mercredi 17 septembre 2008

La liberté du culte selon le citoyen Lequinio, conventionnel

Lequinio aux Vendéens :

Tous les cultes sont libres. Le premier des droits de l'homme est de penser librement en tâchant de rendre hommage au dieu que son imagination lui peint. N'est pas libre celui dont l'esprit est tourmenté par les discours d'un autre. Nul n'a le droit de prêcher des absurdités et celui qui le fait devient réfractaire à la loi qui consacre la liberté des cultes puisqu'il veut, par la magie de son éloquence, forcer les autres à pratiquer le sien. Tout homme qui s'avise de prêcher quelques maximes religieuses que ce soit viole la Constitution républicaine. Afin que la liberté des cultes existe dans sa plénitude, il est défendu à qui que ce soit de prêcher ou d'écrire pour favoriser un culte ou une opinion religieuse, quelle qu'elle puisse être, sous peine d'être arrêté à l'instant comme ennemi de la Constitution républicaine et livré au tribunal révolutionnaire.
LEQUINIO était un montagnard hébertiste, groupe qualifié par ROBESPIERRE d'Exagérés. Il serait malhonnête de ne pas signaler que ce grand terroriste a quand même condamné ces excès-là.
Je dis, je prétends et je maintiens que les plus sectaires des laïcistes pensent encore exactement de cette manière. Et que leur idée de la laïcité est liberticide et conçue pour empêcher toute transmission de la foi, spécialement de la foi chrétienne, et encore plus spécialement de la foi catholique. Et si les initiatives de monsieur LAIGNEL, le plus représentatif de ces sectaires, avaient abouti à la suppression de l'Enseignement libre sous le premier septennat de monsieur MITTERRAND, nul doute que nous en serions là aujourd'hui.
Je puis donner un témoignage personnel à ce sujet. Nous sommes à la fin du printemps 1981. Mes parents m'ont convié à aller avec eux dans l'Aisne où ils ont une petite maison de campagne. En route, nous nous arrêtons dans une petite église, près de COMPIEGNE pour aller à la messe. Le Curé, à la fin de son homélie, lie une circulaire de monsieur DEFERRE, Ministre de l'intérieur et des cultes, dans laquelle il est rappelé que les églises sont propriétés publiques et qu'elles ne peuvent être utilisées à d'autres fins que le culte, et en tout cas pas pour des concerts, conférences et manifestations culturelles. Je trouve ça très rigolo, et je me demande ce que dirait aujourd'hui, par exemple, le maire de SAINTES (socialiste), s'il ne pouvait disposer des Églises de sa ville pour y faire donner de magnifiques concerts pendant le festival. Il est vrai qu'il a ce droit puisqu'il est le représentant du peuple communal, censé être le vrai propriétaire collectif et indivis de ces biens. Mais que se passerait-il si l'évêque de SAINTES et LA ROCHELLE s'avisait d'utiliser ces bâtiments pour y faire donner des concerts dont il maîtriserait la programmation. Il lui faudrait demander l'autorisation au maire ? Je ne voudrais pas trop m'avancer, mais je crois que oui. Heureusement, je crois savoir que le maire de SAINTES n'est pas sectaire et qu'il donnerait cette autorisation qu'il aurait tout à fait le droit de refuser. C'est ce qu'on appelle la liberté.
CLÉMENCEAU était vendéen. Dans les années 1890, il déclara que la Révolution était un bloc, voulant dire par là qu'elle était à prendre ou à laisser. Compte tenu de ses origines, je ne peux pas imaginer qu'il ait ignoré les exactions des armées de la Convention dans ce département. Je suis amené à admettre qu'il passait par profits et pertes toutes ces horreurs, qu'il les prenait pour un détail de l'histoire, et qu'elles ne comptaient pour rien, en regard des bienfaits que la Révolution avait apportés. Cela n'enlève rien à ses mérites, qui furent grands lors de la première guerre mondiale. Je redis ici que le mythe entretenu de Révolution cache le mystère des origines sanglantes de notre actuelle République, que la Révolution est comprise comme l'année zéro de notre histoire dans l'inconscient collectif, et que ce tour de passe-passe, qui offense la vérité et les français, a été volontairement conçu par une minorité de militants hostiles à toute forme de transcendance sauf à celle de l'égalité et élevés dans la haine du christianisme. A vrai dire, il faut refonder la République, en commençant par reconnaître cette origine sanglante et anti-religieuse. On pourrait ainsi ranger au placard les ridicules gesticulations de monsieur BLONDEL, du Réseau Voltaire, et des soi-disants défenseurs de la laïcité.

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