A lire et relire les Origines de la France contemporaine de TAINE, je comprends pourquoi les imbéciles, qui, du temps du grand historien, avaient pris d'assaut le gouvernement de notre patrie, ont préféré donner à cet idiot d'AULARD la chaire d'Histoire de la Révolution plutôt qu'à lui, un scientifique intègre. Ils ne pouvaient supporter le spectacle de leurs erreurs de perspective et de leurs errements politiques.
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A la fin du Livre cinquième, consacré à l'analyse du "Monde moderne" que nous a légué la Révolution, TAINE constate qu'il y a une antinomie fondamentale entre un régime qui se dit et se prétend démocratique et l'administration quasi totalitaire mise en place par Napoléon BONAPARTE. D'un côté, des "élus" qui cajolent les citoyens pour ménager leur réélection, de l'autre un système centralisé, carré, anonyme, inhumain, préfectoral. Et TAINE, constatant avec mélancolie le fait, dit ceci, qu'il vaut la peine de méditer et qui définit à la perfection les vices de notre République :
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"Sans doute le préfet, expédié de PARIS, demeure toujours le directeur en titre, le gérant actif et responsable de l'hôtel départemental et communal ; mais il est tenu de le gérer en vue des élections prochaines, et de façon à maintenir la majorité parlementaire dans la possession des sièges qu'elle occupe au Parlement. Partant, il doit se concilier les meneurs locaux du suffrage universel, administrer avec leur concours, subir l'ingérence de leurs convoitises et de leurs préventions, prendre chaque jour leur avis, y déférer souvent, même pour le détail, même pour l'application quotidienne d'un fonds déjà voté, pour la nomination d'un garçon de service, pour la nomination de l'apprenti non payé qui pourra un jour remplacer ce garçon" [NdT : un tel système existait à cette époque, en effet]. - "De là le spectacle que nous avons sous les yeux : un hôtel mal tenu où la profusion et l'incurie s'aggravent l'une par l'autre, où les sinécures se multiplient et où la corruption s'introduit ; un personnel de plus en plus nombreux et de moins en moins efficace, tiraillé entre deux autorités différentes, obligé d'avoir ou de simuler le zèle politique et de fausser par sa partialité la loi impartiale, appliqué, par delà son devoir professionnel à des besognes malpropres ; dans ce personnel, deux sortes d'employés, les nouveaux venus, avides, et qui, passe-droit, s'emparent des meilleures places, les anciens, qui n'y prétendent plus, patients, mais qui, à force de pâtir, se rebutent. Dans l'hôtel lui-même, de grandes démolitions et reconstructions, des façades architecturales, en style de monument, pour la montre et la réclame, des bâtisses toutes neuves, décoratives et horriblement onéreuses, des dépenses extravagantes ; par suite des emprunts et des dettes, une note plus grosse à la fin de chaque année pour chacun des occupants ; des prix de faveur et cependant très hauts pour les petites chambres ; des prix démesurés pour les grands et moyens appartements ; au total, des recettes forcées et qui ne suffisent pas aux dépenses, un passif qui déborde l'actif, un budget dont l'équilibre n'est stable que sur le papier, bref une maison qui mécontente son public et s'achemine vers la faillite."
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Quelle lucidité prophétique ! Et quelle puissance d'analyse ! Encore faut-il ajouter un détail que TAINE ne pouvait connaître et qui vient compliquer le tableau. Il ignorait qu'il allait exister une fonction publique territoriale, mise en place par les collectivités de la même qualité, et dont la taille a quadruplé depuis la création des Régions, lesquelles échappent en partie au pouvoir des Préfets ; elles sont aujourd'hui aux mains de l'opposition ; elles sont un troisième pouvoir auquel il faut prêter grande attention. Il ne s'agit plus pour elles de préserver le pré carré de leurs amis au Parlement. Il s'agit d'occuper le terrain sur place afin de préparer la prise du pouvoir dans une optique parfaitement totalitaire. A ce petit jeu, les éléphants, éléphanteaux et éléphanticules qui dévastent en seigneurs la jungle régionale, sont passés maîtres. Ils nous préparent un bel avenir. Je crains fort que la pluie et le vent ne viennent achever le délabrement de notre hôtel, un hôtel qui fut si beau, un hôtel qui le paraît toujours mais dont les tenanciers ont mis à l'encan le peu de beau mobilier qui le peuplait encore et remplissent de pauvres bougres venus d'outre-horizon des chambres ouvertes à tous les vents.
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Lisez, relisez, méditez TAINE. Il a vu juste presque en tout. Il n'a pas droit à un Boulevard, une place, ou un Lycée, lui. C'est que les imbéciles rechignent à la lumière.
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3 commentaires:
LA GABEGIE REPUBLICAINE FRANCAISE: La fraude aux prestations et cotisations sociales est évaluée à plus de 20 milliards d’euros par an selon un récent rapport parlementaire.
Des résultats obtenus (458 millions d’euros de fraudes détectées en 2010 et 1,7 milliard récupérés depuis 2006), le rapport estime que ces résultats «restent insuffisants». «La fraude sociale représente près de 20 milliards d’euros, soit 44 fois plus que la fraude actuellement détectée», celles aux prestations (indemnités d’arrêts maladie, allocations familiales, RSA, etc.) entre 2 et 3 milliards écrit le rapporteur des travaux de la Mission d’évaluation des comptes de la sécurité sociale (Mecss) de l’Assemblée nationale, Dominique Tian, député UMP des Bouches-du-Rhône.( information d’une copie du futur rapport parlementaire, source AFP)
Au sujet de votre billet d'hier sur le Blog d'André Gérin:
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Trés étonnant de la part d'un membre du PCF! Excellent! Mais je pense, moi, qui fais partie des plus démunis, je le dis sans honte, que seul le FN, effectivement, sera habilité à redresser la situation!
D’ailleurs, aujourd’hui, André Gérin s’est fait « remonté les bretelles », passez-moi l’expression, mais elle convient tellement bien dans certains cas !!!!
Le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles, a dénoncé les déclarations d'André Gérin : « Les déclarations d'André Gérin sur l'immigration sont indignes. Elles soulèvent le cœur. »
Je vous mets le lien, je trouve que c’est très pratique dans ces commentaires où l’on est quand même obligé de faire court.
http://www.lepost.fr/article/2011/06/22/2529959_un-depute-pcf-provoque-la-polemique-en-parlant-d-immigration.html
Le cher Hippolyte, bien méconnu dans son propre pays incarne la tradition libérale française dans ce qu'elle a de meilleur (avec une tonalité pessimiste, mais non sans raison...). Hélas pas davantage que celle de Montaigne, de Montesquieu ou de Tocqueville, sa pensée n'a l'écho qu'elle mérite. Merci M. Poindron, de lutter contre cet injuste oubli.
A Coratine : votre réflexion décrit bien le double langage pernicieux de la gauche, auquel je faisais allusion...
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