vendredi 30 décembre 2016

29 décembre 2016. Nouvelles de la Résistance. Physiopathologie du jacobinisme français.

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Ce n’est pas l’ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !

Je sais ; il y a beaucoup à lire, mais je suis obligé de faire relâche jusqu'au 2 janvier inclus. Vous avez donc de quoi faire jusqu'à mardi matin !
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1. LES CITATIONS DU JOUR.
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(a) "Au fond, le jacobin est un sectaire, propagateur de sa foi, hostile à le foi des autres. Au lieu d’admettre que les conceptions du monde sont diverses et de se réjouir qu’il y en ait plusieurs, chacune adaptée au groupe humain qui le professe et nécessaire à ses fidèles pour les aider à vivre, il n’en admet qu’une, la sienne, et se sert du pouvoir pour lui conquérir des adhérents. Lui aussi, il a ses dogmes, son catéchisme, ses formules impératives, et il les impose."
In
Hippolyte TAINE.
Les Origines de la France contemporaine. Section Le régime moderne. [Publié en 1884.]
Collection "Bouquins"
Robert Laffont, Paris, 1986, p. 767.

(b) "[…]. La société où il y a des hommes dont il faut individuellement garantir les droits est aussi celle dont le modèle dominant d’organisation tend partout à supposer et à créer des êtres anonymes et interchangeables, dont les caractéristiques personnelles sont autant que possible mises hors circuit ou tenues a priori pour indifférentes. L’une des contradictions majeures de notre culture, qui explique la frustration majeure ressentie par les individus dans une société qui pourtant leur laisse une latitude sans précédent historique : d’un côté, la reconnaissance subjective, le sentiment du moi érigé en valeur éminemment respectable ; et de l’autre côté, non pas le viol de cette subjectivité, mais son contournement, sa mise hors jeu dans la logique d’un schème d’organisation conçu pour ne s’appliquer qu’à des individualités abstraites ― qu’à n’importe qui. Ici encore, on l’aperçoit clairement : par lui-même, le respect le plus scrupuleux des droits de l’homme et de la personne ne règle rien des problèmes de l’homme et du statut de la personne dans cette société."
In
Marcel GAUCHET.
La démocratie contre elle-même. (Collection "Tel", N°317.)
Gallimard, Paris, 2002, p. 22.

(c) "C’est pourquoi LEIBNITZ disait que « tout système est vrai en ce qu’il affirme et faux en ce qu’il nie », c’est-à-dire qu’il contient une part de vérité proportionnelle à ce qu’il admet de réalité positive, et une part d’erreur correspondant à ce qu’il exclut de cette même réalité ; mais il convient d’ajouter que c’est justement le côté négatif ou limitatif qui constitue proprement le « système » comme tel."
In
René GUÉNON.
Le règne de la quantité et les signes des temps. (Collection "Tradition".) Édition définitive établie sous l’égide de la Fondation René Guénon.
Gallimard, Paris, 2015, p.86.

(d) "[…] : à mesure que s’affaiblissent les limitations morales, que disparaissent les affiliations collectives, que sont ruinés les grands systèmes de croyance, que le lien social se défait, la « sanction pénale » apparaît comme la dernière régulation possible. Elle tend donc mécaniquement à se renforcer et s’alourdir. Plus une société est atomisée, plus elle devient répressive. Tel est le paradoxe auquel sont confrontées la plupart des démocraties modernes."
In
Jean-Claude GUILLEBAUD.
Le principe d’humanité.
Éditions du Seuil, Paris, 2001, p. 210.

(e) "En suivant cette ligne de pensée on serait amené à reconnaître que l’individu lui-même, en quelque pays que ce soit, se trouve non seulement dépendant, mais encore dans un très grand nombre de cas, contraint d’accomplir des actes que sa conscience réprouve. (Il suffit de penser à la conscription et à ses conséquences pour s’en rendre compte.) Tout ce qu’on peut dire, c’est que, dans un pays qui reconnaît ce qu’on appelle d’une façon très générale les droits de la personne humaine, un certain nombre de garanties subsistent ; mais il faut ajouter aussitôt que ces garanties sont de moins en moins nombreuses, et qu’à moins d’un renversement actuellement bien improbable du cours des choses, elles sont appelées à se réduire de plus en plus. Il est donc contraire à la réalité d’admettre que les hommes, dans ce que nous appelons grosso modo des pays demeurés libres, jouissent encore, je ne dis pas seulement d’une indépendance absolue, qui est certainement inconcevable, sauf pour de anarchistes doctrinaires, mais même du pouvoir de mettre leur conduite en accord avec les exigences de leur conscience."
In
Gabriel MARCEL.
Les hommes contre l’humain.
La Colombe, Éditions du Vieux Colombier, Paris, 1951, p. 19.
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2. COMMENTAIRES.
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Je vais vous demander de faire un petit devoir de vacances et de trouver vous-même le fil rouge qui traverse ces cinq citations. Elles ont toutes trait à l’esclavage dans lequel les pays qui se disent démocratiques réduisent les citoyens.
TAINE définit magistralement le jacobinisme français dont l’actuel gouvernement est la ridicule caricature (la répartition autoritaire des « migrants » dans des villes, villages et bourgs, que les habitants l’acceptent ou la refuse) en est l’exemple le plus démonstratif. Ce qui le caractérise, c'est la haine du christianisme.
GAUCHET (apportant à cet égard de l’eau au moulin de Marc WEINSTEIN) montre que la démocratie est totalitaire en ce sens qu’elle court-circuite indécemment la subjectivité sociale.
GUÉNON, sans le dire, et en citant LEIBNITZ, montre la faille béante de notre jacobinisme, parfaitement illustrée par l’affaire de la crèche de PARAY-LE-MONIAL : l’esprit de système qui le caractérise consiste à nier une réalité, celle de la religion.
GUILLEBAUD (comme d’autres auteurs du reste) montre comment l’affaiblissement du sens moral, et l’assassinat de la subjectivité quand elle se manifeste dans l’espace public (la subjectivité sociale) ne peut conduire qu’à la répression.
Gabriel MARCEL, enfin, achève de démontrer (mais TOCQUEVILLE l’avait prédit avant lui) que, dans nos démocraties, (démocratiques en paroles mais totalitaires dans leurs actes), sous couvert de la liberté individuelle formelle, mettent au ban de la société les hommes de chair, les hommes qui pensent et qui tentent de faire entendre leur voix dans la cacophonie médiatique, politique et économique.
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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Article fort bien fait sur la diplomatie russe.

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Encore un effort Manu !



Mais il a fait voter des lois sur l'avortement comme droit fondamental. Allez comprendre !

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