vendredi 9 février 2018

09 février 2018. Nouvelles de la Dissidence. On a perdu le Coran initial.

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Toujours avec Jean-Jacques WALTER, nous poursuivons l’examen scientifique et impartial du texte actuellement reçu du Coran. Il me paraît nécessaire de faire ici une importante remarque. Les conclusions de WALTER et son étude ne sont nullement dirigées contre l’islam. Elles sont factuelles et elles doivent pousser les esprits non prévenus, qu’ils soient musulmans, chrétiens, juifs ou athées à se poser quelques questions auxquelles il est impossible d’échapper, le seules qui permettent du reste d’échapper aux interprétations salafistes ou wahbabites du Coran. En effet, si l’on accepte avec elles la thèse du Coran incréé, et celle des versets abrogeants et abrogés, alors il nous faut conclure que l’islam dans cette version est parfaitement irrecevable chez nous et il convient de le combattre par tous les moyens. Mais pour les autres interprétations, il reste la discussion courtoise et factuelle. Et il y a des faits incontournables. Si tous les musulmans partagent la thèse du Coran incréé et des versets abrogeants et abrogés, alors, je le dis avec regret mais fermement, l'islam ne peut être la religion qu'elle prétend être.
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Rien n’est plus facile que de prêcher la vérité. Le miracle c’est de la faire aimer.
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1. LA CITATION DU JOUR.
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"Un certain nombre d’islamologues occidentaux, mais non pas tous, pensent que le Coran n’a pas été rédigé en une seule fois, par un auteur unique, mais par un grand nombre de rédacteurs, sur une durée de plus de deux siècles. Jusqu’à la présente thèse, il n’y avait pas de preuve de ce point de vue, mais seulement des présomptions. Les voici.

La première est que tous les textes qui racontent l’action de MAHOMET et la formation de l’islam datent de deux siècles au moins après sa mort, et souvent jusqu’à trois. L’histoire officielle de MAHOMET, la Sīra d’Ibn HIS̆ĀM, a été écrite 200 après la mort de MAHOMET. Les paroles et actions de MAHOMET, les hadiths, sont rapportées par des recueils. Il y a environ deux millions de hadiths répertoriés. Les théologiens musulmans considèrent qu’un peu moins de 20 000 sont authentiques. Les deux recueils tenus par les musulmans les plus exacts sont ceux de al-BUḪĀRĪ et de MUSLIM, écrits l’un et l’autre 240 ans après la mort de MAHOMET. Les autres sont plus tardifs.

Les théologiens musulmans ne nient pas ces dates tardives, mais disent que ces écrits s’appuient sur des traditions orales réputées certaines car appuyées sur des chaînes de témoins appelées isnād : Ahmad a entendu dire par Ibrāhīm, qui le tenait de Mus̩t̩fā, etc. De ces témoins successifs, on ne sait le plus souvent presque rien. Quelques recueils biographiques, dont le plus ancien est le Kitāb al-t̩abaqāt al- kabīr ou Grand livre des classes, d’Ibn SA‘D, donne des indications sur ces témoins. Cet auteur est considéré comme fiable par les exégètes musulmans. Toutefois, il a écrit son livre plus de deux siècles après les faits, lui aussi à partir de traditions orales. Ce livre fait présumer l’existence de traditions orales deux siècles après la mort de MAHOMET, mais ne prouve rien quant à leur éventuelle exactitude.
Une seconde difficulté entache la crédibilité des documents musulmans : tous les documents musulmans écrits pendant les deux siècles qui ont suivi l’action de MAHOMET ont disparu. Il existe des preuves de l’existence de ces documents antérieurs, des VIIe  et VIIIe siècles, car avant de disparaître, certains sont cités dans des ouvrages du IXe  siècle.
Nous avons vu les deux raisons qui jettent la suspicion sur la disparition des documents musulmans originaux : dans la même région du monde, à la même époque, les textes grecs, latins, hébreux, coptes, arméniens, géorgiens et araméens n’ont pas disparu. De plus l’islam est une norme sociale fixant la structure et assurant la solidité de l’Empire musulman, et un projet politique justifiant les guerres de conquêtes. C’est ainsi un outil politique, qui fut de ce fait étroitement contrôlé par les califes."
In
Jean-Jacques WALTER.
Le Coran révélé par la théorie des codes.
Studia arabica XXII. Pages 85 et 86.
Éditions de Paris, Versailles, 2014. (Livre distribué par la librairie Téqui, 8 rue de Mézières, Paris.)
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2. COMMENTAIRES.
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Ce passage fait état de remarques issues d’un chercheur occidental. Mais il s’appuie sur des sources reconnues par les théologiens musulmans eux-mêmes. La question des hadiths est particulièrement importante : il n’y a pas, chez les musulmans sunnites tout au moins, de hiérarchie de clercs, dont l’un au moins serait doté du pouvoir de trier ce qui est juste et ce qui ne l’est pas et aurait l’autorité nécessaire et reconnu de tous, pour imposer ses normes. Il serait injuste, cependant, et faux, de nier qu’il existe sans doute un certain accord général sur un socle minimum de hadiths reconnus par tous les croyants. Mais c’est aux marges, dans cette zone grise et discutée des faits et gestes controversés, reçus ou interprétés diversement que se joue la terrible bataille entre les « durs » qui ont une interprétation littérale et fondamentale du Coran et les « purs » qui font passer (comme le font les Soufis) l’amour de Dieu et des hommes avant la révérence à un texte dont on sait avec certitude qu’il a été tronqué, altéré, et arrangé à des fins politiques.
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3. REVUE DE PRESSE BIZARRE, INSOLENTE, INÉDITE.
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A lire absolument ! (Contribution de Chantal DELSOL et de Rémi BRAGUE).

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Une illustration du danger du wahhabisme, une forme purement politique de l’islam.

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Le politiquement correct a encore sévi !

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Ah, comme j’aime cet homme, un remarquable penseur ! J’ai nommé Rémi BRAGUE.

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Monsieur COLLOMB a entièrement raison. Voilà un homme de bon sens.

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Moi je n’aurais pas eu la patience du correspondant de Décathlon.

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Je me félicite de cette décision.

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Encore heureux !



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