vendredi 11 juillet 2008

Qu'avons nous gagné ?

Je reviens à mon très cher BERNANOS et à son ouvrage remarquable et si drôle dont j'ai déjà donné de larges extraits dans des billets anciens : La France contre les Robots.
L'homme d'autrefois ne ressemblait pas à celui d'aujourd'hui. Il n'eût jamais fait partie de ce bétail que les démocrates ploutocratiques, marxistes ou racistes nourrissent pour l'usine et le charnier. Il n'eût jamais appartenu aux troupeaux que nous voyons s'avancer tristement les uns contre les autres, en masses immenses derrière leurs machines, chacun avec ses consignes, son idéologie, ses slogans, décidés à tuer, résignés à mourir, avec la même résignation imbécile, la même conviction mécanique : "C'est pour mon bien... C'est pour mon bien". Loin de penser comme nous à faire de l'Etat son nourricier, son tuteur, son assureur, l'homme d'autrefois n'était pas loin de le considérer comme un adversaire contre lequel n'importe quel moyen de défense est bon, parce qu'il triche toujours.
Vision réactionnaire ? Nostalgie de l'Ancien Régime ? Louange à la monarchie ? Certes non. Et le Roi de France, ce monarque prétendu absolu que nous caricaturent avec complaisance nos livres d'histoire falsifiés, pouvait s'entendre dire par le Président au Parlement de Toulouse, monsieur de la ROCHE FLAVIN : Telle est la Loi du Royaume que nul édit ou ordonnance royale n'est tenu pour édit ou ordonnance s'ils ne sont d'abord vérifiés aux Cours souveraines par délibération d'icelles ! (Citation par BERNANOS dans l'ouvrage évoqué plus haut).
Plusieurs mémoires (dont ceux de l'abbé DUCLOS, au XVIIIe siècle) mentionnent le rôle de corps intermédiaire des Parlements. Imagine-t-on, aujourd'hui, un Conseil Régional vérifier la conformité des lois, décrets, et arrêts, à sa propre constitution ? Et l'on appelle le pouvoir de nos rois, pouvoir absolu ? Il y avait bien, sous l'Ancien Régime, des contre-pouvoirs d'une puissance que nous ne pouvons imaginer. Et même après un Lit de Justice, qui obligeait, il est vrai, un Parlement à se soumettre, les édits ou ordonnance n'avaient aucune chance d'être suivis si le Parlement en question n'en contrôlait ou n'en voulait point l'application.
En vérité, le citoyen, aujourd'hui, est nu devant l'Etat qui contrôle toute la vie sociale par le moyen de son administration, laquelle, loin d'obéir aux Lois, les appliquent de manière curieuse, en les interprétant TOUJOURS dans un sens qui favorise le développement de son pouvoir. Oui aux Lois ! Non à l'arbitraire ! Nous en avons vu hier un bon exemple avec le cas de madame PETRELLA, convaincue de crime par un tribunal italien, et hébergée chez nous, au mépris de toute justice et de tout bon sens, sur la seule décision d'un Président de la République, soutenu de manière occulte par un cortège de syndicats de magistrats, de syndicats de policiers, relayés par toutes sortes de "collectifs" et d'associations de gôôôôche, plus enclins à soutenir les leurs qu'à dénoncer leur violence aveugle et les crimes qu'ils auraient pu commettre.
Voilà pourquoi l'idée d'accueillir des combattants des FARC, soi-disants repentis, est fausse, et contribue plus à désorienter les cervelles qu'à leur permettre de penser.

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