"On prend vraiment les gens pour des
imbéciles et, en plus, ça marche !" — dit Raphaël ENTHOVEN, ce « philosophe », sur les ondes de je ne sais plus quelle radio à propos du dernier miracle
reconnu de Lourdes.
Je
vais répondre à ce monsieur d’une part par la voix tonitruante de Léon BLOY, et
d’autre part par toute petite voix d’un homme qui s’intéresse depuis longtemps
à la neurobiologie, ma voix personnelle.
Bloy identifie en cet homme sceptique un imbécile.
"Il n’existe pas en France un seul
imbécile qui ne soit persuadé que le christianisme est une saleté qu’il importe
de balayer avec la plus extrême promptitude. À ce point de vue,
l’anticléricalisme serait comme un département de la voirie européenne." (In
Léon BLOY. Propos d’un entrepreneur de démolitions. Tresse, Éditeurs,
Paris, 1884, page 217.)
Je dirai
alors que monsieur Enthoven est le cantonnier-chef des éboueurs universels de
la moribonde Europe et qu’il se déshonore, qu’il offense sa propre
intelligence. Il a le droit de douter du caractère miraculeux ou surnaturel,
pas celui de nier une guérison parfaitement imprévisible.
De quoi s’agit-il ?
Une religieuse, sœur Bernadette MORIAU est atteinte depuis 1960 du syndrome de
la queue de cheval. La maladie évolue et sœur Bernadette ne peut pratiquement plus
marcher. Ce syndrome est une atteinte pluri-radiculaire des racines sacrées et
lombaires des nerfs rachidiens, par compression non traumatique. La maladie
doit être diagnostiquée le plus tôt possible et nécessite une prise en charge
urgente. La patiente est devenue invalide et ne peut se déplacer sans aide et
sans être appareillée. Certains cas, et j’en connais un, peuvent être opérés
avec succès, à condition d’être traités immédiatement. Ce n’est pas le cas de
la sœur MORIAU qui, pourtant a été opérée à quatre reprises sans succès. Je
connais un autre cas, strasbourgeois, d’une femme qui souffre de ce syndrome et
peut à peine marcher, même en s’aidant de béquilles. Sœur MORIAU va à Lourdes
sans avoir la moindre volonté de demander sa guérison. Rentrée de Lourdes sans
amélioration de son état, quelques jours après son retour, le 11 juillet 2008,
elle ressent qu’elle est guérie, se débarrasse de ses appareils et marche
parfaitement normalement, avec ce détail anatomique surprenant, le retour de l’un
de ses pieds, qui avait pris une position anormale, dans une position parfaite.
Aucun
médecin ne peut expliquer la guérison instantanée, totale et durable de la
malade.
Mes pauvres lumières valent mieux que le maigre éclat de la lanterne sourde de Raphaël !
Depuis plus
de trente ans, je travaille en compagnie d’anciens élèves devenus des amis, à
conduire des recherches sur ces maladies neurologiques, acquises ou
héréditaires. Je n’ai pas pondu comme monsieur ENTHOVEN des dizaines de livres
tous plus incompréhensibles les uns que les autres pour un lecteur éduqué. Mais,
car il y a un mais, j’ai personnellement publié plus de 120 articles
internationaux dans des journaux à comité de lecture, et mes travaux ont été cités
plus de 3000 fois ; la plupart porte sur des maladies neuromusculaires ou neurodégénératives ; 3000 citations, ce n’est extraordinaire, là il ne faut pas se tromper, et ça ne
témoigne pas d’une énorme notoriété ; c’est simplement l’indice que ces
publications ont été lues, comprises et perçues comme apportant des
informations nouvelles et intéressantes à la communauté scientifique.
J’ai, en
compagnie de mes élèves, mis au point des méthodes originales de culture de
neurones sensitifs ou moteurs et de cellules de Schwann ; nous savons
reproduire la myélinisation de ces neurones, nous connaissons les conditions qui
leur permettent de survivre très longtemps dans des flacons de culture. Ca prend du temps, et jamais un ange du Seigneur n'est venu nous aider pour raccourcir les délais de culture. Celle-ci n’est
pas simple, croyez-moi. Bref, il me semble avoir sur le sujet de ce miracle des
lumières plus fortes que celle de monsieur ENTHOVEN… Mais il paraît que l’Église,
à laquelle j’ai le bonheur immense d’appartenir, me prend pour un imbécile et
me fait croire n’importe quoi. J'ai l'immense fierté de faire partie de la cohorte des imbéciles enthovéniens. Lui a le malheur de faire partie des imbéciles bernanosiens.
Oui, oui et oui, en accord avec mon cher Léon, je dis que Raphaël est un imbécile de l’espèce
si bien définie par Georges BERNANOS : il fait partie de la race des
intellectuels médiatiques.
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