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Ce n’est pas l’ignorance qui nous
empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LES CITATIONS DU JOUR.
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(a) "[…]. Le Monde a
besoin d’honneur. C’est d’honneur que manque le Monde. Le Monde a perdu
l’estime de soi. Or aucun homme sensé n’aura jamais l’idée saugrenue
d’apprendre les lois de l’honneur chez Nicolas MACHIAVEL ou LÉNINE. Il me
paraît aussi bête d’aller les demander aux Casuistes. L’honneur est un absolu.
Qu’a-t-il de commun avec les docteurs du relatif ?"
(b) "[…]. Vous aurez
beau me dire ce que vous voudrez des mensonges de la Presse. Sa lecture n’en
excite pas moins, non sans péril il est vrai, la faculté de jugement des
pauvres diables. À quoi bon, d’autre part, caresser les politiques
réalistes ? Attendez-vous d’eux des scrupules d’ordre sentimental ?
Ils se vantent de leur ingratitude comme d’une vertu. […]."
(c) "Je puis parler
ainsi parce que je ne suis pas démocrate. Le démocrate, et particulièrement
l’intellectuel démocrate, me paraît l’espèce de bourgeois la plus haïssable.
Même chez les démocrates sincères estimables, on retrouve cet inconscient
cabotinage qui rend insupportable la personne de M. Marc SANGNIER :
« Je vais au peuple, je brave sa vue, son odeur. Je l’écoute avec
patience. Faut-il que je sois chrétien… Il est vrai que Notre-Seigneur m’a
donné l’exemple. » Mais Notre-Seigneur ne vous a pas donné cet
exemple ! S’il a fait sa société d’un grand nombre de pauvres gens — pas
tous irréprochables — c’est parce qu’il préférait, je suppose, leur compagnie à
celle des fonctionnaires. […].
In
Georges BERNANOS.
Les grands cimetières sous la lune.
(Collection "Points". Série Témoignage. N°P91.)
Librairie
Plon, Paris, 1995, p. 92, p. 138 et p. 266.
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2. COMMENTAIRES.
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Les résultats
des élections aux États-Unis en laissent plus d’un abasourdi, rêveur, mélancolique,
furieux, amer, désemparé, perdu, noyé dans le chagrin quand ce n’est pas dans
le bourbon !
(a) Il me
semble que notre bon Georges, que je n’ai pas cité depuis longtemps, beaucoup
trop longtemps éclaire ces résultats d’un jour couleur de soufre. Soyons clairs :
je n’ai jamais compris qu’un pays comme les États-Unis puisse offrir au choix
de ses concitoyens des candidats du calibre parfaitement discutable et
indubitablement tordu que nous reconnaissons à madame CLINTON ou à monsieur
TRUMP. Mais ce dernier a eu sur sa rivale malheureuse un avantage décisif :
il a osé parler de la grandeur de l’Amérique, tandis que madame CLINTON se
faisait refiler en douce via un certain monsieur John PODESTA (je cite le nom
de mémoire), les questions que ne manquerait pas de lui poser son compétiteur
lors des grands débats préparatoires aux élections d’hier… Que voulez-vous le
monde a besoin d’honneur, pas de combinaisons misérables. Le procédé était
déloyal. Il fut révélé. On ne vote pas pour un tricheur.
(b) La
presse américaine et internationale, avec une touchante unanimité, n’a eu de
cesse de vilipender, dézinguer, critiquer, ridiculiser celui qui est devenu
aujourd’hui le 45e Président des Etats-Unis. C’est qu’ils étaient
sûrs de leur coup les journalistes : on allait voit un ange exterminateur
sur le sexe duquel les Byzantins n’auraient plus à discuter, UNE FEMME
terrasser le dragon fourchu à la mèche de paillasson. Ils ont raconté n’importe
quoi les journaleux pour faire monter le score de madame CLINTON, allant jusqu’à
faire voter les Français en d’imaginaires consultations dont les résultats
dépassaient les espérances des bobos maos ! 97 % pour Hillary. C’était
sans compter avec le Peuple, qu’ils appellent le populo et dont ils
diagnostiquent qu’il est atteint d’une très dangereuse maladie, le populisme.
Oh certes, quand il vote bien, on le déclare sage et souverain le peuple ;
quand il vote mal, il est malade et la démocratie avec. En somme on se demande
à quoi sert la démocratie. Là-dessus j’ai mon idée que je vais vous susurrer très
délicatement dans le cornet de votre attentive oreille : elle ne sert à rien !
En tout cas, une chose me réjouit, c’est que l’élection de cet homme, appelé
avec mépris le « milliardaire américain » ait fait chuter lourdement
les bourses mondiales. Voilà bien la preuve que la finance (« l’ennemie »
de monsieur HOLLANDE) n’attend rien de bon d’un homme imprévisible,
richissime certainement, mais possiblement amoureux de sa patrie. Mais le
peuple a flairé la manœuvre et il l’a déjoué en infligeant le plus cinglant
démenti aux imbéciles patentés.
(c) Mon
bon Georges a tout dit de l’intellectuel démocrate (il dit qu’il est un
imbécile), qu’il soit journaliste, artiste, homme politique, célébrité prête à
déverser des torrents de larmes sur la misère du monde, mais incapables de
lever le petit doigt pour éponger ses lacrymosités dont il laisse les vagues
submerger les pauvres qui n’en peuvent mais !
Bref : je
n’ai aucune sympathie pour monsieur TRUMP. Je note simplement qu’il a été élu de manière
indiscutable et que sa politique probablement isolationniste est une chance
inespérée pour l’Europe d’échapper à la tutelle de l’Oncle Sam et de se
rapprocher de son allié naturel, la Russie.
Mais le
mondialisme n’a pas dit son dernier mot. Nous étions contre le Traité
Constitutionnel ? Chassé par la Grande Porte Sacrée du référendum, il a
été réintroduit par le Traité de Lisbonne dans les tuyaux législatifs de notre
malheureuse France. Les Anglais veulent le Brexit ? Ils se trouvent chez
eux des juges pour empêcher madame MAY d’activer le processus de sécession sans
passer d’abord par un vote des Chambres, et l’on peut être assuré que les
grossiums du commerce, de la finance et du trafic des matières premières réunis
s’épauleront mutuellement pour annuler la volonté du populo (comme ils disent).
Je suis décidément comme mon bon Georges, je ne suis pas démocrate (au sens où
ces messieurs l’entendent, bien entendu), je suis démocrate à la manière athénienne, car il n'en est pas d'autre qui vaille.
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3. INFORMATIONS
DIVERSES.
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L’ambassadeur
des Etats-Unis en France pleure les résultats (c’est une manie chez les
élites).
Alors que les
résultats ne sont pas encore définitifs, le diplomate considère sur Twitter
qu' »un monde s’effondre ». « Après le Brexit et cette élection,
tout est désormais possible », partage-t-il. Pour lui, il s’agit de
« la fin d’une époque, celle du néolibéralisme ».
Vous rendez-vous
compte de la survenue inopinée de l’abomination de la désolation. Monsieur
Gérard ARAUD (tel est le nom de cet ambassadeur) pleure la mort du
néolibéralisme avec l’élection de Donald TRUMP ! Mais moi je m'en réjouis. Je trouve ignoble que d'un coup de téléphone, Georges SOROS puisse ruiner des millions de familles.
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