dimanche 31 mars 2019

Dimanche 31 mars 2019. L'Adorable Face, dans les ordures de Charlie Hebdo !


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EN RÉPONSE AUX ESPRITS FORTS.
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Charlie Hebdo a cru malin de faire une couverture ignoble où le Christ crucifié est abominablement représenté.
Voici ce que lui répondent Philippe MURAY et Léon BLOY :

"Un écrivain religieux a le nez particulièrement creux pour renifler dans la puanteur du dépotoir politique mêlé au charnier des organes une odeur de Dieu très spécifique, celle de la catastrophe de la transcendance décrochée précipitamment en immanence : « Si vous avez besoin de mon Fils, cherchez-le dans les ordures. »"
In
Philippe MURAY.
Rejet de greffe. Exorcismes spirituels I. Essais. Quatrième tirage.
Les Belles Lettres, Paris, 2010. (Page 193.)
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COMMENTAIRES.
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Après tout je n’ai aucune raison de me sentir inféodé ou inférieur à ces dessineux qui ne respectent rien. Et j’ai l’audace de dire que c’est dans la bassesse même de leurs dessins que je puis trouver l’adorable Face du Sauveur. Il n’a pas retenu jalousement le rang qui l’égalait à Dieu, et vous, les blasphémateurs, vous aurez, comme tous les êtres, au Ciel et sur la Terre, à vous prosterner devant sa Majesté. Car vous mourrez, n’en doutez pas. Il vous est sans doute agréable de vous moquer des croyants, de tous les croyants. Nombre de vos amis ont payé de leur vie, d’une manière terrible, dramatique et injuste, le fait d’avoir franchi la barrière de la décence et du respect dus à tous les êtres humains, sans distinction de sexe, de couleur, de race ou de religion. Mais les chrétiens n’utilisent pas armes de la violence et du sang. Vous le savez. Ce sont des cibles faciles. Ah ! Je me sens pris d’une irrésistible colère devant ces imbéciles, et si j’avais devant moi l’auteur de ce dessin torcheculatif (selon l’adjectif forgé par notre bon Léon), je n’hésiterais pas à lui dire ce que je pense de sa lâcheté (à vaincre sans péril...). En vérité, je le plains. Il illustre vraiment la catastrophe de la transcendance décrochée en immanence. Et je suis tout prêt à débattre publiquement avec lui pour lui faire part de ma manière de voir et, peut-être, de l'amener à réfléchir à sa bassesse de vue.

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