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Au lieu d’un château
fort dressé au milieu des terres, pensons plutôt à l’armée des étoiles jetée
dans le ciel !
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Thomas
d’AQUIN n’est pas seulement un immense philosophe, un théologien de premier
plan. C’est aussi un très fin observateur de la nature humaine et donc un très
bon psychologue.
Il
identifie dans l’homme trois facultés : la sensibilité, l’intelligence et
la volonté. Bien avant que les physiologistes et les anatomistes n’étudient la
structure du corps humain, et sans le savoir, l’Aquinate ― tout être de bonne
foi en conviendra ― fait dépendre la sensibilité des cinq sens : vue,
odorat, ouïe, goût et toucher, l’intelligence des aires cérébrales corticales
intégratrices, et la volonté des aires cérébrales motrices volontaires.
Le
parieur bénédictin doit s’efforcer d’être un être équilibré et de faire usage
de ces trois facultés, sans en privilégier aucune. Soyons concret, puisqu’il
paraît que je ne le suis pas, et voyons comment le susdit parieur peut utiliser
ces facultés, sans sombrer dans un déséquilibre ridicule, mortifère ou
tyrannique. Aujourd’hui, commençons par la vue.
Le
parieur va utiliser d’abord ses sens pour affiner et orienter sa sensibilité. Utilisant
la vue, il aime aussi bien les miniatures persanes ou les peintures chinoises –
car il est ouvert d’esprit ― que les primitifs italiens, allemands, flamands ou
hollandais, les peintres de la Renaissance italienne, française ou espagnole,
ou allemande, les peintres classiques (le Caravage, le Titien, Poussin, etc.),
il survole avec amusement les peintres légers du XVIIIe siècle, (mais il apprécie
Chardin ou madame Vigée-Lebrun) et admire Ingres, Géricault, l’immense
Delacroix, Monet, Van Gogh, et bien d’autres. Il ressent de l’émotion devant un
Nicolas de Staël ou un Manessier, fait le tri entre la provocation, la hideur et le
génie d’un Picasso ou d’un Dali. Bien entendu il admire la sculpture grecque, l’art
gréco-bouddhique, l’art dit bien à tort primitif, la sculpture romane, ou
gothique ou classique ; il aime Rodin, mais aussi Brancusi, Germaine
Richier, et tant d’autres. Il aime la puissance des temples égyptiens,
mésopotamiens, mais aussi les admirables mosquées iraniennes ou syriennes, les
temples bouddhiques, les tombeaux des empereurs chinois, et par-dessus tout il
est émerveillé par l’art roman, par les cathédrales, par les superbes bâtiments
du classicisme européens, et il ne dédaigne pas admirer les bâtiments du XIXe
dont Haussmann est un des concepteurs les plus féconds, ou encore Garnier et
son opéra. Il aime les jardins anglais, les jardins japonais, et bien entendu
aussi les jardins à la française, expression la plus pure du génie de notre
patrie.
Mais
le parieur, utilisant la vue, tombe à genoux devant un ciel étoilé, une
orchidée sauvage ou un papillon des tropiques. Il est en admiration devant le
foisonnement de la vie dans les océans, dans les forêts, dans les savanes et
même dans les steppes arides. Bref, il écarquille tout grand les yeux et il ne
peut que louer Celui en qui toutes ces beautés trouvent leur source et leur sens.
Et
puis il se pose quand même quelques questions de fond.
Quel
changement philosophique a-t-il poussé les peintres à passer de l’art figuratif
à l’art abstrait ? Du monde réel au monde imaginaire. Cet art figuratif
qui a nourri l’humanité pendant des siècles, où que ce soit sur la planète,
pourquoi est-il aujourd’hui ringardisé (essentiellement par les galeristes qui
trouve leur fonds de commerce et leur pitance dans ces innovations picturales
toute plus insanes les unes que les autres [je pense au monochrome de Y. Klein,
pour ne citer que lui ou au Cloaca
de Wim DELVOYE, une machine qui produit des excréments (là, je suis TRÈS poli)].
Il y a derrière tout cela une raison philosophique qui tient à l’idée que les
modernes et post-modernes ont de l’homme.
Vous
voyez bien que cette énumération est une sorte de programme éducatif pour
nous-mêmes et pour nos enfants et/ou petits-enfants. Une école qui n’embrasse
pas cet ensemble et ne s’intéresse qu’au strict contemporain, est une école
décervelante, une école en apesanteur, une école de servitude.
Demain,
nous passons à l’ouie.
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LIENS
UTILES.
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Illustration
de la rupture philosophique de la modernité/post-modernité.
Acharnement
anti-scientifique des médias publics !
Belle
réponse à des incultes. Ils ne connaissent ni TRESMONTANT, ni CARMIGNAC ni
MARION et ils ignorent les découvertes archéologiques.
Merci
aux Jamaïcains.
Le
monde a cessé d’être chrétien, certes, mais il y a toujours des chrétiens.
Le
« blasphème » se porte bien dans un monde qui a tué Dieu.
Seuls
les blasphémateurs ne voient point qu’ils sont ridicules !
Pour
apprendre à discerner.
L’espérance
du parieur.
1 commentaire:
NON, restons un peu dans la vue si tu le veux bien.
Je te l'ai dit : La création tout entière est comme un immense vitrail qui reflète la splendeur du Logos, du Verbe, la lumière du monde. Au point que cette splendeur simple du Verbe nous est à peine voilée ; c'est le premier Évangile : celui de la création. Mais de même qu'un vitrail aux mille couleurs ne nous donne pas la couleur simple du soleil, l'univers nous laisse deviner la splendeur du Verbe, mais sans nous la révéler. je t'avais donner cet exemple que tu avais accepté : regardons un ciel bleu. Les bâtonnets de l’œil reçoivent l'information qu'il y a une vibration de 612 à 643 Thz et communique cette information vibratoire au cerveau. Celui-ci sait donc qu'il y a une vibration de 612 à 643 fois Thz, c'est à dire :brrrr 612 fois. Oui d'accord, mais alors d'où nous vient cette vision esthétique que le bleu est bleu liée à 612 Thz ? 612 Thz est dans notre cerveau, mais pas le bleu que l'on perçoit ? Alors d'où le bleu vient-il, car logiquement on ne devrait recevoir qu'un chaos de vibrations insipides ?
Je fais de la branlette, de la masturbation intellectuelle ? Mais c'est ce qui va arriver au jugement de l'enfer, quand les étoiles vont s'éteindre selon l’Évangile. Comme un immense vitrail n'étant plus éclairé par son soleil, le bleu ne va plus être bleu tout en étant bleu, les fraises n'auront plus le goût de fraise et la merveille des plages de la mer où les mouettes crient de bonheur dans le ciel d'azur ne sera plus qu'insipide. On sera dans les ténèbres les plus profondes tout en continuant à tout voir.
"Mais qu'est-ce qui se passe" s'écrieront certains ?
Rien, simplement vous n'avez pas voulu accueillir le Verbe qui est la lumière du monde, et donc LUI vient de se retirer afin de respecter votre choix. Il est trop tard.
Louons l’Éternel pour sa splendeur que l'on devine dans la création en une source inépuisable, car finalement on ne jouit que de Dieu sans même le savoir. Mais l'aimer pour sa splendeur serait aimer une femme seulement pour la beauté de son corps. Et c'est le paradoxe qu'il nous faut donc les ténèbres des ténèbres pour l'aimer vraiment, Mais O ! nuit, qui m'éclaire plus sûrement que le jour.
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