Dans son Moderne contre moderne. Exorcismes spirituels IV. Essais. Quatrième tirage.
Les Belles Lettres, Paris, 2010 (pour la présente édition)
Philippe MURAY écrit ceci
"Un jour, Zarathoustra s’échappa d’entre les dernières pages du livre où il avait tant parlé et vécut de nouvelles aventures
"Il voyagea, connut les froids réveils sous la tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des sympathies interrompues, les écrans LED, les guerres humanitaires, les pactes de stabilité, les priorités du Pentagone, la multiplication des conflits ethniques, l’explosion des inégalités dans le monde, l’exacerbation des intégrismes, la pollution atmosphérique.
"Il apprit comment on se sert d’un ordinateur, d’une alerte météo de niveau cinq, d’une alarme à l’attentat, du capitalisme boursier, d’Internet, des nouveaux systèmes de prévention de la prévoyance par temps d’exception et de dépassement des anciennes frontières par temps de doubleclic [sic] et de véliplanchistes. Il entendit parler de la diversité culturelle et du lien social.
"Puis, après bien des aventures encore, décidé à porter de nouveau le feu dans les vallées plutôt que la cendre sur la montagne, il revint dans la ville qui lui était chère et dont le nom était : la Vache-aux-mille-couleurs.
"Celle-ci relevait à peine de l’épidémie d’encéphalite canine islamique, vulgairement appelé Kanina, qui l’avait dévastée durant près d’un an. Des draps mortuaires claquaient partout comme des drapeaux. Le canon faisait entendre par intervalles des coups solitaires. Dans l’obscurité des derniers temples, les prêtres psalmodiaient jour et nuit, pour une foule gémissante, les prières d’une agonie perpétuelle. Au fronton des immeubles, des bulletins lumineux comptabilisaient des nombres de victimes toujours approximatifs, foudroyés par une fièvre hémorragique qui avait fait le tour du monde en trois mois, passant de l’antilope au raton laveur, du raton laveur au pangolin, du pangolin à l’œuf, de l’œuf à la poule, de la poule à l’œuf, des deux au chien de traineau et du chien de traineau à l’homme ; comme la parole de vengeance va de bouche en bouche. On faisait encore la queue, aux carrefours, devant les Bulles de soutien psychologique où des spécialistes accueillaient les proches des défunts et répondaient à leurs questions sur la mort et sur la vie. Un brillant soleil couvrait également de son indifférence les camions frigorifiques remplis de cadavres noircis et les longs cortèges de manifestants qui, chaque jour, vociféraient leur colère contre Kanina et tentaient de la repousser loin de la cité à coups de tambours du Bronx et de sacrifices de chiens infectés ou susceptibles de le devenir. L’air avait une certaine saveur métallique qui plut à Zarathoustra."
En lisant ce texte prophétique, je ne puis m'empêcher de penser à la manière dont la pandémie de Coronavirus a été traitée par les politiques, les médecins de plateaux, les médias. Je me souviens de monsieur SALOMON le croque-mort et son bilan journalier, la réquisition des chambres-froides de Rungis pour entreposer les cercueils de défunts en attente d'inhumation, Bien entendu, MURAY, avec un art incomparable, dézingue cette époque de fous, où un homme peut être enceint, des meurtriers ou des violeurs faire une course de karts dans une prison, un Conseil Constitutionnel refuser la réintégration des infirmières non "vaccinées" par un vaccin qui n'empêche pas l'infection et présente de très nombreux inconvénients. Je vais vous donner un bon conseil : cultivez le bon sens, et méfiez-vous de la pseudo-modernité qui ne poursuit qu'un but : détruire l'humanité et l'humain dans l'homme.
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