mardi 19 mars 2019

Dimanche 17 mars 2019. Nouvelles du pari bénédictin : philosophie du moi ; philosophie du nous, ou la condamnation d'un système politique


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Au lieu d’un château fort dressé au milieu des terres, pensons plutôt à l’armée des étoiles jetées à travers le ciel.
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LES TROIS ÉCOLES.
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"Les écoles de philosophie moderne, matérialiste ou éclectique [l’auteur désigne ainsi les philosophies relativistes], ont fait la philosophie de l’homme individuel, du moi, qui joue un  si grand rôle dans leurs écrits ; j’ai voulu faire la philosophie de l’homme social, la philosophie du nous, si je peux ainsi parler, et ces deux pronoms, moi et nous, distinguent parfaitement les deux manières différentes de philosopher.
Qu’on y prenne garde, cependant ; jamais ce moi, mille fois répété, ne peut être ni dire nous, et quel est le moi qui puisse dire nous, si ce n’est le moi général, un moi pouvoir, un homme enfin qui représente les autres ; l’homme roi dans une société, l’HOMME DIEU dans l’univers ?"
In
Œuvres de M. de BONALD. Tome XII.
Démonstration philosophique du principe constitutif de la Société. Introduction.
Librairie d’Ad. Le Clère et Cie, Paris, 1830. (Page 64.)
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COMMENTAIRES.
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Il est de bon ton de reléguer les œuvres du vicomte de BONALD au magasin des ringardises. En vérité, c’est un excellent philosophe ; sa langue est limpide et ses idées, fondées sur l’intuition, la tradition, le bon sens, et l’évangile, sont souvent extrêmement justes. Mais on préfère enseigner à nos jeunes têtes la philosophie des déconstructeurs, essentiellement relativiste, ou celle des matérialistes, désespérante et ténébreuse, plutôt que de comparer les trois types de philosophies, et notamment leurs conséquences politiques. BONALD en dégage une qui est essentielle : les philosophies matérialiste et relativiste sont des philosophies de l’individu coupé des relations avec les autres, avec la nature, et avec la transcendance (quelle que soit la forme ou le nom qu’on donne à cette dernière). Il en résulte un système parfaitement individualiste, qui faute d’être ancré dans des valeurs stables, transhistoriques et transpatiales,  obligent les pouvoirs publics à réguler sans cesse par des lois souvent contestables, et toujours contestées, les  comportements des individus, sans considération pour les personnes, sujets sociaux en relation avec autrui. Là git, me semble-t-il les raisons profondes de la crise que traverse notre malheureuse patrie : ses dirigeants confondent plaisir et bonheur, ordre imposé et ordre accepté, autorité de service et pouvoir de contrainte. Et les choses ne vont pas aller en s’arrangeant.
Que le parieur se souvienne de cette parole du Maître : le serviteur n’est pas au-dessus de son Maître, et l’on sait ce qu’il est advenu au Maître, Lui qui était sans péché.

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