lundi 22 août 2022

BILLET DU 22 AOUT 2022. IL N'Y A PAS DE NEUTRALITE EN MATIERE DE MORALE.

 "Cependant, le Christ dit à ses apôtres : « L’Esprit convaincra le monde au sujet du péché. »

 "Cette prophétie s’est accomplie avec  une évidence qui passe curieusement inaperçue. Car si l’idéal chrétien est souvent considéré comme inaccessible, nul ne conteste sa beauté, et si ses exigences morales passent pour décourageantes, ou peu adaptées à l’état des esprits selon certains critiques, ces mêmes critiques n’hésitent guère à confesser un certain manque d’appétit pour la perfection, et s’ils allaient au bout de leur pensée, ils reprocheraient à Dieu de se faire une trop haute idée de sa créature. Le monde entier sait aujourd’hui qu’il y a un bien et qu’il y a un mal, que ce bien est lié à l’amour du prochain, du pauvre, de l’exilé, à la compassion pour les malades, les opprimés, au respect des personnes, à commencer par les plus humbles, toutes choses que le Lévitique a appris aux juifs, l’Évangile au reste des hommes. Il y a si peu de doute sur le « péché », c’est-à-dire sur le mal, que tous les systèmes totalitaires eux-mêmes, sauf un, ont toujours tenté de couvrir leurs infamies judiciaires d’un voile juridique emprunté au vestiaire du droit : Staline accusait ses victimes de toutes sortes de crimes pour lesquels ils eussent été condamnés ailleurs, s’ils les avaient commis ; son mensonge volait son vocabulaire à la justice. Le seul régime qui ait rompu ouvertement avec la morale judéo-chrétienne est le nazisme, paganisme intégral et cynique, adorateur de la force, champion d’une race supérieure imaginaire, et contre qui témoignera éternellement la fumée immobile d’Auschwitz."

La neutralité en matière de morale faisait dire à Michel FOUCAULD qu'il n'y a pas de différence entre une contravention et un meurtre, en un mot qu'il n'existe aucune échelle de valeur morale. Sans le savoir, ce philosophe, enfin celui que l'on nomme ainsi et qui se donnait pour tel, ne faisait que reprendre à son compte la manière de voir de HITLER. J'aime cet extrait d'André FROSSARD, tiré d'un livre lumineux d'intelligence et de profondeur. Et ceux qui se plaignent de l'islamisation de la France ne voit le lien que ce phénomène entretient avec la déchristianisation et la haine du monde et de la politique pour le Christ, son Eglise et ses disciples.

André FROSSARD

Dieu en questions.

Desclée de Brouwer ; Stock/Laurence Pernoud, Paris, 1990.

J'ajoute quand même que KELSEN, dans son livre (indigeste) Théorie pure du droit, n'hésite pas à dire que les mesures antijuives du fou d'HITLER n'étaient pas dépourvues de juridicité. J'ai moi-même vérifié cette affirmation dans ce livre dont je n'ai pu venir à bout.

Aucun commentaire: