dimanche 11 septembre 2022

BILLET DU 11 SEPTEMBRE 2022. LA HAINE DE SOI EST LA MERE DE LA VIOLENCE. MEMENTO !

 Le 11 septembre 2001, le monde entier plongeait dans une stupeur qui vitrifiait sur place tous ceux qui avaient pu être les témoins direct d'un événement inouï : l'éventration par des avions suicides des prestigieux bâtiments du World Trade Center et du Pentagone. A quelle degré de haine fallait-il en être arrivé pour accomplir un tel crime ? J'ai trouvé dans un livre de Thomas MERTON un début d'explication. La voici, et je m'efforcerai d'en donner un commentaire pertinent.

"Nous ne vivons pas pour nous seuls, et c'est seulement lorsque nous en sommes convaincus que nous commençons à nous aimer et à aimer les autres comme il se doit. Qu'entends-je par là ? D'abord désirer vivre et accepter la vie comme un très grand don et un très grand bien, non pour ce qu'elle nous permet de donner aux autres. Le monde moderne découvre de plus en plus que la qualité et la vitalité de l'existence humaine dépendent de sa volonté secrète de continuité. Il y a en nous une sombre force destructrice qu'on a appelée 'instinct de la mort'. Elle et effroyablement puissante, cette force engendrée par notre égoïsme frustré divisé contre lui-même. C'est la force de l'amour de soi changé en haine et qui, en s'adorant, adore le monstre qui la consume."

Thomas MERTON. Nul n'est une île. Traduit de l'américain par Marie TADIE. Points, série Sagesse N°Sa64, le Seuil, Paris, 1993.

Les membres des commandos qui ont détruit les tours du World Trade Center et une partie du Pentagone me paraissent illustrer à un très haut degré ce que l'amour de soi, transformé en haine de soi et des autres, jusqu'au point de se suicider avec allégresse, est capable de faire. Cette haine de soi, cet instinct de mort qui les ont fait adorer la puissance engendrée par l'égoïsme divisé contre lui-même a produit des fruits vénéneux de morts, de destructions, de vengeances indéfiniment circulaires qui continuent de sévir ça et là de par le monde. Il faut y voir aussi une forme de ressentiment et de désespoir de ne pouvoir être ce que l'on voudrait être (comme l'a si bien analysé KIERKEGAARD dans son Traité du Désespoir). De nombreux intellectuels d'origine musulmane ont bien vu que l'islam n'avait rien produit d'utile pour le bien de l'humanité, hormis, ce qui est notable, un sens très profond, mais déviée, de la transcendance divine. Et de cela, nombre de musulmans ne peuvent s'en remettre. D'où l'idée de ramener tout le monde à la loi commune de la Charia, prônée par les salafistes et les fondamentalistes. Il est clair que si Dieu, dans son infinie liberté, n'est pas tenue à la vérité envers l'homme, celui-ci, par sa simple raison est incapable d'accéder à la moindre vérité, fût-elle humaine. C'est un point absolument crucial du dialogue avec les théologiens musulmans.

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