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Philippe,
un ami qui m’est très cher et que je connais depuis plus de 60 ans, m’encourage
à continuer à vous informer factuellement, sans esprit de polémique sur le
Coran, la genèse de l’islam et les fractures qui sont en train de le briser en
morceaux irréconciliables.
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Rien n'est plus facile que de prêcher la vérité. Lemiracle c'est de la faire aimer.
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1. LA
CITATION DU JOUR.
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Elle
est extraite d’un livre remarquable d’Alfred-Louis de PRÉMARE, intitulé Les fondations de l’islam. Entre écriture et histoire. Collection Points, série histoire, N°H407,
Éditions du Seuil, Paris 2002. Comme la citation que je donne est celle d’un
auteur musulman, SAMHŪDĪ, tiré d’un ouvrage titré Wafā, c’est la référence de ce passage que je donnerai. Il a été traduit
par A.-L. PRÉMARE. En dépit de la difficulté de lecture des noms arabes, je
vous demande un petit effort pour en comprendre l’enjeu et l’importance.
"D’après
Muhriz Ibn Thābit, mawlā (gardien,
garant, [note du transcripteur]) de Salama Ibn ‘Abd-Al-Malik (5ème calife), qui le tenait de
son père qui disait :
J’étais
parmi les gardes d’al-Hajjāj b. Yusuf. Hajjāj écrivit les codex (du Coran).
Puis il les envoya dans les capitales. Il en envoya un à Médine. Les gens de la
famille de ‘Othmān réprouvèrent cela : « On leur dit : Sortez
le Codex de ‘Othmān qu’on le lise. » Ils répondirent : « Il a
été détruit lors de l’assassinat de ‘Othmān » (‘Othmān est le 3ème
calife. [Note du transcripteur].)
Muhriz
ajoutait : j’ai appris que le codex de ‘Othmān était entre les mains de
Khālid b. ‘Amr b. ‘Othmān. Et, dit-il, lorsque al-Mahdī accéda au califat
(il s’agit d’un calife abasside ; [note du transcripteur]), il envoya un
codex à Médine. C’est celui que l’on récite aujourd’hui. On écarta le codex d’al-Hajjāj.
Il est dans le coffre qui est derrière la chaire.
Ibn
Zabāla a dit : Mālik Inb Anas a dit :
Al-
Hajjāj envoya des codex dans les grandes villes. Il en envoya à Médine. Il fut
le premier à envoyer des codex dans les villes. Celui qu’il envoya à Médine
était dans un coffre à la droite du portique qui avait été construit pour
indiquer là où se trouvait le prophète. On l’ouvrait et on y lisait la prière à
l’aube. Quant à al-Mahdī, il envoya des codex de grand prix qui furent placés
dans un coffre et l’on en écarta le codex d’al- Hajjāj. On fit des pupitres
pour lire les codex d’al-Mahdī, et on le plaça dans la travée qui est à la
droite de la chaire."
(Sur
‘Othmān, lire https://www.herodote.net/17_juin_656-evenement-6560617.php)
In
SAMHŪDĪ.
Wafā etc. (وفاء الوفا
بأخبار دار المصطفى),
II, 667-668. [Je n'ai fait que recopier le titre de l'ouvrage en arabe ; je ne pratique pas, hélas, cette langue.] La traduction de ce passage figure page 460 du livre de PREMARE.
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2. COMMENTAIRES.
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SAMHŪDĪ
a vécu la majeure partie de sa vie au quinzième siècle. Son histoire de la
ville de Médine d’où est extraite la citation est donc très postérieure aux
premières années des Califes. Néanmoins, SAMHŪDĪ nous apprend des choses très
importantes car on considère que ses informations sont relativement fiables.
(a) Il
existait des codex écrits du Coran, au temps qui ont suivi la mort de MAHOMET, et l’argument
selon laquelle seule la tradition orale avait permis de transmettre ses dits,
faits et gestes ne paraît pas très établi. Ou, plus exactement, ce que rapporte la tradition orale est éminemment soumis à caution, quand la chaîne de transmission (isnad) s'achève deux siècles après la naissance de ladite tradition. Ces faits et gestes avaient été écrits sur des
morceaux de cuir, des tessons de poterie, des éclats de pierre, des papyrus,
sans qu’on sache très bien si ces écrits (qui ont été systématiquement
collectés et détruits notamment par le fameux ‘Othmān) étaient des relevés
pris sur le vif, ou des reprises de ce qui se disait à propos du prophète (qui
n’était pas encore prophète mais messager). On a tout lieu de penser qu'une partie des témoignages écrits a été écartée du Coran pour des raisons politiques et remplacée par ce que disaient les traditions orales.
(b) Il
existait des versions différentes de ces codex. Et ‘Othmān a privilégié le
sien en écartant celui d’al-Hajjāj.
(c) Néanmoins,
il y avait bien une tradition orale portant sur l'existence de codex écrits, comme l’indique
le membre de phrase : « Ibn Zabāla a dit : Mālik Inb Anas a
dit : ».
Nous
pouvons penser que la genèse du Coran a été longue, entrecoupée de controverses
et associée à des violences, avant que ne s’impose une version expurgée, la
version finale que nous connaissons aujourd’hui.
Mais
nous reviendrons demain sur la réaction d’al-Hajjāj qui apporte quelques bémols à la
conclusion provisoire de ce commentaire.
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3. REVUE
DE PRESSE ÉBOURIFFANTE, IRRITANTE, ESPÉRANTE !
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Jean-Claude
MICHÉA, un homme qui pense.
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Non
seulement la Bobote est aveugle et sourde, mais elle est ignoble (au sens
étymologique du terme : dépourvue de toute noblesse de coeur).
ou
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Il
y a un commencement de la fin à tout.
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Une
vidéo formidable.
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Bain
de foule en pénurie d’eau !
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Défendre
la liberté !
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Jésus,
lumière d’Orient et d’Occident.
Et
cette nouvelle qui nous vient du Bengladesh.
Elle confirme tout ce que mes
deux précédents billets disent de l’influence du christianisme dans les pays
musulmans.
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Et
je trouve juste la défense de la jeune chanteuse Mennel par un site catholique
d’information, tant que je ne serais pas assuré que c’est une provocatrice, ce que j'ignore pour l'instant.
Si elle l'est, alors il est normal qu'elle ait quitté le concours. Si elle ne l'est pas c'est une injustice qui nourrira durablement les rancoeurs.
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