D'abord quelques photos qui corroborent ce que je disais dans la première partie de ce billet
-
Dans cette deuxième partie du récit, il me reste à vous résumer brièvement les interventions de Charles de MEYER qui va passer Noël en Syrie avec une trentaine de Français et celle d'AXEL qui vient clore de manière éblouissante cette veillée. Je dirai ensuite quelques mots sur les ordres imbéciles que l'imbécile ministre de l'intérieur a donné aux forces du désordre pour montrer qu'il existe.
Inrervention de Charles de MEYER.
Charles de MEYER parle avec émotion des chrétiens de SYRIE que la prétendue rébellion contre le Président ASSAD massacre, spolie, humilie sans que nous levions le petit doigt. Ils vont défendre à Noël cette chrétienté, l'une des plus ancienne du monde, traditionnellement et longtemps défendue par la France, ce qui du reste lui avait valu d'exercer son mandat sur la SYRIE après la première guerre mondiale. Nous n'oublions pas nos frères syriens, nous dit-il, et avec cette initiative, nous leur prouverons qu'il reste dans notre patrie des âmes courageuses disposées à les aider, les soutenir et les encourager. (Notons que monsieur HOLLANDE s'est fendu d'une intervention publique pour défendre l'indéfendable LEONARDA, mais qu'il n'a pas eu un mot de compassion pour les massacres perpétrés par des rebelles syriens, en fait des islamistes enragés, dans les villages chrétiens dont ils s'étaient emparés).
Un Veilleur qui exerça de hautes fonctions en SYRIE, il y a une trentaine d'années, vient confirmer en une phrase un fait avéré : il y a 30 ans, les chrétiens syriens vivaient en paix et nul ne les inquiétait. Aidons les Chrétiens d'Orient.
Intervention d'AXEL.
C'est indéniablement le couronnement d'une veillée qui marque un tournant, disais-je, dans l'action des Veilleurs, et qui, selon moi, nous fait entrer dans l'étape ultime d'une résistance pacifique mais subversive ; elle aboutira inéluctablement à la chute de ce gouvernement. AXEL se'est coiffé, momentanément d'un bonnet rouge (et il y a du reste dans l'assistance deux ou trois personnes qui portent ce bonnet). Il nous lit un texte dont je vous cite un extrait, avant de vous en donner et l'auteur et la date :
"Si je jette,
messieurs, un regard attentif sur la classe qui gouverne, sur la classe qui a
des droits et sur celle qui est gouvernée, ce qui s'y passe m'effraie et
m'inquiète. Et pour parler d'abord de ce que j'ai appelé la classe qui
gouverne, et remarquez bien que je ne compose pas cette classe de ce qu'on a
appelé improprement de nos jours la classe moyenne mais de tous ceux qui, dans
quelque position qu'ils soient, qui usent des droits et s'en servent, prenant
ces mots dans l'acception la plus générale, je dis que ce qui existe dans cette
classe m'inquiète et m'effraye. Ce que j'y vois, messieurs, je puis l'exprimer
par un mot : les moeurs publiques s'y altèrent, elles y sont déjà profondément
altérées ; elles s'y altèrent de plus en plus tous les jours ; de plus en plus
aux opinions, aux sentiments aux idées communes, succèdent des intérêts
particuliers, des visées particulières, des points de vue empruntés à la vie et
à l'intérêt privés. [...].
On a
dit qu'il y avait deux morales : une morale politique et une morale de la vie
privée. Certes, si ce qui se passe parmi nous est tel que je le vois, jamais la
fausseté d'une telle maxime n'a été prouvée d'une manière plus éclatante que de
nos jours. Oui, je le crois, je crois qu'il se passe dans nos moeurs privées
quelque chose qui est de nature à inquiéter, à alarmer les bons citoyens, et je
crois que ce qui se passe dans nos moeurs privées tient en grande partie à ce
qui arrive dans nos moeurs publiques. [...].
Est-ce que vous ne
ressentez pas, messieurs, par une sorte d'intuition instinctive, qui ne peut
pas se discuter, s'analyser peut-être, mais qui est certaine, que le sol
tremble de nouveau en Europe ? (Mouvement) Est-ce que vous n'apercevez pas... que
dirai-je ? un vent de révolution qui est dans l'air ? Ce vent, on ne sait où il
naît, d'où il vient, ni, croyez-le bien, qui il enlève ; et c'est dans de
pareils temps que vous restez calmes en présence de la dégradation des moeurs
publiques, car le mot n'est pas trop fort. [,..].
Admettons que je me
trompe sur les causes du grand mal dont je parlais tout à l'heure, admettons
qu'en effet le gouvernement en général et le cabinet en particulier n'y sont
pour rien : admettons cela pour un moment. Le mal, messieurs, n'en est-il pas
moins immense, ne devons-nous pas à notre pays, à nous-mêmes, de faire les
efforts les plus énergiques et les plus persévérants pour les surmonter ? Je
vous disais tout à l'heure que ce mal amènerait tôt ou tard, je ne sais
comment, je ne sais d'où elles viendront, mais amèneront tôt ou tard les
révolutions les plus graves dans ce pays ; soyez-en convaincus. Lorsque
j'arrive à rechercher dans les différents temps, dans les différentes époques,
chez les différents peuples, quelle a été la cause efficace qui a amené la
ruine des classes qui gouvernaient, je vois bien tel événement, tel homme,
telle cause accidentelle ou superficielle ; mais croyez que la cause réelle, la
cause efficace qui fait perdre aux hommes le pouvoir, c'est qu'ils sont devenus
indignes de le porter. (Nouvelle
sensation.)
On a parlé de
changements dans la législation. Je suis très porté à croire que ces
changements sont non seulement utiles, mais nécessaires : ainsi je crois à
l'utilité de la réforme électorale, à l'urgence de la réforme parlementaire ;
mais je ne suis pas assez insensé, messieurs, pour ne pas voir que ce ne sont
pas les lois elles-mêmes qui ne sont, en définitive, que le détail des
affaires, non ce n'est pas le mécanisme des lois qui produisent les grands
événements : ce qui fait les grands événements, messieurs, c'est l'esprit même
du gouvernement. Gardez les lois si vous voulez ; quoique je pense que vous
auriez tort de le faire, gardez-les; gardez même les hommes, si cela vous fait
plaisir, je n'y fais aucun obstacle ; mais, pour Dieu changez l'esprit du gouvernement,
car je vous le répète, cet esprit-là vous conduit à l'abîme ! (Vive approbation à gauche.)" (Et ce n'est pas le moindre des paradoxes que cette approbation !)
Ce discours que j'ai pu retrouver sur Internet et qu'AXEL nous a lu, en donnant d'abord et volontairement l'impression qu'il en était l'auteur, a été prononcé par Alexis de TOCQUEVILLE en janvier 1848, peu avant la Révolution qui devait emporter la dernière monarchie française. Ayant terminé la lecture de ce passage en précisant qu'il avait omis volontairement d'en attribuer la paternité à TOCQUEVILLE pour mieux nous saisir de stupéfaction, il le commente avec une acuité intellectuelle, une vigueur, un souffle stupéfiants. Il nous montre bien en quoi ces veillées pacifiques, éveillant les consciences, sont éminemment subversives et que la dernière étape - elle peut être longue mais elle est inexorable dans ses conséquences - est entamée qui conduira à la chute d'un régime qu'il n'est plus possible de respecter.
A 22 h 57, la veillée est terminée, car la galerie du Carrousel ferme à 23 h. La foule s'écoule lentement vers la série d'escalier qui conduit à la sortie donnant sur la rue de Rivoli. Et là, il nous est impossible de sortir. Des gendarmes mobiles bloquent les portes vitrées qui donnent directement sur la rue de Rivoli, tandis que d'autres bloquent les portes latérales qui donnent sur un guichet piétonnier débouchant lui aussi sur la rue de Rivoli. Pourquoi ? Quelle raison, si ce n'est la volonté d'humilier ou d'intimider. Les gendarmes ont le visage fermé et blême. Ils sont manifestement mal à l'aise. Une foule de veilleurs est donc bloquée dans les escaliers. AXEL, juché sur les épaules de CHARLES, prend alors la parole et nous indique que ce soir, contrairement à une habitude bien acquise, il n'y aura pas de déplacement. Nous chantons le chant de l'espérance, tandis que des gendarmes, sur l'ordre de leur gradé (un capitaine me semble-t-il) commence à laisser partir, par petits paquets d'une dizaine, les veilleurs qui attendaient sagement qu'on les libérât.
-
Nous sortons avec Antoine, longeons la rue de Rivoli jusqu'à la Concorde où nous prendrons le métro. Au passage, nous verrons que la gendarmerie prévoyante (à moins que ce ne soit Manuel GAZ, le prévoyant) a garé un panier à salade, déglingué et d'une saleté repoussante. Vous pourrez le voir sur une des photos placées en tête de ce billet.
-
Je me rendrai à la célébration solennelle de l'anniversaire de l'armistice du 11 novembre 1918, à l'Etoile. Vous avez le devoir, outre le droit, de vous y rendre, vers 11 h.
2 commentaires:
Le bon choix d'AXEL.
Attention Mr Poindron de ne pas vous faire récupérer par les sauciflards sur la tombe du soldat inconnu.
Enregistrer un commentaire