J'ai, comme ça, quelques auteurs fétiches dans ma besace. Il en est un que je chéris particulièrement, Léon BLOY. Il des vues fulgurantes, acérées, parfois cruelles, mais justes. En voici une :
"La raison chez vous est-elle si déplorablement contaminée, l'élémentaire faculté de souder ensemble deux pauvres idées a-t-elle si lamentablement disparu de vos cervelles qu'il ne vous soit même plus possible d'apercevoir que votre tête est exactement dans l'axe du marteau de la folie qui va vous aplatir sur l'immobile enclume de l'assentiment universel du genre humain ? Vous parlez de jouir et vous n'avez même pas le triste génie de jouir avec l'intense profondeur des voluptueux du paganisme, dont vous n'avez sucé que les vieilles phrases sans en retenir le diabolisme essentiel, par cette raison qu'ils ne se combinent pas avec l'éducation plus ou moins chrétienne qu'on vous avait donnée. Or, cette raison vous déshonore puisqu'elle rend évidente le mensonge de votre athéisme et le charlatanisme pervers de votre enfantillage éternel."
Léon BLOY. Propos d'un entrepreneur de démolition. Tresse, Editeur, Paris, 1884.
Vous allez dire que j'exagère ? Il n'en est rien. On a pu voir hier soir monsieur MIRANDE, sur le journal régional de France 3, se pourlécher les babines en nous présentant une version relookée à la sauce LGBT du Roméo et Juliette dans laquelle pour faire moderne, le rôle des deux amants est tenu alternativement (selon les séances) par deux hommes, deux femmes, ou parfois par un homme et une femme ce qui malgré tout me semble être plus conforme à la raison (La Seine musicale, Île Seguin. Revisité par Benjamin MILLEPIED, sur une visite de PROKOFIEV. Pendant le reportage, nous avons eu droit à un long plan fixe où les deux hommes s'embrassent fougueusement. Car selon monsieur MILLEPIED, il n'y a aucune raison sérieuse de s'opposer à cette audacieuse transposition). Le marteau de la folie va écraser la tête des concepteurs de cette ineptie bien dans le vent, qui va sans aucun doute être applaudie par l'ambassadeur délégués aux droits des LGBT. Dénaturer à ce point une oeuvre qui appartient au patrimoine littéraire et artistique de l'humanité est folie. Je vous encourage donc à ne pas assister à la célébration d'un sacrilège anthropologique. Mais, hélas, il semble que cette injure ait du succès, dû au talent inégalé de danseur de notre Benjamin.
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