-
Le
temps des délateurs et des dénonciateurs n’est pas mort. Le temps des imbéciles
fleurit toujours à longueur de bave et de fureur. Le temps des courageux
subsiste en de rares personnes, dignes de notre admiration et de notre soutien.
Madame
Agnès THILL fait partie de ces femmes courageuses. Elle est député LREM, et
elle a osé, contre la meute des imbéciles qui semblent former la masse des godillots
de ce pseudo-parti, s’élever avec vigueur et sans langue de bois, dire très fort
qu’elle était opposée à l’extension de la PMA aux couples de lesbiennes.
Monsieur
GRIVEAUX, vous savez le ministre porte-parole du gouvernement, qui dit ne pas
pouvoir se loger à Paris en raison de la modicité de ses revenus, mais qui est
quand même candidat à la mairie, s’oppose en ces termes à madame Agnès THILL :
"Insupportables
et méprisantes paroles d’Agnès THILL à l’égard des mamans et des enfants
comparés à des médicaments. Ces mots blessent des familles et viennent nourrir
tous les préjugés ignobles que je continuerai à combattre inlassablement.
Effectivement, ça suffit."
Qu’a
donc dit madame THILL qui justifie une telle attaque ?
"On
me dit : elles en ont envie. Mais est-ce que la médecine a vocation à
répondre à une envie ? Un enfant n’est pas un médicament. C’est un être
humain. Elles souffrent. J’entends bien qu’elles souffrent. Mais qu’est-ce qu’on
fait si un drogué souffre ? On lui donne de la drogue ?"
Alors
je vais répondre à cet imbécile patenté de Benjamin GRIVEAUX par la bouche de
Simon LEYS ceci (merci à Jean-Claude MICHÉA et André PERRIN, dans l’ouvrage
duquel le premier cite LEYS dans une admirable Préface) :
"La
passion policière qui poussent certaines gens à dénoncer voisins, parents,
relations ou collègues ne trouve de véritable exutoire que dans les périodes de
bouleversements, de guerres, d’occupations, etc. Mais même en temps normal,
elle n’en demeure pas moins latente chez les ratés, les envieux et les
médiocres et constitue un phénomène singulier qui mériterait d’être mieux
étudié. La vénalité en est rarement absente, mais ce serait une erreur d’y voir
un moteur exclusif ; dans ce genre de démarche, en effet, la recherche d’avantages
personnels s’augmente d’autres mobiles non moins puissants : des
sentiments d’infériorité ou de frustration (sur qui la seule apparence du
succès chez autrui vient agir comme une intolérable provocation), le désir de
se donner de l’importance, une forme d’exhibitionnisme, et surtout un respect
inné du pouvoir, de l’Ordre établi, des Autorités, l’instinct flic, la haine de
tout ce qui apparaît non conforme, différent, hétérodoxe, hérétique."
(Tiré du livre de Simon LEYS, Images
brisées.)
Monsieur
GRIVEAUX émet une opinion personnelle de condamnation, mais n’analyse pas la PMA comme un
objet de réflexion et de possibles discussion. Il parle à partir de son nombril de sous-ministre, poste
auquel il tient énormément, et il condamne un messager, sans envisager la qualité de son message. C'est un homme rempli de préjugés, et ses préjugés, eux, sont vraiment ignobles (au sens étymologique). Madame THILL argumente. On peut contester son
argumentation (personnellement, je ne le ferai pas, car elle a,
philosophiquement parlant, parfaitement raison), mais on argumente, monsieur GRIVEAUX, on ne
condamne pas, comme vous le faites, du haut de son petit trône, lequel, en langue française, a différentes
acceptions, dont toutes ne sont pas royales.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire