mercredi 9 janvier 2019

Mardi 08 janvier 2019. Florilèges de la nouvelle année.


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Florilèges de la Nouvelle année.
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Mot d’enfant.
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J’ai passé quelques jours auprès de mes enfants et petits-enfants. Blanche a sept ans et elle est en classe bilingue français-allemand de CE1. Sa maman me demande de lui faire une courte dictée en allemand (un petit texte donné par le professeur). Il y a entre autre le mot « machen ». Ma petite-fille l’écrit mahren, ce qui évidemment n’est pas la graphie attendue. Je le lui fais remarquer et elle me répond avec un sérieux imperturbable : « J’ai bien le droit d’avoir des doutes ! ». En effet…
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Extrait d’un livre offert par mes enfants.
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Si vous ne connaissez pas Andrea CAMILLERI, n’hésitez pas à lire ses romans policiers. Écrits en italien mêlé de dialectes italiens et de sicilien, ils sont traduits – tour de force inimaginable pour un néophyte – par Serge QUADRUPPANI qui arrive à rendre les mots familiers, les prononciations locales, les distorsions phonétiques du sicilien et des dialectes par des équivalents français savoureux. Le roman qui m’a été offert s’intitule : « Une voix dans l’ombre. Une enquête du commissaire Montalbano. » Ce bientôt sexagénaire doit se battre contre un monde politique corrompu par ses liens avec la mafia, un monde qui par ailleurs fait dire aux journalistes des chaînes officielles ce qui doit être dit comme vérité officielle. CAMILLERI décrit comme il suit un certain RAGONESE qui rend compte des faits divers et criminels à la télévision : « Au lieu de quoi, les journalistes comme RAGONESE n’écoutaient qu’un seul son de cloche, celui de leurs maîtres. Et souvent, on ne pouvait pas dire qu’ils le faisaient pour de l’argent. Et alors pourquoi ? Il n’y avait qu’une réponse : passqu’ils (sic) avaient une âme de serf. C’étaient des adeptes enthousiastes de la servilité, ils tombaient à genoux devant le Pouvoir, quel qu’il soit. Ils n’y pouvaient rien : ils étaient nés comme ça. » J’avoue que cette description est assez juste pour ce qui concerne certains journalistes des médias officiels…
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Rencontre dans le tram.
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Je suis dans le tram et m’accroche comme je peux à la rambarde qui me permet de rester à peu près debout. Accrochée au même dispositif, une adolescente en compagnie d’une dame âgée, dont je soupçonne qu’elle est sa grand-mère. Bien que je ne l’eûsse pas désiré, j’entends la conversation. La jeune fille explique qu’elle avait perdu ses clés et qu’elle ne pouvait rentrer dans son appartement. Elle savait que son papa y était, mais pensait qu’il n’entendait pas. Finalement, il ouvre. Il n’est question que du papa. La maman n’est pas évoquée. La dame âgée engage avec moi la conversation et m’explique que sa petite-fille a perdu sa maman à Noël, des suites d’une ataxie de FRIEDREICH. La petite elle-même, me dit-elle, est porteuse saine du gène muté. Et d’ajouter qu’elle est suivi à Paris par un très grand généticien le Pr A. M. Il se trouve que je le connais et qu’il me connaît pour des raisons liées à notre intérêt commun pour une maladie dont il a découvert le gène : l’amyotrophie spinale infantile. Je lui dis que je connais ce très grand médecin. Ainsi, la boucle est boucle, le monde est petit. Alors je me suis permis de tracer sur le  front de l’enfant une croix, la croix de la bénédiction que j’ai appelée sur elle. Belle rencontre. Rencontre inoubliable. Rencontre inoubliée.
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L’étudiant en ostéopathie.
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Il y avait plus de vingt ans que je n’avais pris un repas à la Chaîne d’or. Un service empressé, des serveurs enjoués et pleins d’humour. Parmi eux, un jeune, qui se trouve faire des extras pour payer ses études et, en quelque sorte, mettre de la margarine dans ses rutabagas. Je lui demande quelles études il suit : des études d’ostéopathie. Il doit avoir bientôt un partiel d’infectiologie. Quand il apprend que je connais un peu le sujet, Andy, car Andy il y a, me demande s’il peut me demander des explications par courriel. Nous échangeons nos adresses électroniques. Quelquefois, l’électronique a du bon. Bonne chance à Andy dont j’attends les questions.

Voilà résumé en quatre apologues les joies d’une courte visite dans une ville où j’ai vécu pendant plusieurs décennies.
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