John Henry Newman est un de ces génies fulgurants dont la Grande-Bretagne peut s'enorgueillir. Dans son livre "L'idée d'une Université", il a ces mots terribles :
"Une autre remarque s’impose, la dernière qu’il me paraisse in dispensable de faire. L’autorité qui résidait, autrefois, dans les universités, loge maintenant dans une large mesure, à l’enseigne de ce monde de l’imprimé, comme on l’appelle et auquel je viens de faire allusion. Voilà qui est peu réjouissant, s’il est vrai, comme on ne saurait le nier, que l’enseignement que distribue cette littérature est à ce point superficiel, prétentieux, changeant. Et ce qui n’arrange rien, mais rend le malaise plus grave encore, est le fait qu’une grande proportion des écrivains qui s’y emploient publient sous l’anonymat. Un pouvoir irresponsable est-il jamais autre chose qu’un grand mal ? De plus, même quand ils sont connus, ces auteurs n’ont rien de mieux à offrir, comme garantie de la vérité des principes philosophiques qu’ils exposent, que la popularité du moment et l’accord passager de la morale qu’ils affichent avec celle du siècle qui les admire."
John Henry NEWMAN.
L’idée
d’université, définie et expliquée. Les discours de 1852. Traduction de Edmond
ROBILLARD et Maurice LABELLE.
Introduction et
notes de Edmond ROBILLARD.
Ad Solem [Écrits
newmaniens], Genève, 2007.
On ne saurait mieux dire. Et tel ministre peut ostraciser les "Blancs" sans lesquels il n'aurait jamais pu accéder au rang qui est le sien, sans qu'un journaliste trouve à redire. L'exercice de la pensée, de la pensée critique, de l'examen des faits, est un art difficile, et il semble que cet exercice soit aujourd'hui abandonné par ceux-là même dont la fonction était de la promouvoir. Dans le billet du 24 août, je vais m'efforcer d'illustrer ces propos par un exemple concret.
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