Ce n’est pas l’ignorance qui nous
empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"La seule
question qui se pose à présent, c’est de savoir combien de temps la fiction
supportera encore que des journalistes de ce type représentent l’opinion
publique. On peut douter qu’un honnête et sérieux partisan de la réforme des
tarifs douaniers soutienne un seul instant qu’il y a eu, dans le pays, une
majorité en faveur de la réforme des tarifs comparable à la ridicule
supériorité que l’argent lui a conféré (sic)
dans les grands quotidiens. Tout ce qu’on peut en déduire, c’est que pour les
besoins de l’opinion publique, la presse n’est désormais qu’une oligarchie
ploutocratique. Il va sans dire que le public achète les marchandises de ces
hommes-là pour une raison ou pour une autre. Mais il n’y a pas plus de raison
de présumer que le public admire leur politique qu’il y a lieu de présumer
qu’il admire la philosophie de M. CROSSE ou le credo plus sombre et plus
austère de M. BLACKWELL [La maison CROSSE & BLACKWELL fabriquait et
fabrique aujourd’hui encore une grande variété de produits alimentaires, en
particulier des condiments ; note du transcripteur.] si ces hommes-là ne sont que des commerçants, il
n’y a rien à redire, sinon qu’ils sont légion dans Battersea Park Road, et
qu’il y en a même beaucoup de meilleurs. Mais s’ils s’efforcent, de quelque
manière que ce soit, de devenir des hommes politiques, nous ne pouvons que leur
faire remarquer qu’ils ne sont même pas encore de bons journalistes."
In
Gilbert Keith
CHESTERTON.
Hérétiques.
Traduction de l’anglais, notice et notes par Lucien d’AZAY.
Climats/Flammarion,
Paris, 2010, p. 112.
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2. COMMENTAIRES.
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Je vous pille, cher Gilbert
Keith, je ne cesse de vous piller, non sans rendre hommage, au passage, à votre
humour, à votre talent littéraire et par-dessus tout, à votre foi, car vous
fûtes un homme de foi, attaché à l’Eglise catholique de toutes les fibres de
votre corps. Je suis sûr que là où vous êtes maintenant, vous ne pouvez que
sourire à mes emprunts enfantins !
Il me semble que la citation que
j’ai tiré de ce livre admirable en tous point qu’est Hérétiques illustrent jusqu’à l’incandescence l’indécence des
médias en général, et français en particulier, à propos de l’élection
américaine.
Après avoir ridiculisé, dézingué,
accablé de d’injures et de critiques un candidat à vrai dire peu sympathique,
nos médias français comment à susurrer que madame CLINTON aurait eu 180 000
à 200 000 voix de plus que monsieur TRUMP, et que, ma foi, la légitimité
de monsieur TRUMP était questionnable. L’inverse, bien entendu, n’aurait jamais
été signalé. La belle affaire ! Les lois électorales américaines ne sont
pas les nôtres et les nôtres ne les valent pas davantage. A ce compte, les
médias français auraient dû signaler aussi que lors de son élection à la
présidence de la République, monsieur HOLLANDE n’avait pas eu la majorité des
voix des votants, mais la majorité des suffrages exprimés.
Les journalistes des grands
médias américains, eux-aussi, soutenaient de tout leur poids la candidature de
madame CLINTON. Le peuple américain a déjoué leur pronostic ou plus exactement
leurs désirs qu’ils prenaient pour la réalité. Oui ! Le journalisme est ploutocratique
Mais le peuple ne s’en
laisse pas accroire. C’est qu'aux Etats-Unis, le peuple n’accepte pas d’avoir été dépouillé de
ses maisons, achetées à grands renforts de crédits pourris, par des banques qui
ont un coffre-fort à la place du cœur. Figurez-vous que j’ai regardé les résultats
de très nombreux états américains. Dans nombre d’entre eux les écarts de voix
en pourcentages sont voisin de 10 à 20 % en faveur de monsieur TRUMP, et que
dans les états remportés par madame CLINTON, à l’exception des états bobos
comme la Californie, sont de l’ordre de 2 à 3 % en faveur de l’écartée.
De deux choses l’une : ou
bien on croit aux vertus de la démocratie et l’on considère que, bon ou mauvais
(en l’occurrence, s’ils sont mauvais, ce serait plutôt pour les États-Unis), ces
résultats fondent la légitimité de monsieur TRUMP et lui donne la faculté d’établir
des normes législatives. Ou bien on ne croit pas aux vertus de la démocratie
dite représentative (qui ne représente absolument rien) et l’on change de
système. Je vois, quant à moi, trois remèdes : rendre à la société son
caractère grumeleux (hétérogène ; cf. Marc WEINSTEIN), redonner aux corps
intermédiaires des pouvoirs politiques intangibles, en utilisant le principe de
subsidiarité, et faire plus souvent appel au peuple par le recours au
référendum.
Je résume : je souhaite bien
du plaisir aux Américains ; il se pourrait que monsieur TRUMP leur réserve
d’agréables surprises (je n’en suis pas sûr) ou d’imprévisibles bouleversements. Mais c'est leur affaire, pas la nôtre Il me semble que l’Europe a une occasion unique de se désolidariser
définitivement d’un grand voisin (ami, sans aucun doute, pour ce qui concerne
son peuple) qui a tendance à considérer qu’il a toujours raison. Je le redis : je préfère une bonne alliance avec la Sainte Russie.
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3. INFORMATIONS
DIVERSES.
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Quand le réel se venge.
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Où l’on commence à parler des peuples
et du peuple !
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La lettre que monsieur Hollande n’enverra
pas !
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Une belle analyse de
Jean-Frédéric Poisson.
Lire absolument ce texte pour ne
pas être pris au piège de son titre. Jean-Frédéric POISSON montre en quoi
l’élection américaine donne de l’air à l’Europe et nous désarrime du
mondialisme, de la bienpensance boboïque, de la dérégulation et de la paupérisation
à la solde des grands groupes. Vraiment le seul candidat qui ait une pensée
charpentée et juste.
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