnels de la pseudo-République française, ces limites sont déterminées par la loi (Loi PLEVEN de juillet 1972 par exemple), pour les inconditionnels de la loi naturelle, les limites sont déterminées par la conscience. Le fait que l'éducation prétendue nationale et les parents aient abandonné aux hommes politiques et à leurs relais médiatiques le soin de la formater ne les exonère pas d'un devoir impérieux : on peut au moins affirmer que la conscience peut être formée à partir de quelques principes simples (ne pas tuer, ne pas voler, ne pas porter de faux témoignages, ne pas convoiter la femme de son voisin, respecter autrui dans ses biens, sa personne et sa religion, etc.)
            Il est donc légalement permis, en France, de proférer ce que les croyants considèrent comme des blasphèmes, ou des offenses profondes à leur foi, et, donc des atteintes à leur personne. Mais il n’est pas permis de dire qu’en pratiquant le blasphème et l’offense, on prend des risques et par conséquent on les assume. La loi française, et sa laïcité nauséabonde, autorise toutes les attaques contre les religions, à l’exception de l’islam puisqu’il y a, sinon officiellement, du moins socialement, un délit d’islamophobie, confondu à tort avec du racisme. On peut profaner des églises, brûler des crèches, taguer des cathédrales, profaner des tabernacles et des hosties consacrées, la République s’en fout, des furies peuvent se balader à moitié à poil dans une cathédrale sans être condamnées, mais on désigne d’un doigt vengeur les anonymes imbéciles qui déposent une tête de porc sur les marches d’une mosquée, et Menton Pointu se fend d'un tweet ciselé pour condamner l'islamophobie. Tant que les responsables politiques persévéreront dans cette voie, ils feront le lit des extrêmes.
            En vérité, et Cynthia FLEURY le souligne avec force, dans une démocratie adulte, les citoyens font l’expérience de l’autolimitation et comprennent intuitivement qu’il y a des bornes au désir d’une liberté d’expression indéfinie. (Notons qu’elle utilise le mot « indéfinie », mais que dans son contexte le mot signifie « infinie ». C’est très clairement poser la question de la limitation volontaire de la liberté de s’exprimer que nombre d’imbéciles appellent « l’autocensure »).
            Marcel LEGAUT affirme, dans ce style si particulier qui est le sien, que la liberté s’exprime par des actes qui conduisent l’homme libre à préférer autrui que lui-même. Je vous laisse méditer sur les raisons qui ont poussé RISS, de Charlie Hebdo, à dessiner cette Une que je trouve honteuse ; qui flattait-il avec elle ? La liberté d'expression ou l'affirmation d'un principe personnel ?
            Enfin, René GILLOUIN confirme et amplifie ce que disent les auteurs précédemment cités : la vraie liberté se confond avec le renoncement à soi-même : le monde a besoin de saints, en effet.

            Que les limites à la liberté d’expression soient fixées par la loi et non par la voix de la conscience, est extrêmement grave. Car ce qu’une loi fait, une autre loi, aggravante, peut le défaire et dans un sens qui n’est pas favorable à la liberté d’opinion et de religion : la Chine contemporaine, l’Arabie saoudite, le sultanat de Brunei, le Pakistan, par exemple, ont pris sur ce chapitre des dispositions qui en disent long sur la puissance totalitaire du droit positif. La liberté d’expression est une forme particulière de la Liberté ; elle oblige à la responsabilité, et au respect des croyances de l’autre : je conçois parfaitement que l’on tourne un prêtre, le papa, un imam ou un rabbin en dérision ; il s’agit d’êtres humains et les critiques qu’on en fait sont parfois drôles, font souvent mouche, et témoignent d’un esprit de liberté assez roboratif, mais je trouve scandaleux que l’on puisse le faire pour Jésus, ou Mahomet, ou Bouddha ou Moïse, ou Confucius.
            Ce n’est pas la liberté d’expression ou les valeurs dites républicaines qui ont été blessées le 7 janvier 2015, c’est l’humanité de l’homme. Tous les beaux sermons, les plaques commémoratives (avec ou sans fautes d’orthographe), les légions d’honneur à titre posthume, les minutes se silence n’y pourront rien. Et ce que les Français ont condamné le 11 janvier 2015, c’est le massacre de l’humanité, ce n’est pas le décalogue de la rue Cadet ni celui de la rue de Solférino.
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3. Informations diverses.
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A propos de l’attaque du Commissariat du XVIIIe arrondissement.

Hier, en début d’après-midi, sur le site du Figaro, reprise des messages et tweets du Ministère de l’intérieur à propos de l’agression du XVIIIe arrondissement : « Rien ne permet de penser que c’est une attaque terroriste ».
Hier en milieu d’après-midi : « Le parquet antiterroriste est saisi ».

Allez comprendre !
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Mais madame TAUBIRA sait ! (Du Salon beige.)

On a beaucoup aimé les propos de Christiane Taubira hier sur i-Télé à propos du terroriste abattu hier dans le 18e :
"Ce qui apparaît très clairement de ce qui est connu de cette personne, (c'est qu'elle) n'a aucun lien avec la radicalisation violente, aucun."
Quand, dans le même temps, on présente les manifestants LMPT (qui n'étaient pas armés de hachoir) comme des "radicaux", cela a comme un goût de novlange…"
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De Philippe BILGER, cet avis sur la répression de La Manif Pour Tous (via le salon beige).

Philippe Bilger commente l’opinion du défenseur des droits sur l’usage disproportionné de la force lors des manifestations de organisées par La Manif Pour Tous. 
"Je n’ai participé moi-même à aucune manifestation, l’opinion que je vais formuler est donc celle d’un citoyen informé médiatiquement. A partir de là, il est évident que la Manif pour Tous a été mal traitée lors des manifestations. C’est comme si, à l’égard de ces manifestants qui avaient le droit de protester contre le mariage pour tous qui n’était pas encore voté, l’Etat avait voulu faire preuve d’une autorité, d’une force et d’une rigueur qu’il était incapable de mettre en œuvre dans d’autres circonstances. Autrement dit, des manifestants déterminés, convaincus mais pacifiques lui permettaient d’asseoir plus aisément une autorité qu’avec des brutes ou des voyous. C’est très clair. [...]"
 La répression de la LMPT, c'est ce qu'on appelle une interprétation de la liberté d'expression à GEOMETRIE VARIABLE !




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