-
Ce n’est pas l’ignorance qui nous
empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
-
1. LA CITATION DU JOUR.
-
"Le changement de logique ne
peut se réaliser sans que l’on revoie de fond en comble l’éducation des
enfants. Celle qui prévaut aujourd’hui est déterminée et inspirée par les
priorités de l’idéologie marchande et financière, et l’abandon passif à une
caste enseignante. On sait de plus en plus l’extrême importance que revêtent la
conception, la gestation et la façon de mettre au monde un enfant. Trêve
d’hypocrisie : ce que tout le monde appelle “éducation” est une machine à
fabriquer des soldats de la pseudo-économie, et non de futurs êtres humains
accomplis, capables de penser, de critiquer, de créer, de maîtriser et de gérer
leurs émotions ainsi que de ce que nous appelons spiritualité ; “éduquer”
peut alors se résumer à déformer pour formater et rendre conforme. Le malaise
grandissant de toute une jeunesse condamnée au naufrage dès lors que le système
ne peut l’intégrer ou la prendre en charge témoigne de cette aliénation.
L’équation qui a prévalu, en particulier lors des Trente Glorieuses, selon
laquelle faire de bonnes études donnait une qualification garante d’un salaire
ne fonctionne plus dans la société de croissance illimitée. Alors, pourquoi
s’obstiner dans cette option déjà obsolète ?"
In
Pierre RABHI.
Vers la
sobriété heureuse. ("Babel" N°1171.)
Actes Sud,
Arles, 2010, p. 120.
-
2. COMMENTAIRES.
-
Mon commentaire sera tout
simplement deux historiettes authentiques : la première est une rencontre
que j’ai faite il y a quatre jours dans le métro, avec Julien, un jeune homme
de 25 ans. Je lisais le livre du Colonel RÉMY sur les martyrs de Chine, un
livre dont j’ai déjà parlé ici même. Julien s’adresse à moi et me dit : « Il
est vieux ce livre ». « Oh, pas tant que ça ; il date de 1952. »
Et nous voilà engagé dans une conversation qui durera une dizaine de minutes jusqu’à
ce que nous soyons obligés de l’interrompre car je descendais à la Porte de
Saint-Cloud et il poursuivait son chemin.
Julien m’apprend qu’il a un master
d’urbanisme et de géographie. Et puis, tout de go, il me dit que ce diplôme ne
lui sert de rien. Il a passé le concours de commissaire de police (sans trop d’espoir,
car la concurrence est rude et des candidats hautement diplômés le tentent
aussi). Mais en réalité, il va se tourner vers la boucherie. Le métier lui
plaît. Il n’y est pas préparé mais va trouver un stage et un lieu où apprendre
le métier.
Il me semble que cette histoire
illustre tout à fait le constat que mon cher Pierre RABHI. Notre système d’enseignement
est à bout de souffle. Des milliers de jeunes se précipitent vers l’Université
qui, à quelques exceptions près (Médecine, Odontologie, Pharmacie, Droit
[formation au métier d’avocat]) conduit à des impasses, et forment des jeunes
aigris, revendicatifs et, disons-le mot, inemployables dans un système où le
fric, le progrès et le rendement tiennent lieu de critères de recrutement.
La deuxième historiette date d’hier
soir. Nous organisions à Maisons-Laffitte, comme Veilleurs, une soirée tournée
autour des origines chrétiennes de la France, autour du sens de Noël. L’endroit
prévu pour la réunion était en fait occupé par des marchands de sapins de Noël :
Jean-Pierre, Michel et sa femme ; en outre, une amie des trois, Hélène,
une spécialiste en informatique, était là. La conversation s’engage. Les deux
hommes, ouverts, sympathiques, revendiquent leur statut d’agriculteurs-éleveurs.
Ils viennent du Morvan. Et comme il y a une crise terrible de l’élevage, ils se
sont diversifiés dans la plantation de sapins de Noël. Jean-Pierre nous dit que
lui ne manquera jamais de travail, car aucun robot ne fera ce qu’il fait ;
Michel surenchérit. Et de plaindre les diplômés, les surdiplômés, les Bacs plus
5, plus 12 ! Hélène d’ajouter : dans dix ans, la moitié des
métiers aura disparu, tout sera fait par des robots, il n’y aura plus de travail, et c’est la raison pour
laquelle on introduit peu à peu dans le peuple l’idée d’un revenu universel,
puisqu’il n’y aura plus de quoi le faire vivre de sa propre activité. Pour
cette spécialiste d’informatique, très au courant des nouveautés
technologiques, bientôt tout sera connecté, nous serons surveillés, au profit
de quelques grands groupes financiers qui nous cibleront par leur indécente
publicité. Pour Hélène, il est évident que cette situation est
pré-révolutionnaire et que les peuples se révolteront. Moi, je déclare hautement que si je suis obligé d'acheter un frigidaire connecté, je sabote le système de connection !
Pierre RABHI a raison. Si nous ne
revenons pas à une sobriété heureuse, à des modes de production artisanaux et non
pas industriels, gigantesques, démesurés, nous courons à notre perte, nous fabriquons un peuple de dépressifs, un peuple malheureux.
Au moment où nous fêtons la venue
dans la chair du Fils de Dieu, peut-être est-il bon de se rappeler cette vérité
élémentaire : l’homme ne vit pas que de pain, encore moins de ce que les grossiums appellent le progrès. L'homme vit de sens et non pas d'économie, encore moins de mondialisation !
-
3. INFORMATIONS DIVERSES.
-
Il y a aussi des imbéciles en Espagne ;
la spécialité n’est pas française.
-
Et il y a des Espagnols qui
résistent !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire