Voilà
pourquoi je ne veux pas de cette Europe-là !
-
L’EUROPE ET L’ASSERVISSEMENT DES PATRIES À LA FINANCE.
L’EUROPE ET L’ASSERVISSEMENT DES PATRIES À LA FINANCE.
-
"La
troïka était née et avait grandi à Athènes, mais cette fois-ci elle s’apprêtait
à aller à Paris pour contrôler le budget national français. La rigueur imposée
à la Grèce n’avait rien à voir avec la Grèce. La menace révélée par Benoît [CŒURÉ ;
un haut fonctionnaire français de la BCE] au moment où Michel [SAPIN] se récriait
contre Wolfgang [SCHÄUBLE] n’avait rien à voir avec nos banques. C’était un
signal que Wolfgang SCHÄUBLE envoyait à Paris : si la France voulait l’euro,
il fallait qu’elle renonce à sa souveraineté sur ses déficits budgétaires. Tout
cela découlait d’une même logique, une logique tordue qui endommagerait l’Union
européenne à jamais, mais une logique. Une chose m’intriguait : la
connivence entre Benoît et Michel qui se résignaient à l’asservissement du
gouvernement français au moment où ils participaient à l’asservissement du
nôtre."
In
Yanis VAROUFAKIS.
Conversations entre adultes. Dans les
coulisses secrètes de l’Europe. Traduit de l’anglais par Cécile DUTHEIL de la
ROCHÈRE avec Abel GERSHENFELD.
Les Liens qui libèrent, Paris, 2017. (Page
374.)
-
IL
FAUT BIEN COMPRENDRE…
-
Il
est évident qu’aucun gouvernement n’a envie de se mettre à dos les gouvernés. D’où
vient donc cet acharnement du nôtre à imaginer des taxes et des impôts qui
augmentent la pauvreté des plus pauvres ? La réponse est très simple. Nous
avons des dettes énormes. Et ça ne plaît pas aux Allemands (enfin, à certains d’entre
eux). Sortir de l’euro aurait, disent nos hommes politiques des conséquences
terribles sur les échanges et le commerce. Fort bien. On voit en effet que
sortir de l’Europe pose de très grands problèmes à la Grande-Bretagne. Mais c’est la faute de la Grande-Bretagne qui
n’a pas su anticiper la solution à apporter aux difficultés prévisibles du
Brexit.
Les
Anglais veulent se gouverner eux-mêmes. Je les comprends, et les approuve. L’Europe
en son actuelle formule favorise donc les échanges, nous dit-on. Mais où vont
donc les bénéfices tirés de cette conjoncture favorable ? Et pourquoi
faut-il que le poids de la dette soit posé sur les épaules des plus modestes
quand ils travaillent ? Pourquoi faut-il dilapider, en connaissance de
cause, des milliards d’euros pour des fortunes placées à l’étranger et dont les
propriétaires ne payent pas un centime d’impôts dans leur pays d’origine, des
milliards d’euros pour payer des retraites à des milliers de centenaires
algériens (ce dont la cours des comptes s’est émue), des milliards d’euros
versés à des propriétaires de fausses cartes vitales, des milliards d’euros à
des clandestins logés et nourris aux frais des plus pauvres alors qu’ils n’ont
aucun droit légitime à bénéficier sans conditions de ces prestations. Non
décidément, on ne peut pas accepter de faire peser sur les classes moyennes le
poids d’une dette terrifiante, tandis que les grands groupes bénéficient eux,
de la libre circulation des biens et des capitaux.
Non,
définitivement non. Yanis VAROUFAKIS décrit minutieusement le processus qui a
réduit à la misère le peuple grec, à l’exception des oligarques et de quelques
hauts fonctionnaires, corrompus. Cet homme est d’une grande probité. Et je me
moque éperdument qu’on le taxe de marxiste. Il aimait l’Europe ; il
défendait la véritable démocratie ; on l’a diffamé, il s’est heurté à l’inflexible
mur de l’argent, celui sur lequel s’est construit une Europe bien éloignée de
ce que l’on rêverait qu’elle fût. Oui, le beau rêve est brisé !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire