mercredi 8 juin 2011

Le tango des menteurs

-
Après la polka des faux-culs et avant la samba des enragés, voici le tango des menteurs. Combien de fois ai-je pesté ici-même  contre le mensonge d'état, entretenu et nourri par les médias, à propos de notre histoire nationale et de l'Histoire tout court ? La lecture, que dis-je la dévoration toute récente d'un petit livre d'entretiens de Bernard LECOMTE avec Marc LEBOUCHER, intitulé Pourquoi le pape a mauvaise presse (Desclée de Brower, Paris, 2009) ranime en moi la flamme de la protestation indignée. Bernard LECOMTE fut journaliste à La Croix et à L'Express. Il répond aux questions d'un autre confrère de plume. Il le fait, muni d'une documentation précise, avec nuance, avec bienveillance, et tout en soulignant les dysfonctionnements de la Curie romaine, il démontre, sources à l'appui, que les médias français ignorent et déforment les propos de Benoît XVI, et qu'il leur arrive de mentir souvent, sciemment ou non. LECOMTE indique que les lois de la communication moderne sont par eux respectées qui consiste à simplifier pour faire passer un message quitte à le tronquer, mais qu'en fin de compte ces procédés offrensent grossièrement la vérité. Il le démontre exemple à l'appui, et je vous jure que ce n'est édifiant. On y reviendra demain.
-
A la fin de son ouvrage, il consacre un petit chapitre à l'affaire PIE XII. Je me bornerai à rappeler des faits. "PIE XII, dit-il, a sauvé des milliers de juifs en les hébergeant dans des églises, des couvents, des monastères, jusqu'à l'intérieur de la bibliothèque vaticane ou dans sa propre résidence de CASTEL GANDOLFO". En juillet 1943, PIE XII descend dans les rues de ROME pour réconforter les habitants terrorisés par les bombardements alliés. Max BERGERRE, journaliste à l'agence Havas (elle n'était pas encore l'AFP) décrit du reste cette visite en indiquant que le pape a la soutane maculée de sang. En mai 1944, PIE XII parvient à faire déclarer ROME "ville ouverte" pour éviter que la Cité ne soit détruite par les inévitables combats qui n'auraient pas manqué de s'y dérouler si la ville avait été défendue. Le Grand Rabbin de ROME, Isarël ZOLLI, doit la vie au fait d'avoir été hébergé, lui et sa famille, dans l'enceinte du VATICAN. Il se convertira au catholicisme et baptisera son Fils Eugenio, comme le pape qui l'a sauvé. Le jour de la mort de PIE XII, Elio TOFF, nouveau Grand RABBIN de ROME dit : "Les Juifs se souviendront toujours de ce que l'Église catholique a fait pour eux sur l'ordre du pape au moment des persécutions raciales". Madame Golda MEIR envoie le jour même au Vatican  ce télégramme : "A une époque troublée par les guerres et les discordes, PIE XII a maintenu les idéaux les plus élevés de paix et de compassion. Lorsque le martyr le plus effrayant a frappé notre peuple, durant les dix ans de la terreur nazie, LA VOIX DU PAPE S'ELEVA EN FAVEUR DES VICTIMES. La vie de notre époque fut enrichie  PAR UNE VOIX QUI PROCLAMAIT, au-dessus du tumulte du conflit quotidien, les vérités morales fondamentales. Nous pleurons un grand serviteur de la paix".
-
Il a fallu la malignité de Rolf HOCHHUT dans sa pièce Le Vicaire pour introduire le poison de la suspicion, du doute et du mensonge sur PIE XII. LECOMTE rappelle que l'auteur était protestant, qu'il fut poussé dans le monde du théâtre par le découvreur de Bertold BRECHT (une figure de l'objectivité, en effet ! Un homme qui pesait le pour et le contre, mais tranchait toujours en faveur du contre), Erwin PISCATOR qui ne devait pas faire mystère de ses sympathies politiques pour avoir propulsé le dit BRECHT sur le devant de la scène. Je vous laisse conclure.
-
A demain pour "La samba des enragés".
-

1 commentaire:

CORATINE a dit…

Sans rapport avec le billet du jour, cher M. Poindron, mes compliments pour votre anglais écrit: il est parfait!!!