jeudi 30 juin 2011

Quelques précisions

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Je viens de regarder les journaux télévisés, et les reportages sur le retour de nos deux compatriotes enlevés par des taliban (pas de s à taliban).
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Il est important, pour respecter les faits, de souligner que les deux reporters nient avoir été informés du danger par l'armée (ou des personnes informées et qualifiées). L'un d'eux indique qu'ils ont été vendus par un taliban infiltré, lors de leur passage à un "check point". Le détail est important. Il signifie qu'au delà de ce point de contrôle, la zone n'était plus sûre, et qu'il était le dernier installé. Il s'agit donc de savoir si leur voyage au-delà de ce point de contrôle était motivé par un travail journalistique commandé par la chaîne, où s'ils l'ont accomplis de leur propre chef. La manière dont le général GEORGELIN parlent des deux journalistes semble suggérer qu'ils ne les tient pas en très haute estime et que c'est la deuxième hypothèse qui est sans doute la bonne.
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Autre élément. Les ex-otages ont eu, eux, une pensée forte et émue pour ceux de nos compatriotes que des fous retiennent encore prisonniers. Ils n'en connaissaient pas les noms, et pour cause, puisqu'on ne les a jamais nommés, à la différence de tous les ex-otages appartenant au monde journalistique (Jean-Paul KAUFFMANN, Florence AUBENAS, Jean-Louis NORMANDIN). Mais ils ont eu ce mouvement d'humanité qui semble bien avoir fait défaut à madame BEAUDOUX (de France Info).
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Dernier élément. Sur le site de France Info même, il est indiqué par un autre journaliste que si les nombreuses tentatives faites pour les faires libérer ont échoué, c'est en raison du double jeu d'un proche du Président KARZAI. Il faut croire qu'il y a des cloisons étanches entre les divers services de France Info. Si madame BEAUDOUX avait eu connaissance de ce détail, elle n'eût pas craché son fiel et distillé son venin. Je lui recommande vivement de lire un peu l'histoire de l'Afghanistan. Elle verra comment le Général anglais ELPHINSTONE parti de KABOUL à la tête de 16500 hommes (dans les années 1840) pour rejoindre les  Indes via DJELALLABAD a vu sa colonne presque totalement anéantie. Un seul survivant, un médecin militaire a pu raconter la genèse du désastre. Le Général lui même a été fait prisonnier avec quelques officiers de haut rang et il est mort en captivité. Le souverain afghan lui avait assuré qu'il pouvait partir tranquille, s'adressant à lui en une langue comprise du militaire, mais toujours devant lui, et dans une autre langue, il avait donné l'ordre à ses sbires d'anéantir la colonne. Il faut bien comprendre cette mentalité, très proche de celle qui a cours en Iran. Allez, un petit effort madame BEAUDOUX. Et vous arriverez presque à passer pour objective.
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Je m'absente demain. Reprise samedi soir.

3 commentaires:

CORATINE a dit…

Cher Monsieur Poindron, vous êtes absent. Mais, d’ores et déjà, j’ai relu tout ce que vous avez écrit au sujet de l’affaire DSK. Et d’ores et déjà, je tiens à vous exprimer mon admiration pour votre retenue et votre clairvoyance. Parce que, moi non plus, je ne suis pas du parti de DSK, vous le savez. Loin de là. Mais je n’ai jamais cru à sa culpabilité. Et j’ai été outrée de la manière dont on l’a traité.

Donc, hier, quand le PROCUREUR lui-même, et non la défense, a reconnu que la « VICTIME » avait menti plusieurs fois, qu’elle était en relation avec les milieux de la drogue, qu’elle avait téléphoné (ayant été mise sur écoute) à un ami détenu pour parler de l’argent que l’on pouvait tirer de cette affaire, qu’elle avait déjà inventé une affaire de viol pour pouvoir intégrer les Etats-Unis, qu’elle possédait une petite fortune sur son compte en banque, et j’en passe, et surtout, quand son avocat, voyant l’affaire lui échapper ainsi que ses « émoluments », s’est lancé, pour toute réplique, dans une description obscène de la scène du viol avec des mots outranciers, je me suis souvenue de vos réflexions pertinentes sur cette affaire, alors que tout le monde criait « Haro sur le baudet » :

Donc je rappelle quelques-unes de vos réflexions dans vos différents billets sur ce sujet et je vous remercie de votre lucidité, car je ne supporte pas que l’on détruise un homme sur de simples présomptions, fût-il à l’opposé de mes opinions.

→ « Toute action dirigée contre autrui et que l'on n’aimerait pas se voir imposer est immorale. Vous me direz qu'il a bien cherché ce qui lui arrive, ce DSK. Mais la jouissance affichée par certains de voir un puissant rabaissé, au simple motif qu'il est puissant, est à mes yeux d'une rare bassesse. Où est l'équité, quand le droit interdit à l'accusé, jusqu'au grand jury, de se défendre ?
En vérité, et je m'en réjouis, il y a un vieux fond de christianisme laïcisé dans les consciences françaises.
Bien entendu, je n'oublie pas la victime réelle ou supposée. La vérité m'oblige à dire que je la crois victime réelle. C'est abominable. Mais que pensez de la réflexion d'un de ses voisins de palier dans le HLM du BRONX où elle habitait : "J'espère qu'elle va pouvoir gagner beaucoup d'argent !" Je l'ai entendu de mes oreilles. Il faut connaître la mentalité américaine pour peser cette réflexion à sa juste valeur. Fidèle à la méthode que je me suis efforcé de suivre, je vais poser quelques questions :
Même si j'étais coupable, aurais-je aimé être photographié les menottes aux mains ?
Même si j'étais coupable, aurais-je aimé que l'on me jette en pâture à l'opinion publique avant même d'être jugé ? »

CORATINE a dit…

→ « Chaque état a le droit de définir ses procédures judiciaires, c'est l'évidence même. Mais chaque conscience a le devoir de protester toutes les fois que l'humain est sali en l'homme.
S'il s'avère que les accusations portées contre lui sont exactes, il est normal que Dominique STRAUSS-KAHN soit sanctionné. Si elles sont fausses, ce qu'il proclame, qui pourra jamais rendre son honneur à un innocent ?
Je pense aussi à la femme qui se victime de ces agissements et qui l'a peut-être été. Elle aussi a droit au respect et à la compassion. Mais malheur à elle si elle a menti.
Je suis enfin parfaitement scandalisé de voir la violence avec laquelle agit la justice américaine. »

Là, c'est moi, Coratine qui parle. Il faut reconnaître que le procureur, Cyrus Vance, jouant sa réélection pour fin 2013, avait cru trouver là de quoi l'assurer d'une manière éclatante. Sa rapidité à condamner et à détruire DSK n'a eu d'égale que sa dextérité à le libérer, après avoir eu quand même la précaution de se renseigner d'une manière plus approfondie sur sa victime. Mais trop tard!

Philippe POINDRON a dit…

Merci, chère CORATINE. Depuis le début, cette affaire DSK me paraît suspecte... Et si des amis m'ont reproché de ne pas l'avoir pas enfoncé, je n'avais aucune raison objective de l'accabler, tant les faits allégués me paraissaient outrancièrement transcrits. Je ne regrette pas ma retenue.
J'ajoute que je me suis trompé souvent sur bien des sujets. Ainsi, je pensais que KADHAFI tomberait très rapidement. C'était négliger cette mentalité tribale que nous ne comprenons pas. Et si je commence (peu à peu) à percer les mentalités des iraniens et afghans, ce qui m'autorise à bémoliser les enthousiasmes des médias à propos d'Hervé GHESQUIERE et Stéphane TAPONIER, je n'ai pas encore fait l'effort nécessaire pour me familiariser avec les coutumes des peuples de l'Afrique du Nord.
Je reviendrai sur vos très importantes remarques concernant la peine de mort.
Amicalement