samedi 17 septembre 2022

BILLET DU 17 SEPTEMBRE 2022. LA GAUCHE HASHTAG

 Je suis toujours très étonné de constater que ce sont les métropoles, dans lesquelles vivent nombre d'élites, ou de ces gens qui l'on appelle "élites", qui votent à gauche : NANTES, LILLE, PARIS, RENNES, BORDEAUX, MARSEILLE, STRASBOURG, GRENOBLE, entre autres, ont des maires qui pratiquent de curieuses ségrégation entre partisans du vélocipède, et partisans de l'automobile, amoureux de la viande rouge et dévoreurs de haricots verts,  entre défenseurs du burkini et critiqueurs de la laïcité. On n'en finirait pas de souligner ces contradictions qui soulignent à quel point de déraison en sont arrivées les classes dominantes.

Jean-Christophe GUILLUY nous donne une assez jolie explication de ces contradictions qui ne sont qu'apparentes. (Le crépuscule de la France d'en haut. Flammarion, Paris, 2016.)

"Le modèle mondialisé, dit-il, a édifié ses citadelles. Protégées par le mur de l'argent et de l'entre-soi, les classes supérieures peuvent profiter pleinement des bienfaits de mondialisation. Et ce d'autant plus que, à l'écart de la France périphérique, elles en ont oublié jusqu'à l'existence d'une France populaire et majoritaire. Une existence que le monde médiatico-politique ne risque pas de leur rappeler, tant il est conforme aux représentations des classes supérieures. Cette société de l' "ouverture au monde" est en réalité un petit monde ferme. Sûres de leurs choix économiques et sociétaux et de leur supériorité morale, les nouvelles classes urbaines fabriquent l'essentiel des représentations et du discours unique. Paradoxalement, c'est au moment où elles deviennent hégémoniques, en occupant l'ensemble de l'espace politique, universitaire ou médiatique, qu'elles perdent leur légitimité auprès des classes populaires, c'et-à-dire de la majorité. Le discours de la classe dominante n'a plus aucune prise sur le réel, il fait apparaître une France privilégiée, mais hors sol, une "France du vide". Produits des métropoles embourgeoisées, les "mouvements sociaux d'en haut" sont une parabole d'un monde fermé et vide."

Cette analyse est d'une pertinence absolue. Aujourd'hui les journaux télévisés se désolent ! Quoi, les contrôleurs aériens font la grève. Près de mille vols sont supprimés. C'est un scandale. Mais qui est frappé vraiment par cette grève, hormis quelques familles qui se préparaient à rentrer chez elles, mais avaient trouvé le moyen de faire un long voyage en avion, si ce n'est les hommes d'affaires, les ingénieurs internationaux, ou les personnes importantes. C'est évidemment dommage pour les familles empêtrées dans une longue attente. je n'en disconviens pas. Mais que dire de ces villages et bourgs qui doivent contraindre leurs habitants à faire dix, quinze ou vingt kilomètres, sans moyens de transport en commun pour  consulter un médecin ou voir un dentiste ? Comment ne pas voir qu'il y a des choses inacceptables pour nos concitoyens, l'aide inconditionnelle aux immigrants clandestins étant la face émergée des scandales en tout genre ? Que dire de ces millions d'euros déversés sur les cabinets de conseil ? La politique est certes l'art du possible, mais c'est aussi l'art du réel.

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