Les récentes attaques des prétendus et soi-disants laïcs contre la visite du pape Benoît XVI ont fait l'objet de plusieurs de mes billets. J'ai essayé de montrer que le laïcisme est une idéologie totalitaire. Une vraie laïcité serait la neutralité. Et la neutralité est nécessairement pluraliste dans l'exposé des opinions.
J'ai déjà signalé le livre remarquable de Jacques HEERS, intitulé L'histoire assassinée. J'en extrais ce qui suit avant de développer ma pensée.
Toute propagande d'état commence d'abord par l'école. Elle doit former des citoyens et, pour bien remplir sa mission, prendre complètement les enfants en charge, les 'formater' dirions-nous aujourd'hui, en en faisant des hommes mal à l'aise, honteux dès qu'ils auraient l'idée de penser par eux-mêmes et de remettre en cause quoi que ce soit. Cette école s'est définie laïque, on ne voit pas pourquoi puisque, dès les premiers temps, elle devait servir et imposer une idéologie. [...] Une école qui depuis 1932, ne se réclame plus d'un service d'Instruction Publique mais d'Education nationale. Les mots disent ce qu'il faut : on ne se contente pas d'instruire, d'apprendre à lire et à écrire, à savoir compter et s'exprimer, on 'éduque'. De l'éducation au dressage intellectuel quelle différence ? Et, pour éduquer, bien former et façonner les esprits et les comportements, l'Histoire fut, dès Jules FERRY, à la pointe du combat, arme d'assaut.
Illustration ? On nous cache les horreurs de la Révolution française. On n'expose que les idées de ceux qui la soutinrent, alors que de nombreux critiques, de Joseph de MAISTRE à Léon BLOY, de Louis de BONALD à BALZAC, de BARBET d'AUREVILLY à BERNANOS, présentent des analyses lumineuses de cette folie collective, de cette crise mimétique sur laquelle René GIRARD aurait bien des choses à dire. A défaut de présenter ces critiques, nos professeurs d'histoire pourraient présenter les témoignages d'écrivains ou voyageurs étrangers : BURKE, DONOSO-CORTES, B. FRANKLIN. Que nenni ! On nous ressert SIEYES, l'Abbé GREGOIRE, ROUSSEAU, que sais-je encore. Tous ces prétendus penseurs qui avec leur idéologie ont déchaîné une inouïe violence, une bassesse de coeur, une envie dévorante et nous ont conduit où nous en sommes.
Un historien s'est-il penché sur les raisons qui ont conduit la Iere République à se jeter dans les bras d'un tyran, BONAPARTE, la deuxième à embrasser Louis-Naopoléon dans la fièvre, la troisième (à majorité de gauche) à se soulager le ventre en se donnant à un Maréchal impuissant, la quatrième à sombrer dans une incapacité ridicule et à passer la main à un homme qui fut le dernier des Grands Français ? Comment va donc finir la cinquième ? A quel poigne se soumettra-t-elle ? Ce sont là de vraies questions.
Mais on continue imperturbablement à nous servir la déclaration des Droits de l'Homme, la Liberté-Egalité-Fraternité, les Lumières, Voltaire, sans voir que ce sont là des cache-misère, des leurres, des trompe-couillons. Nous ne voulons pas voir d'où nous venons. Cet aveuglement nous mène tout droit à la désagrégation nationale. La "laïcité" de l'école est un bourrage de crâne. Elle porte des fruits vénéneux. Et nous commençons à subir les effets de leur consommation inconsidérée
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