lundi 9 janvier 2017

09 janvier 2017. Nouvelles de la Résistance. Deux grands philosophes à mille ans de distance : Al-Farabi, Marcel de Corte

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Ce n’est pas l’ignorance qui nous empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LES CITATIONS DU JOUR.
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(a) "Par là, cela implique que le premier gouvernant de la cité vertueuse connaisse déjà complètement la philosophie théorique, parce qu’il ne peut rien apercevoir de ce qui est dans le monde par l’administration de Dieu (Qu’il soit exalté) de manière à s’en remettre à lui, sinon par là.
De surcroît, il apparaît clairement que rien de cela ne peut se faire s’il n’y a dans les cités une religion partagée qui unisse leurs opinions, croyances et actions, qui agence, relie et ordonne leurs subdivisions, et qui fasse, ce faisant, que leurs actions coopèrent et s’entre-assistent de sorte qu’elles atteignent le but revendiqué, savoir la félicité ultime."
Al-FĀRĀBĪ.
Le livre de la religion. (Traduit par Stéphane DIEBLER.)
In
Philosopher à Bagdad au Xe siècle. (Collection Points, série Essais, N°578.)
Le Seuil, Paris, 2007, p. 93.

(b) "Rien n’est plus difficile que de pénétrer la réalité des êtres et des choses dans toute leur profondeur : en face du moindre grain de sable, l’intelligence est renvoyée à la totalité de l’univers et à Dieu. Le réel résiste à l’esprit et saisir sa nature intime est une œuvre de longue haleine où l’expérience joue un rôle immense qu’il faut sans cesse raviver. Il n’en est pas de même des idées et, elles se soumettent à ses desseins, à ses vœux, à ses projets, sans rébellion. L’intellectuel règne en dominateur sur son monde intérieur. Rien n’est plus grisant que ce jeu d’idées où le joueur triomphe immanquablement, pourvu que l’idée distende ou rompe sa relation au réel et que soit abolie à l’intérieur du cerveau ou dans le langage la dure loi de la confrontation avec l’expérience qui soumet nos représentations à un implacable contrôle. […]."
In
Marcel De CORTE.
L’intelligence en péril de mort.
Editions du Club de la Culture française, Paris, 1969, p. 50.
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2. COMMENTAIRES.
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Al-FĀRĀBĪ (870-950) est un immense philosophe musulman, spécialiste, notamment, de PLATON. Il a eu pour maître un chrétien nestorien, Abū BIŠR MATTĀ Ibn YŪNUS, mort vers l’an 940. Il avait manifestement des sympathies pour le chiisme, car il alla se réfugier à ALEP chez le gouverneur chiite de cette ville, quand il dut fuir BAGDAD en 942, en raison des troubles qui secouaient la capitale.
Marcel De CORTE a été professeur de philosophie à l’Université de LIÈGE. C’est un métaphysicien chrétien et, à dire vrai, on se demande comment il a pu être nommé professeur dans une Université célèbre, connue pour son hostilité au christianisme.
Ces deux citations disent en réalité la même chose : il est impossible de pénétrer la réalité sans passer par l’expérience, c’est-à-dire le contact avec le réel, lequel fait apparaître l’éclatante beauté de l’être, et la nécessité de la métaphysique.
Je suis très frappé de voir qu’à mille ans de distance, deux esprits supérieurs, renvoyant à l’être et à la métaphysique, renvoient aussi à Dieu. Nous pouvons, en effet, et sans effort, concevoir que l’être ne peut sortir du néant. Nécessairement, ce constat renvoie à l’existence du principe à l’origine de l’être, et à cette conclusion que du moins ne pouvant sortir le plus, il est nécessaire de même que ce principe soit personnel, Parole et tout-puissant.
C’est la raison pour laquelle, comme le dit Al-FĀRĀBĪ, il ne saurait y avoir de cité vertueuse conduisant à la félicité ultime, sans passer par ce contact intime avec le réel (ce qui nous résiste), à une réflexion métaphysique. Il est intéressant aussi de noter que ce grand philosophe fait appel à cette notion de félicité ultime, car, sans le savoir et plus de trois siècles avant Thomas d’AQUIN, il nous rappelle que la justification de l’action politique consiste à conduire l’homme à la fin qui lui est due : en l’occurrence la vie éternelle (je reviendrai là-dessus avec Claude TRESMONTANT.).
Monsieur PEILLON, qui se dit philosophe, devrait méditer ces deux penseurs (et d’autres avec eux). Mais il est tellement aveuglé par son idéologie, par son système de pensée, par son étroitesse d’esprit, par sa haine du catholicisme et du christianisme qu’il omet de se poser la question essentielle : pourquoi y-a-t-il quelque chose plutôt que rien ? Al-FĀRĀBĪ l’interpelle et De CORTE commence à lui répondre.
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3. INFORMATIONS DIVERSES.
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Voilà deux belles illustrations des citations du jour ! Dites-moi un peu en quoi la Ligue dite de Défense des Droits de l'homme défend l'homme en voulant supprimer les crèches des mairies. Dites-moi encore en quoi les programmes politiques sont vraiment des propositions faites en fonction d'une analyse expérientielle du réel et non pas en fontcion d'une idéologie !

Oui au Ramadan non à la crèche estime la Ligue de Défense des Droits de l’homme.

La triomphe de l’hypocrisie ! Le triomphe de l'idéologie ! La bêtise (définie par BERNANOS) élevée au rang de principe d'action. 

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Marketing et discours politique.




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