Pendant
quelques jours nous allons parler du livre remarquable de Jean-Jacques WALTER.
Il ne s’agit pas ici de critiquer le Coran, livre sacré pour des centaines de
millions d’homme. Il s’agit de lui appliquer, comme l’ont fait les exégètes
chrétiens pour la Bible, des méthodes d’étude historico-critiques,
philologiques et philosophiques, de façon à en avoir une meilleure
compréhension. Je vous prie de pardonner la longueur inhabituelle des
commentaires, qu’il convient de lire en entier pour se faire une opinion.
-
Rien n’est plus facile que de prêcher la vérité. Le
miracle, c’est de la faire aimer.
-
1. LA
CITATION DU JOUR.
-
La thèse
officielle ACTUELLE de l’islam est celle du Coran incréé.
"Cette
thèse repose sur deux affirmations :
La
première stipule qu’Allah a écrit lui-même le Coran avant la fondation du
monde.
La
seconde stipule qu’Allah l’a écrit en arabe parce que « Allah parle arabe
avec les anges depuis avant la fondation du monde. » (L’univers a été créé
il y a quatorze milliards d’années, et la langue arabe s’est formée il y a
quinze siècles.)
La
thèse du Coran incréé a subi bien des avatars. Elle apparaît vers 750, s’impose
vers 800, est récusée de 833 à 847, redevient acceptable en 847. Dans la
seconde moitié du IXe siècle, elle devient de plus en plus
contraignante, et à partir de 920 et jusqu’à aujourd’hui tout musulman qui la
conteste devient apostat et mérite la mort. La justification de ces dates est
précisée dans le chapitre8, paragraphe 8.7."
Dans
la note 8 de ce chapitre, figurent ces précisions :
"Al
MAMÛN régna de 813 à 833. Il a décidé à la veille de sa mort, d’imposer les
idées mu’tazilites et pour cela d’interdire la thèse du Coran incréé. Al MU‘TASIM,
le calife suivant, a maintenu l’interdiction pendant son règne, de 833 à 842,
et Al WÂTHIQ, le suivant, pendant le sien, de 842 à 847. Le calife suivant,
Al-MUTAWAKKIL, a abrogé l’interdiction."
In
Jean-Jacques
WALTER.
Le
Coran révélé par la théorie des codes.
Studia
arabica XXII. Pages 22 et 23.
Éditions
de Paris, Versailles, 2014. (Livre distribué par la librairie Téqui, 8 rue de
Mézières, Paris.)
-
2. COMMENTAIRES.
-
Il
convient de noter que le dogme du Coran incréé ne date pas de MAHOMET, mais s’est
imposée peu à peu, a même été contestée par de prestigieux califes fatimides,
et a finalement été imposée au prix d’une contrainte terrible, puisque la nier
conduisait inéluctablement à la mort pour apostasie. Il est intéressant de souligner aussi que le courant mu’tazilite réfute la thèse du Coran incréé, la jugeant
irrationnelle, et fait une très grande part à la raison, à l’ascétisme, la
logique, en s’inspirant sans doute de la philosophie grecque. Dans le billet
consacré aux versets abrogés et aux versets abrogeants, on peut voir qu’un
nigérian qui proposait de contester cette interprétation a été pendu pour apostasie.
Une observation très importante permet à Jean-Jacques WALTER de dater
certains versets, qui au nombre de 135, ont probablement été écrits entre 833
et 842, parce que ce sont des versets où ce n’est pas Allah qui parle, mais un
homme, et que ces versets ne sont pas précédés de la mention : « Dis »,
que l’on trouve dans 315 versets porteurs d’une parole humaine et non divine, une
mention qui permet ainsi de soutenir la thèse du Coran incréé. Ils ne peuvent
donc dater que de la période où cette thèse a été imposée. Quant aux 135 autres
qui sont porteurs d’une parole humaine et non pas divine (exemple : Seigneur ! Ne laisse pas dévier nos cœurs
après que tu nous a guidés) ils ne peuvent pas avoir été prononcés par
Allah qui se serait alors adressé à lui-même, et dont le cœur aurait dévié, ce
qui est strictement impensable d’un Dieu tout puissant et transcendant. Il faut
qu’ils aient été écrits pendant la période où la thèse du Coran incréé n’était
pas un dogme, c’est-à-dire entre 833 et 847. Ces versets n’ont pas été
supprimés, car il aurait fallu détruire tous les exemplaires pré-existants du
Coran, et, en rajoutant le fameux Dis !
souligner qu’ils étaient des adjonctions postérieures et tardives.
Ce
constat ne ruine aucunement le caractère sacré que les pieux musulmans
attribuent au Coran. Nous savons bien, par exemple, que le livre du prophète
Isaïe a eu au moins trois auteurs et que sa rédaction s’est étendue du VIIIe
au VIe siècle. Cela ne nous empêche pas, nous chrétiens, ni les
juifs, de dire que ce livre est bien la Parole de Dieu, convoyée par la bouche
de plusieurs hommes.
-
3. REVUE
DE PRESSE PAS BIEN-PENSANTE.
-
Le
politiquement correct a encore gagné !
MAURRAS
détestait les Allemands. Mais il fut fidèle au maréchal PÉTAIN (qui n’est pas
ma tasse de thé, certes) et la fidélité est une vertu assez peu répandue.
J’ai
déjà dit que je désapprouvais les caricatures de Charlie Hebdo sur les
religions et spécialement sur la religion catholique. Mais les gauchos
islamophiles, et islamophiles de l’islam le plus extrême, ont eu raison de ceux
qui voulaient étudier les écrits de de Charb, lequel a payé de sa vie sa
liberté de ton.
-
Crise
de la modernité !
Nous
payons notre refus de Dieu. Et après nous nous plaignons que des hommes venus d’un
autre horizon que celui de l’Occident matérialiste défendent à leur manière la
transcendance divine.
Et
cet article illustre le vide métaphysique de l’Occident post-chrétien et
justifie l’angoisse identitaire des chrétiens.
-
Voilà
un exemple de la décomposition morale d’une société sans Dieu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire