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Au lieu d’un château fort dressé au milieu des terres,
pensons plutôt à l’armée des étoiles jetées à travers le ciel.
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LES
TROIS ÉCOLES.
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"Les
écoles de philosophie moderne, matérialiste ou éclectique [l’auteur désigne
ainsi les philosophies relativistes], ont fait la philosophie de l’homme individuel, du moi, qui joue un si grand
rôle dans leurs écrits ; j’ai voulu faire la philosophie de l’homme
social, la philosophie du nous, si je
peux ainsi parler, et ces deux pronoms, moi et nous, distinguent parfaitement
les deux manières différentes de philosopher.
Qu’on
y prenne garde, cependant ; jamais ce moi,
mille fois répété, ne peut être ni dire nous,
et quel est le moi qui puisse dire nous,
si ce n’est le moi général, un moi pouvoir, un homme enfin qui représente les autres ; l’homme roi dans une société, l’HOMME DIEU dans l’univers ?"
In
Œuvres
de M. de BONALD. Tome XII.
Démonstration
philosophique du principe constitutif de la Société. Introduction.
Librairie
d’Ad. Le Clère et Cie, Paris, 1830. (Page 64.)
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COMMENTAIRES.
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Il
est de bon ton de reléguer les œuvres du vicomte de BONALD au magasin des
ringardises. En vérité, c’est un excellent philosophe ; sa langue est
limpide et ses idées, fondées sur l’intuition, la tradition, le bon sens, et l’évangile,
sont souvent extrêmement justes. Mais on préfère enseigner à nos jeunes têtes
la philosophie des déconstructeurs, essentiellement relativiste, ou celle des
matérialistes, désespérante et ténébreuse, plutôt que de comparer les trois types de philosophies, et
notamment leurs conséquences politiques. BONALD en dégage une qui est essentielle :
les philosophies matérialiste et relativiste sont des philosophies de l’individu
coupé des relations avec les autres, avec la nature, et avec la transcendance
(quelle que soit la forme ou le nom qu’on donne à cette dernière). Il en
résulte un système parfaitement individualiste, qui faute d’être ancré dans des
valeurs stables, transhistoriques et transpatiales, obligent les pouvoirs publics à réguler sans
cesse par des lois souvent contestables, et toujours contestées, les comportements des individus, sans
considération pour les personnes, sujets sociaux en relation avec autrui. Là
git, me semble-t-il les raisons profondes de la crise que traverse notre
malheureuse patrie : ses dirigeants confondent plaisir et bonheur, ordre
imposé et ordre accepté, autorité de service et pouvoir de contrainte. Et les
choses ne vont pas aller en s’arrangeant.
Que
le parieur se souvienne de cette parole du Maître : le serviteur n’est pas
au-dessus de son Maître, et l’on sait ce qu’il est advenu au Maître, Lui qui
était sans péché.
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