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Ce n’est pas l’ignorance qui nous
empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"« Il faut arrêter de
se mentir, l’UMPS existe bien » : cette affirmation de Daniel
COHN-BENDIT a le mérite de la clarté. Il aurait pu ajouter que ces partis,
comme les autres, sont le produit d’une sociologie, celle des gagnants de la
mondialisation, et d’un territoire, celui de la France des métropoles. L’hyperconcentration
des catégories supérieures provoque une cohabitation de fait entre catégories
supérieures de droite et de gauche. Si elle se distingue sur les questions
sociétales, elles sont en accord sur l’essentiel : le modèle économique
mondialisé. Reflet d’un modèle unique, les métropoles annoncent la politique
unique, en attendant le parti unique.
« Un nouvel esprit bourgeois »
souffle sur ces territoires, résultat de la concentration d’une majorité des
classes supérieures et de la fabrication d’un discours unique. C’est en effet à
partir des métropoles que l’idéologie libérale-libertaire s’est épanouie. La
sainte alliance de l’individualisme et de la loi du marché a ouvert la voie au
modèle inégalitaire. Jean-Pierre CHEVÈNEMENT l’avait annoncé, il ne resterait
rien de la droite et de la gauche si l’une abandonnait la nation et l’autre le
social. Le cauchemar de CHEVÈNEMENT s’est réalisé par le haut, dans les
métropoles. À quelques nuances près, les catégories supérieures, de droite
comme de gauche, défendent la même idéologie. JUPPÉ (la droite) à Bordeaux ou
COLLOMB (la gauche) défendent le même projet économique et social. Partisans de
la mondialisation, de la dérégulation, de la société multiculturelle.
Cette idéologie « libérale-libertaire »
illustre parfaitement […] : la sécession des classes dominantes d’avec le
peuple. […].
In
Christophe GUILLUY. Ouvrage cité
hier, pp. 42-44.
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2. COMMENTAIRES.
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La lecture de ce livre m’a
complètement retourné. GUILLUY nous y apprend qu’il y a actuellement en France 6,1
millions de personnes inscrites à Pôle-Emploi (ça nous le savions), 8,5
millions de pauvres (60 % du revenu médian), 6 millions de personnes au minima
sociaux, 3,9 millions de personnes bénéficiant de l’aide alimentaire, 2,3
millions de personnes au RSA, 3,8 millions de mal logés, 900 000 personnes
privées de logement personnel, 150 000 SDF. Or notre patrie est riche.
Je n’hésite pas à dire que les
classes supérieures, dont par ma profession d’universitaire je fais partie,
sont en état de péché mortel. Nos impôts devraient d’abord servir à éradiquer
la pauvreté, et non à soutenir à coups de subventions des journaux et des
cultureux qui s’accommodent fort bien d’une situation qu’ils font semblant de
combattre alors qu’ils sont les premiers bénéficiaires du système.
Je vous donnerai demain d’autres
extraits de ce livre absolument explosif, qui démontre que les classes dites
supérieures ont relégué les classes populaires dans une France périphérique ;
ils sont invisibles pour les bobos qui font semblant de s’intéresser aux plus
démunis. Ces classes populaires qui jadis vivaient à Paris, dans le XIe
arrondissement par exemple, n’ont plus les moyens de trouver un logement dans
le parc locatif privé parisien. Contraintes à la sédentarité, éloignées souvent des
métropoles qui concentrent toutes les ressources, culturelles, scientifiques,
universitaires, muséales, ou les moyens de transport, ces classes populaires
réinventent sur place une solidarité exemplaire, utilisent les circuits économiques courts et, pour
conserver une certaine stabilité socio-culturelle sont obligées de se regrouper.
C’est ce que les imbéciles appellent le repli frileux sur soi. Facile à dire
quand on a le ventre plein et qu’on refuse de voir les queues qui se forment
devant les restos du cœur ou les diverses caisses où sont dispensées les
prestations sociales. Qu'ils ouvrent enfin les yeux !
J’appellerai à mon secours dans
quelques autres billets, mon cher Léon BLOY !
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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Voici une illustration concrète
et récente de la métropolisation de la société
1 commentaire:
Cher Philippe, merci de nous rappeler ces réalités d'aujourd'hui. Classe supérieure dont toi et moi faisons partie, sans mépriser pour autant ceux qui pour le moment n'en font pas partie. Quel président pourra en finir avec ce gâchis développé depuis un trentaine d'année ? Mélenchon parle avec brio de ces problèmes de pauvreté . Avec ma fidèle amitié.
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