Notre Président, d'autres présidents, pleins de présidents, vont aller à l'ouverture des Jeux Olympiques de PÉKIN. Il serait bon de leur rafraîchir un peu les méninges pour qu'ils n'oublient pas les chinois dans leur voyage.
En Chine, aujourd'hui, 20 % des plus riches chinois possèdent 55 % des revenus ; 20 % des plus pauvres n'en touchent que 4,7 % ; 6 % des familles riches possèdent 40 % des biens financiers ; 5 % trustent la moitié de l'épargne privée. Cent-quatre-vingt-dix millions de Chinois seulement ont des revenus supérieurs à 2000 dollars annuels. Le restant de la population vit dans la pauvreté ou dans la misère. Une grande partie de ces privilégiés, les plus riches, sont des cadres du Parti.
Le gouvernement chinois déclare que le seuil de pauvreté est atteint avec un revenu annuel de 800 yuans, soit 95 dollars ! et que la pauvreté absolue est atteinte avec un revenu annuel de 70 dollars. Les Nations Unies, plus généreuses, ou plus lucides, évaluent le seuil de pauvreté à un dollar journalier (350 dollars de revenu annuel). Centre trente millions de chinois vivent avec ces 350 dollars annuels. Il y a dix millions de mendiants, onze millions de sous-alimentés, entre 150 et 200 millions de SDF (deux fois la population de la France !), un chômage allant de 12 à 30 % selon les régions, 28 % de la population laissée sur le bas côté de la route de la "croissance", laquelle doit atteindre au moins 7 % annuels si la Chine veut simplement se maintenir à flot, en raison de sa démographie.
Imaginons un paysan qui désire quitter sa région pour aller travailler en usine, dans la zone spéciale de SHENZHEN, très attractive (paraît-il).
Première étape : il doit obtenir un permis pour quitter sa région, une carte d'identité, un certificat de célibat (sic !), un certificat prouvant qu'il n'est pas né hors quota familial (1 enfant par couple). Il part. Il arrive à SHENZHEN.
Deuxième étape : on demande à notre jeune paysan un dépôt de 300 yuans, et un permis de résidence temporaire qui coûte 640 yuans. Avant même de travailler, notre jeune homme a déjà dépensé trois mois de son futur salaire. Il lui faudra de toute façon dépenser encore 600 yuans pour obtenir des certificats l'autorisant à rester dans cette zone. Il les lui faudra porter sur lui en permanence sous peine de prison. Il lui faudra payer pour obtenir un emploi. (Et nous qui nous plaignons de notre pouvoir d'achat !).
On en finirait pas de citer les épouvantables pratiques sociales de la Chine communiste. Et c'est ce régime que les présidents vont honorer de leur présence. Le livre de Thierry WOLTON, duquel j'ai tiré ces données chiffrées (La Grand Bluff chinois. Comment Pékin nous vend sa révolution socialiste. Robert Laffont, Paris, 2007) égrène au long de ses pages admirablement documentées une série de faits qui font froid dans le dos. De quoi avons-nous peur ? Savez-vous que le géant américain de la distribution, Wal Mart importe de Chine 80 % des produits vendus à bas prix dans ses magasins ? A lui seul, il y achète plus de produits que le Canada ou l'Australie. Il suffirait qu'il cesse d'acheter pour le l'économie chinoise traversât une terrible crise. On peut en conclure que les Etats-Unis soutiennent le régime chinois, qui pourtant est leur ennemi le plus juré, et qu'ils contribuent à maintenir un système oppressif épouvantable.
La Chine communiste détient une masse considérable de bons du Trésor américains. Que craint-on ? Ces bons du Trésor ne sont que du papier. Il suffirait à un gouvernement souverain de les déclarer in-remboursables (après tout l'URSS en a bien fait autant avec les emprunts russes) pour ruiner la Chine. Que craint-on ? En vérité ces géants démographiques, financiers et économiques se tiennent par la barbichette. Aucun d'eux n'est dupe. Et le système durera tant que les pauvres, en Chine (et aux USA peut-être, car il y a aussi des pauvres aux USA), courberont la tête devant ces financiers corrompus, ces puissants avides, ces monstres froids.
N'ayons pas peur ! N'ayons pas peur de la vérité ! Soutenons les admirables penseurs chinois dissidents. Leur pays est digne de leur lutte. Et la culture, l'histoire, l'art de l'Empire du milieu méritent qu'on les aime et que l'on se batte pour eux.
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