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Ce n’est pas l’ignorance qui nous
empêche de devenir vrai, c’est la lâcheté !
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1. LES CITATIONS DU JOUR.
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"Le […] mercredi 26 décembre
[…] Louis comparaît devant la Convention pour la seconde et dernière fois.
L’avocat de SÈZE se lève. Il est
jeune, plein de fougue maîtrisée. C’est lui qui, avant la déclaration de Louis,
prononcera la plaidoirie de la défense.
Il déroule, avec une précision
implacable, sa démonstration, montrant que le roi n’a jamais violé la lettre ou
l’esprit de la Constitution de 1791, usant seulement des droits qu’elle lui
avait consentis.
« Citoyens, conclut-il, je
cherche parmi vous des juges et je n’y vois que des accusateurs ! Louis
n’aura ni les droits du citoyen ni les prérogatives du roi… Citoyens je
n’achève pas, je m’arrête devant l’histoire. Songez quel sera votre jugement et
que le sien sera celui des siècles ! »
Louis prend la parole. Sa voix est
apaisée. Il ne tremble pas. « En vous parlant, peut-être pour la dernière
fois, je vous déclare que ma conscience ne me reproche rien et que mes
défenseurs ne vous ont dit que la vérité.
« Je n’ai jamais craint que ma
conduite fût examinée publiquement ; mais mon cœur est déchiré de trouver
dans l’acte d’accusation l’imputation d’avoir voulu faire répandre le sang du
peuple et surtout que les malheurs du 10 août me soient attribués.
« J’avoue que les gages
multipliés que j’avais donnés dans tous les temps de mon amour pour le peuple
et la manière dont je m’étais toujours conduit me paraissaient devoir prouver
que je craignais peu de m’exposer pour épargner son sang et devoir éloigner à
jamais de moi pareille imputation. »
[…].
Louis, ci-devant roi de France, dit
à MALESHERBES :
« Êtes-vous bien convaincu à
présent, qu’avant même que je fusse entendu, ma mort avait été jugée. »"
In
Max GALLO.
Révolution française. Le peuple et
le roi.
XO éditions, Paris, 2008, p. 367.
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(b) "MARAT exulte dans le
Publiciste de la République française :
« La tête du tyran vient de
tomber sous le glaive de la loi… Je crois enfin à la République.
« Le supplice [les caractères gras sont de votre serviteur] de Louis est
un de ces événements mémorables qui font époque dans l’histoire des nations…
Loin de troubler la paix de l’État il ne servira qu’à affermir non seulement en
contenant par la terreur les ennemis
du dedans mais les ennemis du dehors.
« Il donnera aussi à la nation
une énergie et une force nouvelle pour repousser les hordes féroces de
satellites étrangers qui oseront porter les armes contre elle."
Ibidem,
p. 377.
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2. COMMENTAIRES.
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Louis XVI n’a pas été jugé. Il a
été assassiné. Les invectives de ROBESPIERRE, les éructations de MARAT, pour ne
citer que deux des plus acharnés à la perte du roi ont largement précédé la
séance de comparution du Roi devant la Convention. Et MARAT parle bien du
supplice de Louis, ce qui est assez révélateur de sa pensée profonde. J’ai déjà
eu l’occasion de vous faire connaître la teneur de l’admirable testament du
monarque. Son comportement n’est pas celui d’un lâche, d’un poltron ou d’un
irrésolu. Il a limité, hélas, le nombre de cartouches mises à la disposition de
gardes suisses lors de la funeste journée du 10 août 1792. Ils ont été
massacrés, leurs femmes et leur enfants avec. Le comportement sadique, barbare,
de la populace aurait justifié l’usage de la force brutale. Louis XVI ne l’a
pas voulu. C’est que lui, à la différence de bien de nos politiciens
contemporains, aimait le peuple (qui apparaît dans les documents officiels sous
un vocable mis au pluriel et précédé d’un possessif : il est question de
« mes peuples », au sens légèrement différent). Il y a quelques
années, j’ai fait un billet sur le sort pitoyable de nombre de conventionnels
régicides, guillotinés, suicidés, proscrits.
On ne refait pas l’histoire. Et
comme Français, amoureux inconditionnel de ma patrie, je suis solidaire de
cette histoire car on m’a forcé à être solidaire des tueries, des proscriptions,
des exécutions de tous ordres en portant au pinacle de la justice, de la vérité
et de la liberté une farce macabre dont nous n’avons pas fini de payer les
effets.
Comme le dit CHATEAUBRIAND (que
rappelle Max GALLO) dans ses Mémoires
d’outre-tombe : "Passe maintenant, lecteur, franchis le fleuve de
sang qui sépare à jamais le vieux monde dont tu sors, du monde nouveau à
l’entrée duquel tu mourras. »
Guerre de 1870 et amputation du sol de la patrie.
Guerre de 1914-1918, 1300000 jeunes
gens morts pour la France.
Guerre de 1939-1945, et ces 200000
à 300000 morts, militaires ou civils.
Guerre du Rif, Guerre d’Indochine,
Guerre d’Algérie.
Voilà qui demande tout de même
qu’on réfléchisse aux raisons d’une telle fureur guerrière de la part des
gouvernants de la République.
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INFORMATIONS DIVERSES.
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Justice politique.
Il n’y a pas que le procès de Louis
XVI qui fut un procès politique. Jugez plutôt.
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Il est dommage que je ne vote point
à Paris.
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Séquence humoristique (merci à mon amid Dominique).
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