1-La République est la fille de la Révolution.
La République Française, le seul état au monde qui ait inscrit la laïcité dans sa constitution, est une fille de la Révolution. Dans un si court espace, il ne m'est pas possible d'apporter une démonstration totale de la chose, sur laquelle d'ailleurs, tous les Français s'accordent. Deux faits historiques suffiront à rappeler que cette affirmation est bien fondée. Le 5 mai 1889, la République, alors présidée par Sadi CARNOT, célèbre en grande pompe, le centenaire de l'ouverture des États Généraux et la Grande Révolution. Le Président CARNOT ira ensuite dans la Galerie des Glaces du château de Versailles pour faire un discours devant tous les corps constitués de la Nation. Auparavant, il aura dévoilé une plaque commémorative dans la Salle du Jeu de Paume. La 14 juillet 1989, c'est au tour du Président MITTERRAND de célébrer le bicentenaire de ce Grand Bouleversement. Ainsi, la République, non seulement se réclame de la Révolution, mais encore elle en est fière. J'observe que dans les deux cas, on passe pudiquement sous silence le corps central des événements révolutionnaires qui ont engendré notre actuelle République. Dans le premier cas, c'est l'ouverture des États Généraux, dans le second cas, c'est la Fête de la fédération (et non pas la prise de la Bastille, comme le prétendent mensongèrement et les médias, et nombre de manuels d'histoire) que l'on célèbre. Rien de tout cela n'évoque le sang, les procès, les atrocités de toutes sortes dont se sont rendus coupables les Conventionnels. Ces détails de l'histoire pour reprendre une expression abominable, on les passera par profits et pertes. (cf. Le Livre noir de la Révolution.)
2-La Révolution est responsable de la confusion du politique et du religieux. Son but est la destruction du christianisme.
J'observe avec étonnement que les tenants de la laïcité, de fervents républicains, sont les héritiers directs d'un régime qui, précisément, est le premier responsable de la confusion des genres : politique et religieux. Ce n'est pas l'Église catholique, c'est la Constituante qui a inventé la Constitution civile du clergé ; elle obligeait tous les ministres des cultes à prêter serment de fidélité à la nation, à la loi et au roi, et à la Constitution votée par l'Assemblée Nationale et sanctionnée par le Roi. Il s'agissait par là d'empêcher la naissance d'une quelconque opposition spirituelle à l'entreprise totalitaire qu'avait dans la tête un certain nombre de doctrinaires, dont trois ans plus tard, le ci-devant chevalier de SAINT-JUST fut le plus brillant et le plus féroce représentant. Quant à la Convention, elle s'est appliquée à persécuter méthodiquement ceux des Français qui précisément se refusaient à mélanger religieux et politique. On voit par là que le but des révolutionnaires n'était pas de séparer le religieux du politique, mais très clairement de supprimer le religieux pour mieux régner sur les coeurs et sur les âmes. Leur entreprise était totalitaire comme l'est celle de leurs continuateurs. Là encore, je n'ai pas la place de développer plus avant.
3-Quelques statistiques ; quelques faits.
Huit milles prêtres, religieux et religieuses, sans compter les nombreux laïcs fidèles à leur foi, ont été massacrés par les révolutionnaires, avec une invraisemblable férocité, notamment en Vendée, où les colonnes infernales se rendirent coupables de crimes que des nazis auraient pu inventer. On y fit brûler vif des femmes et des enfants dans des fours à pain chauffés à blanc, car disait l'un des responsables de ce drame épouvantable, c'est ainsi que l'on fait cuire le pain de la République.
En 1794, madame BEAUZAC, âgée de 60 ans, est condamnée à mort, au PUY-EN-VELAY pour avoir reçu chez elle son fils, prêtre réfractaire. En mai 1794, 32 religieuses de quatre congrégations différentes sont enfermées à la prison d'ORANGE. Elles se réunissent dans la même chambre, élaborent et adoptent la même règle puisqu'elles devaient avoir la même destinée. A six heures du matin, quand on vient chercher certaines d'entre elles pour les conduire à l'échafaud, elle se réunissent, agenouillées, elles récitent la prière des agonisants et se relevant elles chantent le Laudate Dominum. Le 26 juillet 1792, l'abbé de LARTIGUE est massacré à CLAIRAC par une foule en folie, en décembre 1793, 143 prêtres sont noyés par le sinistre CARRIER à NANTES, à TOULOUSE, l'héroïque abbé DUCHELIN est guillotiné le 7 novembre 1793, à PARIS, Anne POULAIN et sa servante, sont condamnées à mort le 21 décembre 1793 pour avoir reçu un religieux proscrit, l'abbé de FENELON est guillotiné en juin 1794, à MONTPELLIER, Marie COSTE, une paysanne, est guillotinée pour avoir donné à manger à un prêtre proscrit. Et les 16 Carmélites de COMPIEGNE, immortalisées par BERNANOS, et les 13 Ursulines de VALENCIENNES, les 193 prêtres et religieux massacrés dans les prisons des Carmes, de Saint-Firmin et de l'Abbaye, et les 19 chrétiens de LAVAL, et les 99 martyrs d'AVRILLE qui comptaient 84 laïcs parmi eux, et le père Adrien TOULORGE, religieux prémontré, guillotoné à COUTANCES le 13 octobre 1793, et les 110 ENFANTS DE MOINS DE 7 ANS, massacrés au LUCS-SUR-BOULOGNE en VENDEE, et tous les prêtres des affreux pontons de ROCHEFORT, morts avant que d'avoir pu être déportés en GUYANE ? Leur sang ne crient pas vengeance. Il nous enseigne. (Données puisées dans un article de Jean de VIGUERIE, professeur honoraire à l'Université de LILLE III, dans Le livre noir de la Révolution.)
4-De la laïcité de l'école.
La laïcité de l'école, et la main mise de la faction antireligieuse et doctrinaire sur l'enseignement n'avait et n'a toujours qu'un but : mentir sur l'origine sanglante et fondamentalement antichrétienne de la Révolution. Je doute fort que la description des atrocités par elle commises à l'encontre des Petits Tambours du 10 août 1792, ou des 110 petits martyrs du LUC-SUR-BOULOGNE donnerait à nos enfants d'aujourd'hui un grand amour de cette période de notre histoire. La NATIONALISATION de l'enseignement n'avait qu'un but et n'en a qu'un seul encore, empêcher que la vérité ne soit connue de jeunes âmes innocentes et justes. Allez, je mets l'inénarrable monsieur BLONDEL au défi de me dire qu'il approuverait cette initiative de salubrité publique. On ne saurait le rendre responsable de ces abominations. Mais son silence, ne l'en rendrait-il pas solidaire ? En d'autres termes, qu'a-t-il à nous dire là-dessus, ce chantre de la Libre (!) Pensée ?
En d'autres termes encore, j'accuse formellement ces doctrinaires de vouloir exercer sur nos enfants une pression analogue à celle qu'ils accusaient l'Église d'avoir sur eux sous l'Ancien Régime, et jusqu'à la séparation de l'Église et de l'Etat en 1905. Je les accuse formellement d'avoir une pensée et des visées totalitaires au sens le plus strict du mot. Et sur ce point, je veux bien avoir un débat public avec eux.
Devant ce déni de justice, ce mémoricide incroyable, ce mensonge d'Etat érigé en dogme, on comprend que nombre de Chrétiens aient longtemps résisté à l'idée de République à la sauce révolutionnaire, et à la confusion savamment entretenue entre démocratie, et régime politique républicain à la française. Je suis farouchement démocrate...
1 commentaire:
Mémoricide est en effet le mot.
A propos de la journée du 10 août, j’ai, suite à vos billets, découvert le contenu édifiant d’un texte de la médiathèque André Malraux (Lisieux) à l’adresse http://www.bmlisieux.com/curiosa/cadoud01.htm
L’auteur, Georges de Cadoudal (1823-1885) termine sur ces mots « Redisons-le avec tristesse, la journée du 10 août n’a pas été seulement la journée des bandits et des cannibales, elle a été la journée des lâches. C’est par la porte de la peur … que la République a fait son entrée dans notre histoire. De nos jours, les républicains de toute nuance célèbrent comme un anniversaire de gloire cette date à jamais néfaste. … à côté d’eux et avec eux, les doctrinaires de la République, les apologistes du fait accompli, les philosophes de la fatalité historique, s’entendent pour représenter le 10 août comme la journée nécessaire de la Révolution et comme une généreuse explosion du patriotisme populaire. On vient de voir ce qu’il faut penser de ces impudentes apologies. Non, mille fois non, la journée dont nous venons de rappeler les lugubres souvenirs n’a été ni une nécessité, ni un acte de patriotisme. Elle a été anti-nationale au premier chef ; elle a servi de point de départ à tous nos malheurs, à nos divisions, à nos haines, à nos décadences, à nos hontes actuelles … ».
Enregistrer un commentaire