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Nous
commençons, comme promis, un petit voyage dans l’ordre symbolique post-moderne.
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Sur
les Krosses Vicelles dé la Bublitsité !
Regardez
bien, je vous prie, cette photo que j’ai prise aujourd'hui à un arrêt de bus, emprunté tous
les matins par de nombreux lycéens et lycéennes.
Vous
voyez d’abord apparaître le titre d’une série cinématographique diffusée par
Netflix (et donc payante) intitulée : Sex
education ; en anglais bien sûr, le titre, pour faire chic, et encore plus
bobo s’il est possible, que les expressions employées quotidiennement par les « cadres »,
du genre je suis surbooké, je vais checker mes mails, j’espère que t’as laïké mon post.
La
photo est mauvaise et vous ne voyez pas, en haut de l’affiche le sous-titre Théorie et pratique, ce qui est une
allusion à ce qu’il faut bien appeler du porno
soft. Il paraît que ces séries sont destinées à l’éducation sexuelle des
adolescents, qu’elles sont pleine de délicatesse et de subtilité. Je veux bien,
mais quand je reluque une autre affiche, faisant de la publicité pour cette même
série, où, en gros plan on voit la braguette d’un jean de garçon dont la tirette
de fermeture éclair est baissée par une main féminine, je m’interroge sur la subtilité
et sur la délicatesse de la susdite série.
Continuez
d’explorer les symboles de cette image. Au milieu, une adolescente qui paraît
indécise, à droite un adolescent qui manifeste de l’intérêt pour ces
demoiselles, et à gauche une adolescente africaine (pour la diversité) au
profil androgyne.
En
somme, le personnage central (et hésitant) se demande vers qui va se porter son
désir, la fille ou le garçon, tandis que les deux protagonistes se posent les
mêmes questions.
Nous
avons dans cette publicité tous les éléments qui caractérise la civilisation
post-moderne : le sexe appliqué, l’argent, l’indifférenciation sexuelle,
une discrète allusion à l’homosexualité. Bref, papa et maman Netflix, moyennant
de sonnantes et trébuchantes espèces se proposent de remplir une fonction qui,
normalement, revient aux parents des adolescents.
Sur
les références cachées du monde de la culture.
Télérama
a publié un entretien qu’un de ses journalistes a eu avec le Pr Danièle
HERVIEU-LÉGER, Présidente de l’École des Hautes Études en sciences sociales, et
sociologue des religions. L’article n’a pas d’autre titre que le nom du Pr HERVIEU-LEGER,
placé en bas à droite du portrait qui figure en pleine page. Jusque-là, rien à
dire. Cependant, en bas de cette page figure un articulet introductif qui
résume la teneur générale de l’entretien. Voici cet articulet :
Si elle veut
survivre aux affaires de pédophilie, l’Église catholique, nous dit la sociologue,
doit se réformer en renonçant au contrôle de la sexualité des croyants par les
prêtres et en prenant acte de l’émancipation des femmes.
L’article
est très intéressant, et je n’aurai pas l’outrecuidance de me comparer à la
très haute pointure intellectuelle qu’est le Pr HERVIEU-LÉGER. Je voudrais
seulement souligner quelques points faibles de cette analyse. Le Pr
HERVIEU-LÉGER est sociologue, et c’est donc avec les outils du sociologue qu’elle
analyse la situation actuelle de l’Église catholique, minée de l’intérieur par les
crimes d’éphébophilie (et non pas de pédophilie) homo-ou hétérosexuelle. Elle
pose comme une pétition de principe que l’Église s’efforce de survivre, ce qui
implique de sa part un jugement hâtif, et peu flatteur sur la vitalité
résiduelle de l’Église présentée comme agonisante. Mais c’est ne voir de l’Église
que sa réalité institutionnelle, purement humaine. Partageant alors les
principes des philosophes français elle ajoute : Le système clérical n’est pas réformable. Il faut déconstruire si l’on veut inventer une autre manière de faire
église. Apparaissent ici les deux bouts des oreilles des fameux philosophes :
déconstruire (tout foutre en l’air), et cela par une révolution.
Il
faudrait pour que le raisonnement soit acceptable prouver deux choses :
(a) que l’Église se résume à un système clérical (ce qui est loin d’être
prouvé ; dans ma propre paroisse, je suis bien placé pour voir combien les
laïcs participent à la vie de l’Église) ; (b) que l’Église est agonisante.
Toujours prise par le règne du chiffre, les éminences grises de l’intelligentsia
voient les églises se vider, la pratique sacramentelle se réduire comme peau de
chagrin, et raisonnant en termes de chiffres, de quantité, elles passent à côté
de l’essentiel d’une réalité qui est à la fois humaine ET spirituelle et donc de l'ordre de la qualité.
Rapprochons
les deux informations : Contre argent sonnant et trébuchant Netflix a le
droit d’expliquer à nos adolescents et adolescentes comment faire l’amour sans
risque : oubliées les adolescentes célibataires qui ont choisi de garder
leur enfant, oubliées les adolescentes qui ont subi un avortement, oubliés les
désespoirs des adolescents aux amours trahies. Vive la pilule, vive le préservatif,
vive la pilule du lendemain ; couchons, couchons, il en restera toujours
quelque chose, essentiellement des larmes, du désespoir et souvent une amertume
qui désespère les jeunes de jamais aimer vraiment.
Mais
l’Église et son système clérical n’a pas de légitimité pour rappeler les
paroles de Jésus ? Celui qui désire une
femme dans son cœur, en vérité, a déjà commis l’adultère, par exemple. Elle
n’aurait pas le droit de rappeler les terribles paroles de Paul de Tarse dans
son épître aux Romains, chapitre 1 (versets 26 et suivants). Il faut laisser à
Netflix le soin d’expliquer aux adolescentes comment ouvrir une braguette ?
Eh
bien madame HERVIEU n’a pas fait d’enquête sociologique auprès de ces jeunes
chrétiens et chrétiennes qui prient, se confessent régulièrement, vivent chastement,
et que je croise chaque semaine pendant les catéchèses qui m’ont été confiées.
Eux, ils sont bien vivants, pleins d’humour ; les gars apprécient la
compagnie des filles, les filles celle des gars. Il ne s’ensuit pas des
coucheries et des beuveries, mais une grande amitié, qui parfois, je l’ai vu,
se transforme en authentique amour. Madame HERVIEU devrait relire les derniers
chapitres de L’homme éternel de
CHESTERTON. Il y est expliqué que l’Église a traversé des crises plus graves,
et est ressortie pleine de vigueur de ces moments de ténèbres. Car, ne l’oublions
pas, Jésus l’a dit : « Je suis avec vous jusqu’à la fin des temps »
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