-
Voici la deuxième partie du récit de la veillée du 22 novembre 2013. Allez, soyez patients, lisez tout, et surtout les deux derniers paragraphes, après les photos.
Nous sommes donc toujours devant l'Hôtel de Ville. Il est environ 22 heures 45. Après qu'AXEL et CHARLES nous ont divisés en 3 groupes séparés les uns des autres par un petit espace, afin que nous puissions chanter le Canon de la Paix (et c'était bien la première fois qu'une telle opération était lancée, bien que nous eussions déjà chanté la chose avec succès à des veillées antérieures, sans cette précaution de division) et que la Canon a été chanté comme jamais il ne l'avait été jusqu'ici, nous sommes invités à nous lever pour le "Déplacement", et nous comprenons alors le pourquoi de la séparation en groupes. Chacun d'eux va suivre un animateur qui le conduira en lieu pour l'instant inconnu et quelque peu mystérieux. Nous suivons Alix. Nous arrivons quant à nous Place Vendôme devant le Ministère de la Justice (un peu parès 23 h). Les deux autres groupes iront l'un devant le Palais de Justice, l'autres devant l'Assemblée Nationale. Ces lieux symboliques, au front desquels nous protestons silencieusement en faveur d'une nouvelle manière de vivre dans la Cité, représentent chacun le coeur des trois pouvoirs distingués jadis par MONTESQUIEU : le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif, le pouvoir judiciaire.
-
Quand nous arrivons Place Vendôme, au terme de notre marche, je vois un groupe d'hommes à l'air peu engageant, à l'angle de la Rue de la Paix et de la Place. Ils sont une dizaine et me semble être des policiers en civil. Sinon la Place est presque vide, à l'exception d'un bus discothèque et d'un groupe qui semble avoir investi le véhicule. J'en verrai un autre arriver peu après notre installation. Il n'y a pas, enfin je veux dire pas encore, de gendarmes ou de policiers. Quelques minutes plus tard, nous en verrons arriver qui encerclerons totalement le groupe (voir une des photos ci-dessous). Il y en a 26, dont deux qui feront semblant un peu plus tard de protéger une grande porte du Ministère (celle de droite) contre une éventuelle invasion ! (voir une autre photo ci-dessous). JEAN-BAPTISTE nous fait un très court mais très substantiel exposé sur les trois pouvoirs, en étudiant spécialiste de Droit public qu'il est. Nous chantons encore, il y a une lecture d'un passage du Petit Prince. Il n'a pas été choisi par hasard, puisqu'il s'agit de celui où l'allumeur de réverbère, pourtant épuisé par l'accélération de la rotation de la petite planète qui l'héberge, est obligé d'allumer et d'éteindre son luminaire toutes les minutes, parce que c'est la consigne.
-
Peu après cette lecture, je vois, au pied de la porte, et comme s'il avait été glissé de l'intérieur par une invisible main, deux feuilles de papier. Un des deux policiers les voit, se baisse pour les prendre, y jette un coup d'oeil et demande s'il peut les garder. Ce sont les cfeuillest dactylographiés du passage du Petit Prince. Il les met dans une poche après les avoir pliées en quatre. Nous chantons encore, et vient l'heure de la dispersion. Nous nous levons. Mais on nous empêche de quitter les lieux. Il est plus de minuit sans doute. Nous nous rasseyons et chantons, puis nous nous relevons et de multiples conversations s'engagent entre des Veilleurs et les membres des forces de l'ordre. Il n'y a aucun animosité, mais des questions. J'apprends quant à moi que le groupe chargé de nous contenir vient de BORDEAUX. Nous parlons paiement heure supplémentaire, aspect taillable et corvéable de la fonction ; il y a comme de la complicité entre les forces au service du désordre et les Veilleurs. Puis arrive le commissaire avec lequel, depuis le début des Veillées, nous avons affaire en pareilles circonstances. Je l'entends dire, souriant et rigolard, voyant Alix : "Vous ici encore, chère madame !" Cet homme est sympathique et, oserai-je le dire, nous l'aimons. Discussion, négociations, le commissaire s'éclipse, puis revient et nous dit que nous pouvons partir si nous prenons l'engagement de rentrer immédiatement chacun chez nous. Personnellement c'est mon intention. Mais ALIX dit qu'elle ne peut prendre un engagement collectif, chacun étant ici à titre personnel (elle a bien raison, car prendre un tel engagement était tomber dans le piège du "Groupe constitué occupant l'espace public sans autorisation", mais ce n'est pas cette raison qui la pousse à répondre ainsi ; elle a l'intention de rejoindre les autres groupes). Le commissaire dit que dans ce cas, il y aura sommation et que nous serons conduits pour vérification d'identité. Alix ne cède pas. Et finalement, une dizaine de minutes plus tard, ceux qui veulent partir le peuvent (par petits groupes de cinq personnes), et les autres restent. Il est 0 h 45 Ce que je n'ai pas dit, c'est que sur le même côté de la Place, à une cinquantaine de mètre, une vingtaine d'hommes se tiennent en renfort au cas où !
-
Je rejoins la Rue de Rivoli par la rue de Castiglione : il y a plus de 20 véhicules de CRS, et à la hauteur de la rue du Mont Thabor, une vingtaine d'hommes se tiennent sous les arcades et un peu sur la chaussée, sans toutefois nous m'empêcher de passer. Je rentre par le métro. Car, grâce au Ciel, c'est vendredi, et l'heure de sa fermeture est plus tardive. Je suis chez moi vers 1 h 20.
-
Quelle soirée, mes amis ! Quelle soirée ! J'en sors, maintenant convaincu et je ne suis pas le seul, que si monsieur HOLLANDE est légal, il est dépourvu absolument, totalement et définitivement de toute légitimité.
-
Voilà pour le récit. Je vous invite à descendre en bas de la page et à lire mon témoignage sur l'état de l'opinion des policiers.
-
Devant la Place de l'Hôtel de Ville.
Devant le Ministère de la Justice, contribution de jean-Baptiste.
Quelques uns de nos anges gardiens. Contre le mur, un policier en civil.
Bloqués par les CRS, nous chantons.
(On aperçoit ma silhouette derrière la cabine vitrée.)
Départ des derniers Veilleurs de devant le Ministère de la Justice.
En un lieu que je ne puis nommer pour ne pas inquiéter celui qui a discuté avec moi, voici la teneur résumée de la conversation que j'ai eue avec un CRS.
-
Alors que je lui pose une question relative aux barrières et au cordons, aux mesures coercitives qui nous visent, ce policier me dit qu'ils ont toute la nuit devant eux pour nous empêcher de nous déplacer. Il est tenu au devoir de réserve ajoute-t-il, et il ne peut en dire davantage, sauf qu'il me fait remarquer ceci : "Vous êtes persévérants, mais ça ne changera rien. Votre action est inutile, et la loi n'en sera pas abrogée pour autant". Je lui explique les principes qui nous animent, élargit la nature de notre protestation qui consiste à vouloir un autre type de relations dans la cité. Et c'est alors qu'il me livre son exaspération, et m'indique, de moins en moins allusivement que c'est par le vote que nous pourrons nous débarrasser des socialistes. Il me fait remarquer que nous ne savons pas tout et que c'est heureux ; il me raconte l'épouvantable histoire de cette femme jetée dans la Garonne à TOULOUSE pour avoir refusé à deux racailles le don d'une cigarette qu'elle ne sembla pas avoir possédée du reste. Cet homme me laisse entendre qu'il souffre pour sa patrie (c'est le mot qu'il utilise). Et il me dit : "ça va péter ! ça va péter ! et avant longtemps "!
Je garantis l'absolue authenticité de ce dialogue ; je le cite de mémoire, et c'est un résumé. J'ai devant moi un homme démoralisé, honteux du travail qu'on lui fait faire, révolté et peu enclin à soutenir les imbéciles bernanosiens qui prétendent nous gouverner.
-
Je serais Manuel GAZ, j'infiltrerais les corps de CRS et de gendarmes pour connaître l'état de leur moral et je prendrais des billets d'avion ou de train pour m'éloigner de l'ingrate patrie lorsque les citoyens se réveillerons ; cette patrie qui ne reconnaît pas les merveilleux bienfaits du socialisme sauce hollandaise ; ce socialisme-là ferait rugir JAURES, PROUDHON, BARBUSSE et d'autres. Il est ultralibéral, matérialiste, mondialisateur, indifférenciant, monstrueux dans ses principes. Ce n'est pas pour rien que la moitié de nos ministres sont des fellows de la French American Foundation. Ils ne sont pas seuls à adhérer à cette glauque officine, d'inspiration maçonnique, aspirant à un pouvoir universel invisible. Bien des politiciens de droite font partie de ce cercle. Tous ont déjà vendu l'âme de leur patrie à des apatrides. Ils l'ont trahie, ils l'ont souillée par cette honteuse compromission qui leur vaut honneur, reconnaissance sociale, promotions diverse, et notre ruine, à nous.
-
Par ailleurs, j'ai compté plus d'une vingtaine de Veilleurs porteurs de bonnet rouge. Il m'a été dit qu'Armor Lux en avait cessé la fabrication. Baste ! On peut toujours se les tricoter.
-
Je le redis : notre avenir n'est pas avec ces matérialistes hédonistes, amoraux, nombrilistes ; il l'est avec des peuples autrement moins avariés, des peuples prometteurs d'avenir. L'avenir est dans une véritable union avec la Russie. Et si nous étions lucides, nous nous interrogerions sur les revirements aussi soudains que récents de l'ARMENIE et de l'UKRAINE ; ces pays renonçant à toute intégration ou rapprochement avec l'Union Européenne ont décidé de rejoindre l'organisation économique que met en place la RUSSIE. Ils ont compris que l'UE était une catin faisandées qui se permet de verser à ses fonctionnaires partis à la retraite, des pensions de 10 000 euros mensuels, quand des millions d'Européens se débattent eux et leurs familles dans d'inextricables difficultés. Ce qui en cause, c'est non seulement la Loi TAUBIRA, appendicule honteux et obscène de la volonté invisible des puissants, c'est simplement la survie des différences, des identités, des patries, des langues et des modes de vie. De grands esprits français, le regretté LEVY-STRAUSS ou le fulgutant Claude HEGEGE n'ont cessé ou ne cessent de le dire. On les encense, mais on ne les entend pas ni le les écoute.
-
Bonne nuit !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire