Croyez bien que je ne cesserai jamais de le répéter :
Ce n'est pas l'ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c'est la lâcheté !
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1.
La citation du jour.
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Je n’ai pas fini d’épuiser les richesses de
CHESTERTON. Voici un extrait de son ouvrage déjà abondamment cité dans mes
billets, relatif à la morale.
"Cet
écrivain talentueux et astucieux, M. Arthur SYMONS a introduit dans un recueil
d’essais récemment paru, je crois, une apologie des Nuits de Londres où il prétend que la morale doit être totalement
subordonnée à l’art en matière de critique, et il recourt à cet argument
quelque peu singulier selon lequel l’art ou le culte de la beauté est le même
de tous temps, alors que la morale varie à toutes les époques et à tous les
égards. Il semble défier ses critiques ou ses lecteurs de citer un trait ou une
qualité permanente de la morale. Voilà assurément un très curieux exemple de ce
parti pris extravagant contre la morale qui rend de si nombreux esthètes
ultramodernes aussi morbides et fanatiques que n’importe quel ermite oriental.
Il est indiscutable qu’une des phrases les plus communes des intellectuels
modernes est de dire que la morale d’une époque peut être entièrement
différente de celle d’une autre époque. Et comme beaucoup d’autres phrases
d’intellectuel moderne, cela ne veut littéralement rien dire. Si les deux
morales sont entièrement différentes pourquoi les appeler l’une et l’autre
morales ? C’est comme si quelqu’un disait : « Les chameaux
varient complètement en fonction des endroits ; certains ont six pattes,
d’autres n’en ont pas, certains ont des écailles, d’autres des cornes, d’autres
encore des ailes, certains sont verts, d’autres triangulaires. Ils n’ont aucun
point commun. » À quoi tout homme de bon sens répondrait :
« Alors pourquoi les appelez-vous tous chameaux ? Qu’entendez-vous
par chameau ? Comment reconnaissez-vous un chameau quand vous en voyez
un ? » Il y a bien sûr un fond permanent dans la morale, de même
qu’il y a un fond permanent dans l’art, mais cela revient à dire que la morale
est la morale et que l’art est l’art. Le critique d’art idéal discernerait sans
nul doute la beauté perpétuelle ans chaque école ; de la même manière, le
moraliste idéal discernerait l’éthique perpétuelle dans tous les codes. Mais,
dans la pratique, certains des meilleurs Anglais qui aient jamais existé n’ont
rien vu d’autre, dans la piété céleste des brahmanes, qu’obscénité et
idolâtrie. Et il est tout aussi vrai que, dans la pratique la plus grande école
d’artistes que le monde ait jamais connue, les géants de la Renaissance, ne vit
que de la barbarie dans l’énergie éthérée du style gothique."
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2.
Commentaires.
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Il
est très clair que nos hommes politiques, quand ils font des lois, ne se
soucient pas de morale. Ils inventent des nouveaux droits, ce qui est une
perversion absolue de la notion du droit. Un droit est quelque chose qui est dû
à quelqu’un. Il est évident qu’un toit, de la nourriture, des vêtements sont
non seulement des besoins élémentaires de tout être humain, mais des droits
absolus que les hommes politiques ont le devoir non moins absolu de satisfaire.
Le mariage homosexuel est qualifié de droit nouveau ; il n’est pas un dû
mais une licence. Et à ce train-là, il n’y a aucune raison que la loi positive ne crée point de nouveaux droits que la morale réprouve absolument. La proposition qui
consiste à dire qu’il n’y a pas une morale mais des morales est à l’évidence un
contresens. Il y a confusion entre des comportements autorisés par la loi et
les comités d’éthique, qui réglementent de l’extérieur les actions des
personnes, et la morale qui fait référence à la délibération de la conscience
devant les exigences de la loi naturelle ou, pour les croyants en général et
surtout les chrétiens, devant les voies d’un véritable bonheur.
À
cet égard, l’image du chameau à six pattes ou du chameau triangulaire, est très
éclairante. Il est évident que les nouveaux droits sont fondées non pas sur des
principes essentiels et originels, valables en tous temps et en tous lieux, et
non pas sur l’idéologie (socialiste, marxiste, maçonnique) ou les pressions de riches électeurs qui plaident pour
leur paroisse. En réalité, nous manquons cruellement d’une morale sociale et
nous attendons qu’un homme politique digne de ce nom vienne nous en présenter
aussi bien les exigences que la pertinence, la beauté et la vigueur. Je
reviendrai demain dans mon billet qui sera plus matinal que celui de ce
vendredi.
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3.
Informations diverses.
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Les
chrétiens éthiopiens ne sont pas des chrétiens de guimauve (voir cette vidéo du
site Aléteia).
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La
« morale moderne illustrée » par l’ordre judiciaire (via le salon beige qui relaie l'avis des Associations familiales catholiques).
"Par
un arrêt rendu le 17 décembre 2015, la Cour de Cassation a jugé que compte tenu
de l'évolution des mœurs et des conceptions morales, on peut
aujourd’hui accuser publiquement quelqu’un de tromper son conjoint sans porter
atteinte à son honneur ou à sa considération. Ainsi la personne accusée à
tort d’infidélité conjugale ne pourra plus se défendre car selon notre plus
haute juridiction, une telle accusation est négligeable et ne porte pas tort à
celui qui en est la victime."
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Suisse : une votation sur la fiscalité de la
famille se transforme en défense du mariage (via le Salon beige).
Les Suisses ont très bien compris la
différence entre une licence et un droit.
L'initiative «Pour le couple et la famille – Non à la
pénalisation du mariage», qui sera soumise aux
votes le 28 février, veut corriger l'imposition plus
lourde qui frappe certains couples mariés par rapport aux concubins.
Mais le lobby LGBT s'inquiète car une petite phrase vient parasiter
le débat :
«Le mariage est l'union durable et réglementée
par la loi d'un homme et d'une femme».
C'est sur ces mots que s'ouvre le nouvel article de la
Constitution proposé par l'initiative du PDC «Pour l'égalité fiscale du mariage». Son acceptation entraînera l'ancrage de cette
définition dans le texte fondamental. On comprend que le lobby LGBT s'énerve.
La suite prévoit
que le mariage, en tant que communauté économique, ne peut pas être pénalisé,
notamment en matière d'impôts, par rapport à d'autres modes de vie.
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