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Au lieu d’un château fort dressé au milieu des
terres, pensons plutôt à l’armée des étoiles jetée à travers le ciel.
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MARCEL
LEGAUT OUVRE UNE VOIE POUR L’AVENIR DE L'EGLISE.
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"Le
bon sens, aidé de l'ambition, voulait jusqu'ici que seuls « les
meilleurs » dirigent. La sagesse et les nécessités de l'avenir demandent
maintenant un nouveau service social des meilleurs, complémentaire de l'autre
et qui consiste à « être le dernier… à devenir le bon humus qui donne au
terroir sa valeur profonde et fait sa renommée ». Mais à qui donc se
proposera un tel renoncement, sans nul doute héroïque; LÉGAUT répond : « à des
familles chrétiennes qui continueront ainsi la tradition ascétique et
monastique la plus ancienne et la renouvelleront »."
In
Thérèse
DE SCOTT.
Marcel
Légaut. L'œuvre spirituelle. (Collection «Questions spirituelles»).
Aubier,
Paris, 1984. (Page 95.)
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COMMENTAIRES.
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Ainsi
que mes fidèles lecteurs le savent, j’ai une admiration profonde pour des
THIBON, des LANZA del VASTO ou des LEGAUT qui ont suivi la voie du renoncement
ascétique, et qui, fidèles à leur vocation divine, ont vécu du travail de la terre,
pauvrement, et pourtant richement.
Dans
le commentaire que fait Thérèse de SCOTT des pensées de Marcel LEGAUT, il y a
cet appel aux familles chrétiennes qui continueront la tradition ascétique la
plus ancienne et la renouvelleront. J’en connais, et elles m’offrent un
admirable exemple de foi, de charité et de dépouillement. C'est aussi une manière de répondre à la situation sociale actuelle : les grands et les puissants doivent se mettre au service des plus petits.
L’Église
traverse une crise terrible. La vision de Léon XIII est en train de se
réaliser. Le Prince de ce monde en a saisi une partie, comme il a déjà plongé
dans les ténèbres l’humanité qui a rejeté Dieu. Il me paraît évident que
l’Église dans sa forme actuelle, celle que j’ai connue du temps de mon enfance
et de mon adolescence, est condamnée à disparaître. Où sont passé les dimanches
où les fidèles se pressaient à la messe, au point de devoir rester debout au
fond des églises ? Où sont passés ces voyages dominicaux où l’on était
assuré « d’attraper une messe en route » en traversant les bourgs et
les villages encore desservi par un curé ? Que sont devenus ces grandes
processions de la Fête-Dieu, ou des enfants endimanchés jetaient des pétales de
rose qu’ils puisaient dans une sorte de boîte toute garnie de tissu blanc et
qu’ils portaient accrochés à leur cou par un large galon de même couleur, au passage du Saint- Sacrement ?
Les
formes extérieures de la piété populaire ont été piétinées par les esprits
forts, les savants, ceux qui savent tout mais ne savent que ça. Car la foi, la
vraie, était surtout celle du peuple. Léon BLOY mais aussi BERNANOS, ont bien
montré l’hypocrisie d’une partie de la bourgeoisie d’alors qui se disait
chrétienne, mais ne l’était que des lèvres. Aujourd’hui, il n’y a plus
d’hypocrites. Il y a surtout des renégats, des apostats, des indifférents, ou
des hostiles. Et il faut beaucoup de courage pour affronter les railleries ou
les persécutions molles venues de tous les bords, ceux des médias, ceux des
cultureux, et ceux de la justice à géométrie hypervariable. Or c'est dans notre persévérance que l'avenir est en train de prendre forme.
Il
s’agit donc d’organiser les petites communautés ardentes, de les faire vivre
par la prière, l’adoration et le service, de soutenir les familles chrétiennes,
souvent nombreuses et peu fortunées. Il faut catéchiser les jeunes, et pas à coup de morale, mais à coup de vie humaine pleine.Il est indispensable de ne jamais maudire, de soutenir nos
prêtres, nos évêques, et le magistère romain, car ces ministres de la foi sont
pour la plupart admirables. (Monter en épingle quelques prêtres déviants est
très facile. Il n’est pas question d’ignorer leurs crimes, car il s’agit bien
de crimes. Mais on oublie ceux qui visitent les malades et les prisonniers,
secourent les mourants, prient, jeûnent et réconfortent. J’en suis le témoin
quotidien, je dis bien quotidien.)
Nous
devons accepter cette pauvreté, mais ne jamais céder à la tentation d’un
enfouissement parfaitement stérile, dont on
vu ce qu’il a donné. Parler haut et fort des exigences christiques, se
souvenir que Jésus n’est pas un bisounours, et qu’il a bien parlé durant sa vie
terrestre de sélection et d’élection (venez les bénis de mon Père…)
Pendant
le carême, je vous exposerai la pensée de cet homme d’exception que fut Marcel
LEGAUT. Il y a beaucoup à apprendre de sa vie et de ses écrits ainsi que de sa
prière.
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