jeudi 29 décembre 2016

28 décembre 2016. Nouvelles de la Résistance : trois aphorismes progressifs de Léonard de Vinci

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Ce n’est pas ‘ignorance qui nous empêche de devenir vrai c’est la lâcheté !
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1. LES CITATIONS DU JOUR.
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(a) "Nombreux sont ceux qui croiront pouvoir à bon droit s’opposer à moi, en arguant du fait que les preuves que j’avance sont contraires à l’autorité de certains hommes, qu’ils tiennent ingénument en haute estime, sans voir que les choses que je dis sont nées de la dictée de la pure et simple expérience, qui est la maîtresse véritable"

(b) "La nature est remplie d’une infinité de raisons dont l’expérience n’a jamais vu la trace."

(c) "Dans la nature tout a toujours une raison. Si tu comprends cette raison, tu n’as plus besoin de l’expérience."
In
Léonard de VINCI.
Maximes, fables et devinettes. Traduit de l’italien et présenté par Christophe MILESCHI.
(Collection “Poche – Retour aux grands textes”)
Arléa, Paris, 2002, pp. 18, 24 et 19 successivement.
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2. COMMENTAIRES.
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Il est tout à fait intéressant et passionnant même de voir comment l’immense génie que fut Léonard de VINCI fait référence à trois principe qui me semblent être au fondement de la connaissance (sans parler du savoir, forme inférieure d’accès à la réalité) : l’expérience, la nature, la raison.

(a) Nombre de beaux esprits se sont empressés d’utiliser au profit de leur idéologie la première citation, en y voyant une attaque à peine voilée contre l’autorité dans l’Église. En réalité, Léonard vise ceux qui, se drapant de le manteau de la majesté ecclésiale, ont détourné au profit de leur propre pouvoir la Parole. (On m’objectera l’affaire Galilée. Or ce n’est pas l’affirmation scientifique qui a été condamnée par l’Église, c’est la conclusion que le célèbre astronome en a tirée sur la véracité scientifique de la Genèse ; l’exégèse n’avait pas encore fait son travail sur les genres littéraires dans la bible : récits historiques, mythes, poésies, prophètes, lettres, apocalypses, etc.) L’argumentation serait du reste risible, si ceux qui s’en emparent ne faisaient constamment référence à Jaurès, à Barbusse, à Marx, à Freud, à Nietzsche ou à d’autres maîtres du socialisme ou du soupçon, pour appuyer leur argumentation. Ceci étant dit, ayant dirigé pendant près de trente ans un laboratoire de recherche, je suis bien placé pour savoir que l’expérience dément souvent les préjugés ; à deux reprises, dans mon activité professionnelle, elle a bousculé toutes les idées reçues. Je n’en dirai pas plus.
(b)Voilà qui justement nous mène tout droit à la deuxième citation : l’impuissance de la raison à comprendre tout le réel : que ce soit l’origine du monde (ce que les astrophysiciens appellent la singularité), l’accrétion de nouveaux gènes à des formes de vie inférieures pour les faire évoluer vers plus de complexité, l’antidatage cérébral dans les fameuses expériences de Libet, etc. Ces raisons existent, mais elles échappent à la vérification expérimentale.
(c) Enfin la dernière citation nous met au pied d’une évidence : c’est que si l’on comprend les raisons qu’a la nature d’être ce qu’elle est, il n’est plus besoin de l’expérience. Conclusion paradoxale d’un homme qui avait fait de l'expérience le centre de sa vie artistique et intellectuelle. Si nos hommes politiques avaient compris les raisons qu’a la nature de nous avoir créés homme ou femme, ils ne se seraient pas mis en tête de marier deux hommes ou deux femmes. J’affirme donc ici la supériorité du droit naturel, tirée de la nécessité de la nature, sur le droit positif auquel notre conscience n’est tenue d’obéir que pour autant que ce droit positif ne viole pas les raisons qui la fait être ce qu’elle s’offre à nous.
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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Un évêque répond à un journaliste à propos de la crèche de PARAY-LE-MONIAL.

J’en tire cet extrait. Le lien vous permet de lire la totalité de l’intervention de cet évêque.

Ces derniers jours, à l’approche de Noël, la polémique a été relancée sur la présence de crèches dans des lieux publics. Des voix s’élèvent pour les interdire au nom de la laïcité. Pensez-vous qu’il faille repenser le modèle français de la laïcité ?
« C’est d’abord saugrenu que ce qui rappelle un événement heureux – prince de la paix pour nous autres catholiques – sépare. Qu’on se déchire dans la crèche est vraiment un paradoxe. Plus largement, quand sera-t-on enfin sérieux ? Aujourd’hui, on a un rapport hystérique à la laïcité dans notre pays. Je regrette que des personnalités politiques qui ont autre chose à faire et d’autres projets à porter puissent s’épuiser dans des débats qui divisent. Les clivages s’accentuent. Les évêques de France ont publié un document sur la nécessité de refonder le politique. Nous faisons le constat que nous sommes dans une société violente, de plus en plus segmentée. Il est de plus en plus difficile de vivre ensemble, de trouver un destin commun. Les gens ne se supportent plus. Que des politiques se servent de ces clivages et les accentuent en brandissant l’étendard de la laïcité est inacceptable. On attend mieux des politiques et je suis sévère à l’égard de celles et ceux qui instrumentalisent ces peurs et utilisent cette incapacité qu’ont certains à se comprendre et à se rencontrer. Cette histoire de crèches est l’un des symptômes d’une laïcité malade. Aujourd’hui, on a à retrouver une communauté de destin. J’en ai fait l’expérience pour avoir été sept ans évêque de Corse. Cette île a connu, et connaît encore, des événements racistes. C’est l’honneur du politique que d’aider les gens à se parler pour redécouvrir qu’ils ont une communauté de destin ».


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Les ravages de l’idéologie et du népotisme.

Lisez l’article, et vous comprendrez bien des choses sur les maux qui frappent l’Université française. J’ai moi-même été le témoin indirect ce genre de coups fourrés ! L'un d'eux a conduit une fois un collègue d'une très haute probité morale, et en outre un très scientifique, à démissionner de la commission de spécialité dont il était membre, pour protester contre un déni de justice.


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