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Ce n’est pas l’ignorance qui nous
empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LES CITATIONS DU JOUR.
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(a) "Par là, cela
implique que le premier gouvernant de la cité vertueuse connaisse déjà complètement
la philosophie théorique, parce qu’il ne peut rien apercevoir de ce qui est
dans le monde par l’administration de Dieu (Qu’il soit exalté) de manière à s’en
remettre à lui, sinon par là.
De surcroît, il apparaît
clairement que rien de cela ne peut se faire s’il n’y a dans les cités une
religion partagée qui unisse leurs opinions, croyances et actions, qui agence,
relie et ordonne leurs subdivisions, et qui fasse, ce faisant, que leurs
actions coopèrent et s’entre-assistent de sorte qu’elles atteignent le but
revendiqué, savoir la félicité ultime."
Al-FĀRĀBĪ.
Le livre de la religion. (Traduit
par Stéphane DIEBLER.)
In
Philosopher à Bagdad au Xe
siècle. (Collection Points, série Essais, N°578.)
Le Seuil, Paris, 2007, p. 93.
(b) "Rien n’est plus
difficile que de pénétrer la réalité des êtres et des choses dans toute leur
profondeur : en face du moindre grain de sable, l’intelligence est
renvoyée à la totalité de l’univers et à Dieu. Le réel résiste à l’esprit et
saisir sa nature intime est une œuvre de longue haleine où l’expérience joue un rôle immense qu’il faut sans cesse raviver. Il
n’en est pas de même des idées et, elles se soumettent à ses desseins, à ses vœux,
à ses projets, sans rébellion. L’intellectuel règne en dominateur sur son monde
intérieur. Rien n’est plus grisant que ce jeu d’idées où le joueur triomphe
immanquablement, pourvu que l’idée distende ou rompe sa relation au réel et que
soit abolie à l’intérieur du cerveau ou dans le langage la dure loi de la
confrontation avec l’expérience qui soumet nos représentations à un implacable
contrôle. […]."
In
Marcel De CORTE.
L’intelligence en péril de mort.
Editions du Club de la Culture
française, Paris, 1969, p. 50.
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2. COMMENTAIRES.
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Al-FĀRĀBĪ (870-950) est un
immense philosophe musulman, spécialiste, notamment, de PLATON. Il a eu pour
maître un chrétien nestorien, Abū BIŠR MATTĀ Ibn YŪNUS, mort vers l’an 940.
Il avait manifestement des sympathies pour le chiisme, car il alla se réfugier
à ALEP chez le gouverneur chiite de cette ville, quand il dut fuir BAGDAD en
942, en raison des troubles qui secouaient la capitale.
Marcel De CORTE a été professeur
de philosophie à l’Université de LIÈGE. C’est un métaphysicien chrétien et, à
dire vrai, on se demande comment il a pu être nommé professeur dans une
Université célèbre, connue pour son hostilité au christianisme.
Ces deux citations disent en
réalité la même chose : il est impossible de pénétrer la réalité sans
passer par l’expérience, c’est-à-dire le contact avec le réel, lequel fait
apparaître l’éclatante beauté de l’être, et la nécessité de la métaphysique.
Je suis très frappé de voir qu’à
mille ans de distance, deux esprits supérieurs, renvoyant à l’être et à la
métaphysique, renvoient aussi à Dieu. Nous pouvons, en effet, et sans effort,
concevoir que l’être ne peut sortir du néant. Nécessairement, ce constat
renvoie à l’existence du principe à l’origine de l’être, et à cette conclusion
que du moins ne pouvant sortir le plus, il est nécessaire de même que ce principe
soit personnel, Parole et tout-puissant.
C’est la raison pour laquelle,
comme le dit Al-FĀRĀBĪ, il ne
saurait y avoir de cité vertueuse conduisant à la félicité ultime, sans passer
par ce contact intime avec le réel (ce qui nous résiste), à une réflexion
métaphysique. Il est intéressant aussi de noter que ce grand philosophe fait
appel à cette notion de félicité ultime, car, sans le savoir et plus de trois
siècles avant Thomas d’AQUIN, il nous rappelle que la justification de l’action
politique consiste à conduire l’homme à la fin qui lui est due : en l’occurrence
la vie éternelle (je reviendrai là-dessus avec Claude TRESMONTANT.).
Monsieur PEILLON, qui se dit
philosophe, devrait méditer ces deux penseurs (et d’autres avec eux). Mais il
est tellement aveuglé par son idéologie, par son système de pensée, par son
étroitesse d’esprit, par sa haine du catholicisme et du christianisme qu’il
omet de se poser la question essentielle : pourquoi y-a-t-il quelque chose
plutôt que rien ? Al-FĀRĀBĪ l’interpelle et De CORTE commence à lui
répondre.
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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Voilà deux belles illustrations des citations du jour ! Dites-moi un peu en quoi la Ligue dite de Défense des Droits de l'homme défend l'homme en voulant supprimer les crèches des mairies. Dites-moi encore en quoi les programmes politiques sont vraiment des propositions faites en fonction d'une analyse expérientielle du réel et non pas en fontcion d'une idéologie !
Oui au Ramadan non à la crèche
estime la Ligue de Défense des Droits de l’homme.
La triomphe de l’hypocrisie ! Le triomphe de l'idéologie ! La bêtise (définie par BERNANOS) élevée au rang de principe d'action.
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Marketing et discours politique.
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