Madame AUBRY a reproché à Michèle ALLIOT-MARIE de n'avoir pas compris l'aspiration du peuple tunisien à la démocratie, et son désir de secouer la pesante tutelle d'un tyran. Et sur ce point, il faut lui donner raison. Fort bien. Il me semble logique par conséquent de considérer que madame AUBRY confère le caractère démocratique au nouveau régime en train de se mettre en place au pays des Carthaginois. Fort bien encore.
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Il se trouve que des milliers de Tunisiens fuient ce paradis démocratique nouvellement apparu pour tenter de gagner la France, en qui ils voient leur seul salut. Madame BRUNEL, utilisant l'expression maladroite de "remettre dans les [ou "dans des", qui ne dit pas la même chose que "dans les"] bateaux ceux de ces clandestins qui viendraient à aborder les côtes de notre pays suscite un tollé général de la classe politique. Quoi ! Comment ? Est-ce possible ? Une honte. Effets de manche, mouvements mussoliniens du menton, et tutti quanti.
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Je reprends donc ma méthode des questions.
(a) La Tunisie actuelle est-elle oui ou non démocratique ?
(b) Pourquoi tant de Tunisiens fuient-ils leur pays ?
(c) Avons-nous les moyens de les accueillir décemment et si oui, comment et à quel prix ?
(d) Est-il possible tout à la fois de vouloir recruter des fonctionnaires, augmenter le pouvoir d'achat, accueillir des immigrés clandestins, en faisant payer les riches et seulement les riches ? Ne faudrait-il pas mettre à contribution d'autres citoyens pour appliquer cette politique, et qui ?
(e) Serait-il possible de demander leur avis aux Français (indépendamment de leur couleur de peau ; un compatriote est un compatriote ; il n'y a aucune concession à faire là-dessus).
(f) Est-il possible de reconnaître l'autre en son identité profonde quand on ne sait pas soi-même qui l'on est ?
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Questions subsidiaires.
(a) Pourquoi monsieur Laurent HENART, numéro 2 du Parti Radical, s'est-il félicité publiquement de la reculade du Gouvernement sur la déchéance de la nationalité, et l'attribue-t-il à l'influence du Centre ?
(b) Serait-il judicieux, puisque cette mesure, probablement anticonstitutionnelle, n'a point passé la rampe du Législateur, de lui substituer la déchéance des droits civiques ?
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La véritable faiblesse de l'opposition est sa pensée : creuse, contradictoire, incohérente, elle est ballottée au gré des influences diverses qui l'agitent. Je conçois parfaitement que l'on pratique une politique d'accueil des clandestins. Mais alors il faut dire comment on va s'y prendre et ne pas mentir aux Français sur les sacrifices qui leur seraient demandés au cas où elle développerait. Il faudrait d'autres références et un autre Credo pour qu'elle fût un succès. Sinon, mensonge, duperie, tromperie.
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1 commentaire:
Cher auteur, au sujet de votre question d) : la distinction fonctionnaires/riches devient de plus en plus floue. C'est un peu "l'éternel dilemme moral de Robin de Bois" comme décrit dans l'album "Jesse James" de Lucky Luke (pardonnez ma culture faiblarde) : si Robin des Bois vole aux riches pour donner aux pauvres, l'instant suivant le pauvre devenu nouveau riche devra être immédiatement pillé par Robin de Bois.
Amicalement,
E. D.
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