Nous vivons au siècle de l'information, rapide, et espérons-le, complète : une performance sportive dans les États scandinaves, le moindre pronunciamento dans une république Amérique du Sud, un caprice (réel ou supposé) d'une vedette d'Hollywood, trouvent dans nos journaux une place importante, et, qui plus est, dans nos imaginations, une attention préparée, une oreille complaisante, une longue trace. Mais, dans un quart du monde, sévit la persécution non la plus sanglante de l'histoire, mais la plus savante, la plus élaborée, la plus soucieuse d'efficacité, de méthode, de réussite définitive, et cette action permanente, ce phénomène durable, qui, peut-être, en saisissant l'âme de ce quart du monde, fera pencher la balance du monde entier, NE TROUVE DANS NOS ESPRITS QU'UNE ATTENTION DISTRAITE, UN INTÉRÊT POLI ET SUPERFICIEL.
Ainsi parle Jean de FABREGUES dans la Préface du livre du Père Jean MONSTERLEET, s.j. Les martyrs de Chine parlent... Amiot Dumont, Paris, 1953. (Jean MONSTERLEET fut professeur pendant 14 ans à l'Université TSINKOU de TIENTSIN, et tout au long de son récit, on voit s'égrener la liste des évêques, des prêtres, des religieux, des laïcs, arrêtés, torturés, expulsés, fusillés ou tués, exilés, au seul motif qu'ils étaient les disciples du Christ.) Le Préfacier poursuit quelques pages plus loin :
La première condition de notre participation [à la peine des martyrs], c'est de comprendre, de savoir, de voir. Comprendre ce que signifient l'action marxiste, la pénétration marxiste ; comment elles opèrent ; voir leur signification profonde. Le drame spirituel chinois crie d'abord VERS NOTRE OREILLE HUMAINE POUR QUE NOUS COMPRENIONS CE QU'EST L'ACTION SPIRITUELLE DU COMMUNISME.
On n'en finirait pas de citer les évêques et prêtres martyrs dont parle le Père MONSTERLEET. Elle commence avec Mgr FORD, emprisonné et mort à 60 ans le 21 février 1952. Pour ne pas oublier son nom, il se pinçait les poignets en répétant : Mon nom est Francis Xavier FORD, car ces ignobles traitaient leurs prisonniers exactement comme les nazis le faisaient des déportés. Mgr Cyrille JARRE, archevêque de TSINAN, est mort, en prison, en février 1953. Persécuté jusqu'à sa dernière heure qu'il avait vu venir dans la paix, il répondit à ses bourreaux Je vous répondrai dans la tombe. Emprisonnés et perdus de vue ou expulsés , Mgr Joseph TCHEOU TCHI-CHEU, archevêque de NANCHANG, Mgr VALENTIN, évêque de KANGTING, Mgr BOISGUERIN, évêque d'IPIN. Martyrisés les Pères Bède TSANG, Mathieu SOU, Pierre SUEN, Joseph SENG, Michel TCHANG, Vincent CHEU, Leonidas BRUNS, etc. La liste hélas est interminable, et les noms s'en écoulent comme les gouttes du sang qui tombaient de la tête du crucifié
J'ai de bonnes raisons de faire aujourd'hui même un deuxième billet sur ce sujet, après celui que j'ai consacré ce matin à la libération d'Ingrid BETANCOURT. L'essence du marxisme et du communisme est tout entière résumée dans ces cortèges d'horreurs qu'ont fait défiler sous nos yeux incrédules les LENINE, STALINE, POL POT, MAO, Che GUEVARRA, CASTRO, MARULANDA, HOJDA, CEAUCESCU, HONECKER, etc : la fin justifie les moyens, on ne fait pas d'omelettes sans casser des oeufs (dixit monsieur BESANCENOT), nos idées sont justes et elles valent contre tous les faits, l'homme n'est qu'un atome dans l'univers du grand engrenage social, la personne et l'individu sont des notions bourgeoises, je règne parce que je suis le plus fort, etc. Voilà des années que nous voyons sans voir, entendons sans entendre, et continuons nos trafic avec des régimes qui se moquent de nous et de leurs concitoyens. Il s'est trouvé des SARTRE, des SOLLERS, des BARTHE et bien d'autres pour canoniser MAO. Beaucoup sont morts. Monsieur SOLLERS nous abreuvent encore de quelques écrits ; je ne l'ai point entendu - mais je me trompe peut-être - défendre la cause d'Ingrid BETANCOURT et des autres otages. Il est peut-être aphone ; ou bien quelques maladies neuro-musculaires affectent-elles sa motricité plumitivo-digitale ?
L'essence du marxisme est la violence mise tout entière au service d'idées fausses. Le contraire de la violence - se plaît à rappeler Pierre KARLI, spécialiste mondial de l'agressivité, et qui a emprunté l'aphorisme, en le modifiant légèrement, à un auteur dont j'ai oublié le nom - ce n'est pas la douceur, c'est la pensée. Retenez-bien cela, chers et trop rares lecteurs ! C'est la pensée (et non les idées...)
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